BERGSON (Henri)
Publié le 05/12/2021
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Philosophe français, né en 1859 et mort en 1941 à Paris. Entré en 1878 à l'Ecole normale supérieure, il est docteur ès lettres à trente ans. Il enseigne en province, puis à Paris, notamment au lycée Henri IV. En 1900, on lui confie la chaire de philosophie au Collège de France, où ses cours attirent un public tout à fait inhabituel, sensible à la nouveauté et à la finesse de ses idées, à la séduction de son style. En 1914, il est élu à l'Académie française. Il reçoit le prix Nobel en 1927.
Bien qu'il soit d'abord métaphysicien, tous ses travaux intéressent la psychologie. Dénonçant les illusions de la psychologie régnante, l'associationnisme, qui considérait la vie de l'esprit comme une juxtaposition d'images et une suite de raisonnements, il apporte un correctif à cette conception analytique dont la valeur scientifique nous semble maintenant très discutable. Il souligne le caractère insaisissable, mouvant et unique de la vie intérieure. Il part de la notion de durée psychologique, qu'il oppose au temps des mathématiciens, mesurable et discontinu. Le moi est une continuité, où les états se pénètrent, se fondent ensemble, le présent étant une « étincelle de durée « entre le passé et le futur. La richesse de la vie intérieure ne peut être saisie que par l'intuition. Comme l'instinct, l'intuition est une sorte de « sympathie «, qui permet de se placer au centre même de la réalité en ce qu'elle a d'inexprimable. L'intelligence, en revanche, ne se représente clairement que le discontinu, elle est faite pour « créer des outils «.
La pensée de Bergson fournit également des vues pénétrantes sur la mémoire, sur le rire, sur l'invention. Elle introduit les notions d'« élan vital «, de morale ouverte « et de morale « close «.
Bien qu'il n'ait apporté aucune conquête technique à la psychologie, Bergson a exercé une influence profonde sur son temps. Par sa méfiance envers l'intellectualisme superficiel, son attention au singulier, au changement, au vécu authentique, il a préparé les esprits aux doctrines modernes.
Ouvrages essentiels : Essai sur les données immédiates de la conscience, 1889 (P.U.F.) ; Matière et Mémoire, 1897 (P.U.F.) ; Le Rire, 1900 (P.U.F.) ; L'Evolution créatrice, 1907 (P.U.F.) ; L'Energie spirituelle, 1919 (P.U.F.) ; Durée et simultanéité, 1922 (Skira, Genève) ; Les Deux sources de la morale et de la religion, 1933 (P.U.F.) ; La Pensée et le mouvant, 1934 (P.U.F.).
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