bergson
Publié le 23/05/2020
Extrait du document
«
Le sujet en question : conscience/inconscient/désir/autrui/société/travail/morale
La question qui suis-je admet-elle une réponse exacte ?
1) Que puis-je savoir de moi ? Quel savoir la csce de soi me délivre-t-elle ?
L a conscience au fondement de l'identité du sujet
A) L’unité à soi du sujet perceptif : perception sensible et mémoire
Cf Pradines, Traité de Psychologie générale
Voilà ce que j'appris par le récit de ceux qui m'avaient relevé et qui me soutenaient encore lorsque je
revins à moi.
L'état auquel je me trouvai dans cet instant est trop singulier pour n'en pas faire ici la
description.
La nuit s'avançait.
J'aperçus le ciel, quelques étoiles, et un peu de verdure.
Cette
première sensation fut un moment délicieux.
Je ne me sentais encore que par 1à.
Je naissais dans cet
instant à la vie, et il me semblait que je remplissais de ma légère existence tous les objets que
j'apercevais.
Tout entier au moment présent je ne me souvenais de rien; je n'avais nulle notion
distincte de mon individu, pas la moindre idée de ce qui venait de m'arriver; je ne savais ni qui
j'étais ni où j'étais; je ne sentais ni mal, ni crainte, ni inquiétude.
Je voyais couler mon sang comme
j'aurais vu couler un ruisseau, sans songer seulement que ce sang m'appartînt en aucune sorte.
Je
sentais dans tout mon être un calme ravissant auquel, chaque fois que je me le rappelle, je ne trouve
rien de comparable dans toute l'activité des plaisirs connus.
Rousseau Rêveries du promeneur solitaire , 2è
Après ces préliminaires (…), il nous faut considérer ce que représente la personne ; c’est, je pense,
un être pensant et intelligent, doué de raison et de réflexion, et qui peut se considérer soi-même
comme soi-même, une même chose pensante en différents temps et lieux.
Ce qui provient
uniquement de cette conscience qui est inséparable de la pensée, et lui est essentielle à ce qu’il me
semble : car il est impossible à quelqu’un de percevoir sans percevoir aussi qu’il perçoit.
Quand
nous voyons, entendons, sentons par l’odorat ou le toucher, éprouvons, méditons ou voulons
quelque chose, nous savons que nous le faisons.
Il en va toujours ainsi de nos sensations et de nos
perceptions présentes : ce par quoi chacun est pour lui-même précisément ce qu’il appelle soi,
laissant pour l’instant de côté la question de savoir si le même soi continue d’exister dans la même
substance ou dans plusieurs.
Car la conscience accompagne toujours la pensée, elle est ce qui fait
que chacun est ce qu’il appelle soi et qu’il se distingue de toutes les autres choses pensantes.
Mais
l’identité personnelle, autrement dit la mêmeté ou le fait pour un être rationnel d’être le même, ne
consiste en rien d’autre que cela.
L’identité de telle personne s’étend aussi loin que cette
conscience peut atteindre rétrospectivement toute action ou pensée passée ; c’est le même soi
maintenant qu’alors, et le soi qui a exécuté cette action est le même que celui qui, à présent,
réfléchit sur elle.
Locke, Essai sur l’Entendement Humain
Qui dit esprit dit avant tout conscience.
Mais, qu'est-ce que la conscience ? Vous pensez bien que je
ne vais pas définir une chose aussi concrète, aussi constamment présente à l'expérience de chacun
de nous.
Mais sans donner de la conscience une définition qui serait moins claire qu'elle, je puis la
caractériser par son trait le plus apparent : conscience signifie d'abord mémoire.
La mémoire peut
manquer d'ampleur ; elle peut n'embrasser qu'une faible partie du passé ; elle peut ne retenir que ce
qui vient d'arriver ; mais la mémoire est là, ou bien alors la conscience n'y est pas .
Une.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- commentaire de texte Bergson
- Devoir philo Deux sources de la Morale et de la Religion, Bergson : l'obéissance des individus au devoir moral
- BERGSON (Henri)
- BERGSON (Henri)
- Commentaire de texte - Bergson - «L’énergie spirituelle», in Essais et Conférences