BERDIAEFF Nicolas(1879-1948)d'origine russe, vint s'établir à Paris quelques années après la Révolution russe.
Publié le 17/05/2020
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«
BERDIAEFF Nicolas
(1879-1948)
d'origine russe, vint s'établir à Paris
quelques années après la Révolution
russe.
Sa pensée, où l'inspiration chré
tienne est évidente, s'ordonne tout entière
autour
de la fin de l'histoire, du moment où sera résolu le problème de la « per
sonne », l'homme parvenant alors à la
liberté et à la régénération spirituelle :
Essai de Métaphysique Eschatolo gique, 1946.
« Je vais moins à la
vérité que je n'en pars » : une telle dé marche implique une critique radicale des valeurs de la civilisation et de toute
philosophie qui, visant à la connaissance
de l'objet, s'interdit par là même l'accès au réel : Esprit et Réalité, 1943.
La vérité ne vaut que si elle est vécue et la rijlexion doit porter sur le sujet lui-même.
Mais la subjectivité, qui s'aliène elle
même à travers l'objectivation, doit être transcendée : par la méditation de l' exis
tence, l'homme atteindra au « trans
subjectif », lieu de la rencontre avec les
autres et Dieu : Cinq Méditations sur l'Existence, 1936.
(H.D.)
LE SENNE René (1882-1954) est né à Elbeuf et mort à Paris.
L'in fluence de la pensée d'Hamelin est très
sensible au début de son œuvre : Intro duction à la philosophie ( 1 925).
Il s'en est ensuite affranchi pour développer une « philosophie de l'esprit » dans Le Devoir (1930); Obstacle et Va leur ( 1934); Traité de Morale géné rale; Traité de caractérologie (1949).
LAVELLE Louis (1883-1951) né à Saint-Martin de Villeréal, mort à Pananquet, a publié notamment La Dialectique du monde sensible
(1922); De I'Etre (1928); L'Erreur de Narcisse (1929); Du Temps et de l'Eternité (1945); Traité des Valeurs (1951); De l'Ame humaine (1952).
ORTEGA Y GASSET José ( 1883-1 955) Avec Unamuno et Eugenio d'Ors, José Ortega y Gasset est un des meilleurs
penseurs de l' EJpagne contemporaine.
Es
sayiste plus que philosophe au sens
technique du mot, dans la mesure où sa
pensée répugne à s'articuler en construc
tions dogmatiques, il n'a jamais séparé,
dans sa vie, la pensée et l'action.
Son éducation philosophique s'est faite en Allemagne à Marburg en particulier,
et Kant, Goethe, Nietzsche, Dilthey,
marquèrent profondément
son esprit.
Jour
naliste, homme politique, Ortega y Gasset
participa activement à tous les boulever
sements
de son pays.
Son réquisitoire contre la monarchie fut une des causes de la chute d'Alphonse XIII.
A la procla
mation de la République, en 1931, il fut élu député du Léon.
Mais rapidement il entra en désaccord avec le régime et quitta
l'Espagne, où il ne revint que plusieurs
années après la guerre civile.
Il dirigea
alors l' Instituto de Humanidades, et la Revista de Occidente fit de lui un des dirigeants de la jeunesse espagnole,
toléré à cause de sa réputation, plutôt
qu'accepté par le régime franquiste.
L'œuvre d'Ortega y Gasset est nombreuse
et variée.
Sa pensée est avant tout une
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réflexion sur le monde de la vie : « vivre,
c'est ne pas pouvoir faire autrement que de raisonner devant les circonstances inexo
rables ...
Je suis moi et ma circonstance ».
La vie est une sorte de pari perpétuel qui
n'est possible que par la confiance innée de l'homme en des lois physiques ou phy
siologiques qui n'ont pourtant rien d'ab
solu.
Tous les ouvrages d'Ortega y
Gasset, écrits dans
une langue admirable, ne veulent être rien d'autre que des œuvres « de circonstance », des résultats de la
rencontre du moi et de sa circonstance, ce qui explique leur caractère si peu
systématique: Meditadones del Quijote ( 1941); Personas, ob ras, casas ( 1916); Espaiia invertebrada ( 192 1) ; El tema de nuestro tiempo ( 1 923); La rébel
lion de las masas (1928), celui de ses livres qui eut le plus de retentissement en Espagne et à l'étranger.
Entre 1929 et 1933 ont paru encore : Mission de la Universidad, Goethe desde den tro; entre 1933 et 1941 : En torno a galileo, Ideas y creencias; entre 1941 et 1947 : Historia come sistema
y del lmperio Romano, Indices.
JASPERS Karl (né en 1883) L'œuvre de Karl Jaspers, né à Olden burg, semble un effort pour approfondir et dépasser progressivement les différents
niveaux de l'expérience et cerner enfin de la
manière la plus rigoureuse et la plus com
plète l'existence humaine dans
ce qu'elle a de concret, d'historique et de contra
dictoire.
Médecin, il dépasse le point de vue particulier de la médecine pour s'intéresser à l'individu malade dans la totalité vivante de sa personnalité; il formule et utilise avec ampleur et if.ficacité, dans sa Psy chopathologie générale, la distinction
établie par Dilthey entre « comprendre » et« expliquer».
Psychologue, il s'attache
à la psychologie des « visions du monde » et à celle des individus d'exception, mais il refuse le psychologisme pour voir,
au contraire, dans l'Exception- qu'elle
s'appelle Strindberg ou Van Gogh,
Nietzsche ou Kierkegaard -la réalisa
tion la plus haute des possibilités méta
physiques de l'existence et l'exemple
éthique le plus fécond proposé à la réflexion
du philosophe et à l'action de l'individu.
Sa philosophie prétend emprunter à la
tradition philosophique occidentale, et en particulier kantienne, la rigueur et
l'abstraction, sans céder à son illusion
d'atteindre à une vérité objective et dijinitive et à un système total; elle s' 4/ace devant la liberté du choix existen
tiel et devant le mystère de l' « être
transcendant ».
« Philosopher, le regard
fixé sur l'exception », c'est ne sacrifier ni la rigueur de la pensée ni le drame de l'existence.
La rigueur d'une formalisation des catégories existentielles, aboutissant
à une théorie abstraite de la situation
métaphysique de l'homme, doit permettre
d'échapper à la fois à la psychologie qu'il s'agit seulement de « traverser
pour rendre intensément présente l' exis tence possible » et à la religion, qu'il s'agit seulement de pressentir à travers
les « chiffres de la Transcendance ».
Echec et appel, tels sont les thèmes qui
orientent la philosophie de Jaspers.
Sa grande œuvre, Philosophie, aborde trois niveaux correspondant aux trois divisions
de la
métaphysique classique.
Le premier volume, « Exploration philoso
phique du Monde », décrit les limites de cette exploration, incapable d'atteindre le monde, aussi bien sur le plan empirique que sur le plan scientifique, comme une totalité objectivable.
L'échec de la
science nous amène au seuil de l' exis
tence, singulière et incommunicable, qui
ne peut être expliquée objectivement,
mais seulement éclairée.
Cet « éclairement de l'existence » où intervient la philoso
phie comme telle, est l'objet du second
volume; il s'agit moins de jaire une
théorie de l'existence que de jaire appel
à l' « existence possible » en éveillant en chacun le sens de sa liberté; c'est cette
liberté qui constitue l'existence elle
même, dans
son surgissement radical;
c'est elle qui affronte les autres libertés
dans la communication, qui s'éprouve
elle-même face aux situations-limites :
mort, souffrance, combat, faute et par
dessus tout historicité.
C'est elle qui est
à l'origine de toute philosophie; radicale
ment historique, toute philosophie exprime
avant tout
le choix existentiel de son auteur : à ce titre, elle représente un échec de sa volonté d'universalité; mais
cet échec lui-même, comme celui de la
science, comme celui de l'existence et de la communication, est dépassement, chiffre
et appel.
En lui se révèle et se dissimule
le langage mystérieux de la transcen
dance.
Le troisième volume, « Méta
physique », décrit les attitudes de l' exis
tence devant la Transcendance et ses « chiffres » ; langage immédiat du monde, langage des mythes et des religions, langage de la spéculation
philosophique.
Tout peut devenir chiffre
pour l'existence engagée authentiquement
dans la
recherche de la Transcendance;
tout chiffre finalement déçoit et toute
recherche échoue, puisque jamais la
Transcendance ne se révèle face à face;
mais c'est précisément cet échec qui, s'il est véritablement vécu et compris, est son véritable appel.
Ainsi la philosophie de Jaspers se veut-elle avant tout invita
tion à une aventure qui se trouve parfai
tement dijinie dans la dernière phrase de la Philosophie : « lm Scheitern
das Sein zu erfahren : dans l'échec,
faire l'épreuve de l'Etre ».Les œuvres: Psychopathologie générale ( 191 3); Psychologie der Weltanschauungen (1919); Strindberg et Van Gogh (1922); La Situation spirituelle de notre temps ( 193 1) ; Philosophie (3 vol.) (1932); Nietzsche (1936); Von der Wahrheit ( 1950); Intro duction à la Philosophie ( Tr.
Fr.
1951).
(P.H.)
MARCEL Gabriel (né en 1889) Né à Paris.
« Existentialisme chrétien», tel est le nom sous lequel la pensée de Gabriel Marcel est le plus souvent
désignée.
Désignation sans doute trompeuse puisqu'il s'agit d'une démarche qui avant
tout refuse de se laisser réduire à un système et qui d'ailleurs, de plus en plus,
s'oppose à l'existentialisme sartrien.
On comprendrait mieux la pensée de Gabriel Marcel en y cherchant une philo
sophie de l'incarnation, une philosophie du dialogue et finalement et par-dessus
tout, une philosophie du mystère..
»
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