Benoit XIII1334-1423Avec ce personnage singulier et séduisant, Pedro Martinez de Luna, le Grand Schisme vaentrer dans une complication inextricable.
Publié le 23/05/2020
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Benoit XIII
1334-1423
Avec ce personnage singulier et séduisant, Pedro Martinez de Luna, le Grand Schisme va
entrer dans une complication inextricable.
Le pape de Rome, Boniface IX, refusant tout
accommodement avec Avignon, on y élit, en 1394, celui-ci : c'est un Aragonais de grande
famille formé à Montpellier, cardinal en 1375 et, trois ans plus tard, partisan très modéré
de Clément VII, à qui il rallie l'Espagne ; on vante sa science, sa sagesse, la pureté de ses
m œ urs.
Le conclave poussait à l'union, et le roi de France se résignait à l'idée de
reconnaître Boniface IX : mais Benoît XIII, aussitôt élu, trouve les meilleurs arguments
pour refuser de s'effacer — car un pape ne peut pas abdiquer, pas plus qu'un prêtre ne
perd en aucun cas sa consécration.
Les mille ressources de sa science canonique, sa
bravoure ainsi que son sens diplomatique, son opiniâtreté, vont l'entraîner et entraîner la
Papauté dans des situations impossibles : en 1398, le roi de France, pour le contraindre à
reconnaître le Romain, lui soustrait l'obédience de la France.
Les cardinaux le font
assiéger : avec ses deux cents gardes catalans.
Benoît XIII se défend vaillamment, et le
scandale est tel qu'on le met en résidence surveillée, d'où il s'évade en 1403.
On lui restitue
l'obédience française, à condition qu'il négocie avec Innocent VII, puis avec Grégoire XII,
les papes de Rome, et une rencontre est fixée à Savone : Benoît XIII s'y rend, mais non le
Romain… Charles VI fait condamner Benoît XIII comme hérétique et persécuteur de
l'Église, et un concile convoqué à Pise dépose les deux papes concurrents pour en élire un
troisième, Alexandre V, mais Benoît XIII refuse de s'incliner et se réfugie chez le roi
d'Aragon, à Perpignan.
Nouveau concile, à Constance (1415), qui dépose les trois
prétendus pontifes, mais, encore une fois, Benoît XIII se dérobe avec insolence : installé à
Peñiscola, soutenu par l'Écosse et le comte d'Armagnac, il excommunie, nomme ses
cardinaux, impose jusqu'au bout son autorité.
Il meurt pape, presque nonagénaire, et
condamné comme incorrigible et parjure, entre autres, bien qu'ayant été fidèle à la
théocratie….
»
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