Benjamin Walter (1892-1940) Philosophe allemand, il émigre en France en 1933, et se suicide en 1940, arrêté par lesallemands à la frontière espagnole.

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BENJAMIN Walter. Critique allemand. Né le 15 juillet 1892 à Berlin, mort le 26 septembre 1944 à la frontière franco-espagnole. Fils d’un antiquaire Israélite, il fit ses études au Friedrich-Wilhelm-Gymnasium de Berlin, puis dans une école privée en Thuringe. Il publia ses premiers essais dans la jeune revue Der Anfang. Au moment de la déclaration de guerre, Benjamin tenta de s’engager volontairement mais fut réformé. En 1917 il épousa Dora Pollak et se rendit avec elle en Suisse pour y suivre les cours de l’Université de Berne où il obtint un diplôme en 1919 avec une thèse sur le Concept de critique d’art dans le romantisme allemand publiée à Berne en 1920. Une fois revenu à Berlin, Benjamin fut en proie à des difficultés de tous ordres, et même conjugales — il se sépara d’avec sa femme en 1920. Il fit une traduction du Spleen de Paris de Baudelaire, puis publia en 1922 dans les Neue Deutsche Betiräge un essai sur les Affinités électives de Goethe, et travailla de 1923 à 1925 à son œuvre majeure, un essai sur l'Origine du drame baroque allemand qui fut présenté à l’Université de Francfort, et refusé. Il résolut de donner des articles aux journaux et aux revues, ce qui lui offrit l’occasion de voyager souvent à travers l’Europe. C’est alors qu’il opta pour le communisme. Il fut chargé de rédiger un article sur Gœthe pour l'Encyclopédie soviétique et fit un voyage à Moscou. En 1928, l’éditeur Rowohlt publia Ursprung des deutschen Trauerspiels, et un volume bref contenant des essais et des réflexions, Sens unique. Après qu’Hitler eut pris le pouvoir, Benjamin s’installa à Paris. Nommé membre de l’institut für Sozialforschung de Francfort, il continua lui-même ses travaux en exil, il fit paraître quelques-uns de ses meilleurs ouvrages, dont L’œuvre d’art à l’âge de sa reproduction technique. Lors de l’invasion allemande, il se trouvait à Paris où il attendait la parution d’une œuvre qu’il considérait comme essentielle : Paris, capitale du XIXe siècle. Alors qu’il avait gagné l’Espagne d’où il devait s’embarquer pour les États-Unis, un fonctionnaire espagnol menaça le groupe de fugitifs et feignit de vouloir les remettre aux Allemands. Benjamin s’empoisonna. En 1955 parurent en deux volumes ses œuvres complétés.