Benelux

« 1 / 2 22 novembre 1967 Série D-4 Fiche N• 2091 Benelux 1.

Le Benelux (Belgique, "Nederland, Luxembourg) constitue avant tout une union douanière.

Dans le cadre de la Communauté économique européenne (CEE), il offre le modèle le plus cohérent de ce que devrait être une entité économique.

Encore cette cohérence laisse-t-elle, de l'aveu même de ses promoteurs, beaucoup à désirer.

2.

Le Benelux est né le 1er janvier 1948 d'un protocole signé à La Haye, qui abolissait les droits de douane entre les trois pays et fixait à l'égard des pays tiers un tarif douanier commun.

L'acte de naissance du Benelux précise qu'il s'agit « d'un territoire économique commun entre trois Etats souverains "· Personnes, marchandises, capi­ taux et services devraient y circuler librement.

A cette fin, les trois gouvernements s'efforcent de coordonner leur politique sur le triple plan économique, financier et social.

Agissant, pour les pays tiers, comme une véritable entité, l'organisation est dirigée par un Conseil des ministres, assisté d'un conseil économique et d'un conseil interparlementaire.

Des commissions spécialisées règlent la marche administrative, tandis qu'un collège arbitral tranche les litiges.

Le secrétariat général siège à Bruxelles.

3.

Groupant près de 22 millions d'habitants, le Benelux couvre un territoire de 66 700 km 2 , soit 5,7% de la CEE.

La densité de population, la plus forte du globe, atteint 315 habitants au kilomètre carré.

42 Dfo de ses habitants vivent de l'industrie, 10% de l'agriculture.

Dans le commerce international, le Benelux occupe la quatrième place, avec 8% du trafic total, après les Etats-Unis, l'Allemagne fédérale et la Grande­ Bretagne.

4.

A l'actif du Benelux, il faut compter une rationalisation croissante des rapports commerciaux.

En vingt ans, les échanges marchands e.ntre partenaires ont plus que quintuplé.

En 1966, l'industrie belge exportait plus vers la Hollande que vers l'Afrique, l'Asie, l'Amérique du Sud, le Canada et les· Etats-Unis réunis.

En vertu d'accords signés en 1965, les chalutiers hollandais peuvent vendre leurs prises dans les ports de pêche belges.

Le paiement de la taxe de transmis~'lolt ne s'effectue plus aux frontières mais aux points de départ.

Les importations de denrées alimentaires et de matières premières dépassent ses exportations de produits.

fabriqués, la balance commerciale du Benelux risquerait d'être déficitaire si ses rècettes de transit et de la marine marchande ne venaient l'équilibrer.

Le Benelux possède avec Anvers, Amsterdam, Rotterdam et Gand le complexe portuaire le plus puissant du monde (152,8 millions de tonnes en 1966).

5.

Cependant, nombre de disparités continuent d'entraver le développement du Benelux.

Dans le domaine de l'industrialisation, les trois pays n'hésitent pas à prati­ quer une véritable surenchère pour favoriser chez eux l'implantation d'entreprises industrielles étrangères.

En matière de sécurité sociale, le manque de coordination empêche la libre circulation des travailleurs.

L'équivalence des diplômes exigerait un bouleversement complet des programmes scolaires.

Trois questions restent parti­ culièrement épineuses: la politique d'aide régionale, la répartition des investissements étrangers, la politique agricole.

Sur ces trois fronts, les observateurs ne dissimulent pas que les progrès ont été minimes.

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