Belgique 2004-2005 Un gouvernement et un Premier ministre affaiblis
Publié le 12/09/2020
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Belgique 2004-2005
Un gouvernement et un Premier ministre affaiblis
Avec les élections régionales et européennes du 13 juin 2004, l
’aura du Premier ministre Guy Verhofstadt,
ainsi que celles de son parti (VLD, Libéraux et démocrates flaman
ds) et de son gouvernement ont
beaucoup souffert.
Tout d’abord, à la mi-2004, il n’a pas obten
u la présidence de la Commission
européenne qu’il ambitionnait.
Ensuite, il a clairement été
distancé en voix de préférence par le précédent
Premier ministre (Jean-Luc Dehaene, CD&V Chrétiens, démocrates et
flamands) lors de l’élection
européenne et, avec moins de 20 % des suffrages exprimés, son part
i est devenu troisième formation
politique en Flandre (juste devant les socialistes).
Il a ainsi été
dépassé par le parti d’extrême droite
Vlaams Blok (le Bloc flamand) ainsi que par son rival du centre, le CD
&V, lequel allait prendre la tête
d’une coalition tripartite des « partis traditionnels » (dé
mocrates-chrétiens, socialistes et libéraux) en
Flandre, ce qui allait mettre les partis flamands composant le gouvernem
ent fédéral (libéraux et
socialistes) en position périlleuse.
En tenant compte du fait que le
s trois partis traditionnels avaient formé
des cartels électoraux avec de plus petits partis à la suite de l’
instauration d’un seuil électoral de 5 %
(pour la première fois appliqué aux élections régionales),
le Vlaams Blok – qui allait se renommer Vlaams
Belang (« L’intérêt flamand ») à la suite d’une c
ondamnation pour racisme par la justice belge en
novembre 2004 – devenait en fait le premier parti de Flandre.
En outre, le VLD, qui avait déjà été proche de l’implosio
n lors de l’instauration du droit de vote aux
ressortissants non européens pour les élections communales, connut
à nouveau une lutte fratricide, à
propos de la question du maintien ou non du « cordon sanitaire » q
ui empêche l’accès du parti d’extrême
droite au pouvoir à tous les niveaux.
Lors de l’élection pour l
a présidence du parti, Hugo Coveliers,
candidat des courants populiste et de droite (en 2003, il était enco
re président du groupe parlementaire
VLD au Sénat), parvint à obtenir près de 40 % des suffrages.
I
l était dans la foulée exclu du parti à la
suite de déclarations offensantes et de sa prise de position en faveu
r de collaborations avec le Vlaams
Belang.
Au sein du gouvernement, Karel de Gucht, qui avait été prié de
démissionner de son poste de président
de parti avant les élections pour son entêtement sur le droit de v
ote des étrangers non ressortissants de
l’Union européenne (UE), continua à s’illustrer au poste d
e ministre des Affaires étrangères en créant des
tensions diplomatiques par des déclarations désobligeantes à l’
encontre des décideurs congolais ou
encore du Premier ministre néerlandais Jan Peter Balkenende.
L’inc
apacité du Premier ministre à trouver
des solutions aux dossiers délicats comme le survol de Bruxelles et l
e projet d’implantation d’une plate-
forme pour la société de messagerie DHL (qui investira finalement
sur un autre site) et à d’autres dossiers
a miné tant son leadership que son gouvernement, alors que le climat
politique et économique semblait
enfin plus propice.
Les résultats des élections régionales ont également touché
la composante libérale francophone du
gouvernement fédéral, le Mouvement réformateur (MR).
Profitan
t de son recul, les socialistes, vainqueurs
au sud du pays, ont installé des coalitions là où ils devenaien
t plus clairement le partenaire dominant :
dans la Région wallonne et dans la Communauté française avec le
s démocrates-chrétiens du CDH (Centre
démocrate humaniste), et dans la région de Bruxelles-Capitale ave
c ce même CDH et les Verts.
Les
premières élections régionales disjointes des élections fé
dérales ont donc donné lieu à une asymétrie
d’une ampleur inédite en termes de composition politique des gouve
rnements fédéral et fédérés.
L’effet
ne se fit pas attendre.
Dans leur compétition avec les nationalistes
d’extrême droite et à la suite de la
redistribution des effectifs de la Volksunie (Union du peuple, formatio
n nationaliste démocratique qui a
implosé en 2001) dans les trois partis traditionnels flamands, ceux-
ci remirent à l’ordre du jour un vieux
dossier communautaire qui était à l’agenda avant les électio
ns de 2004 : la scission de l’arrondissement
électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde (qui permet aux électeurs ré
sidant dans les communes de la périphérie
de Bruxelles situées en territoire flamand de voter pour les mêmes
listes que les habitants de Bruxelles,
et vice versa, aux élections des membres de la Chambre des représe
ntants).
S’appuyant sur un arrêt de
la Cour d’arbitrage demandant le règlement de cette question (san
s pour autant prescrire la scission) à la
suite de la réorganisation des circonscriptions sur la base des provi
nces, les partis composant le
gouvernement flamand ont inscrit la scission dans leur accord de coaliti
on.
Ce dossier ne pouvant être
réglé qu’au niveau fédéral, et donc avec l’assentiment
des partenaires francophones, les partenaires.
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