Belgique 2002-2003 Victoire des bleus et des rouges, échec des Verts
Publié le 12/09/2020
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Belgique 2002-2003
Victoire des bleus et des rouges, échec des Verts
Quinze jours avant l'élection fédérale organisée le 18 mai 2
003, les Verts francophones (Écolo)
démissionnaient du gouvernement fédéral dirigé par Guy Verho
fstadt, marquant leur désaccord avec la
conclusion d'un accord intervenu le 24 janvier 2003 entre le gouvernemen
t fédéral et les gouvernements
régionaux sur le passage de trois vols de nuit supplémentaires au-
dessus de la région Bruxelles.
Le 18
mai 2003, la Belgique a connu un scrutin d'ajustement par rapport à l
a grande fragmentation politique
issue du scrutin de 1999.
Les Belges étaient en effet appelés à
choisir leurs 150 députés et les 40
sénateurs élus directement.
Les bouleversements électoraux ont
été profonds : les familles socialiste et
libérale sont apparues comme les deux grands vainqueurs du scrutin.
Les socialistes (Parti socialiste.
Autres-SP.A-Spirit et Parti socialis
te, PS) ont enregistré une progression
spectaculaire.
En Wallonie, le PS a glané huit points, consolidant so
n statut de premier parti dans cet
espace.
En Flandre, le cartel SP.A-Spirit a obtenu dix points de plus qu
'aux élections homologues de
1999.
La combinaison de ces deux performances a permis aux socialistes d
e devenir la première famille
politique du royaume.
En nombre de sièges, en revanche, ils ont ét
é devancés par les libéraux (48 sièges
contre 49).
Bien que leur progression ait été moins importante, l
es libéraux ont également enregistré une
avancée.
Ils ont ainsi franchi un nouveau seuil historique, réussi
ssant leur pari de maintenir loin derrière
eux les démocrates chrétiens, avec lesquels ils ont même creusé
l'écart (26,80 % des voix contre 18,72
%).
Grandes perdantes du scrutin, les deux formations écologistes, pourta
nt présentes au sein du
gouvernement fédéral sortant, ont enregistré une vraie dérou
te.
En Flandre, Agalev n'est même pas
parvenu à décrocher un seul siège de député, pas plus qu'
un mandat de sénateur ! Il a chuté de 11 %
des suffrages en 1999 à 3,5 %.
Dans l'espace politique francophone, l
'échec d'Écolo a aussi été notable,
mais les Verts francophones ont réussi à recueillir quatre dépu
tés et un sénateur direct.
Au terme de trois
jours de réflexion, les écologistes francophones et flamands ont d
écidé de se maintenir dans les majorités
d'entités fédérées (exécutifs de la région-Communauté
flamande, de la région wallonne et de la
Communauté française).
Les deux ministres d'Agalev ont toutefois
présenté leur démission et ont été
remplacés par Ludo Sannen et Adelheid Byttebier.
La famille démocrate chrétienne a subi une nouvelle érosion, at
teignant un nouveau score plancher.
Le
CD&V (Chrétiens, démocrates et flamands) et le CDH (Centre dé
mocrate humaniste) ont chacun perdu 1
% et, respectivement, un et deux députés.
Mais, surtout, les dé
mocrates chrétiens se sont retrouvés,
pour la première fois depuis l'indépendance, à la troisième
place politique du pays (et de très loin), alors
qu'ils avaient été l'acteur politique dominant au xxe siècle.
C
et échec a coûté son poste au président du
CD&V, Stefaan De Clerck, qui a démissionné et a été remplacé
par l'ancien chef de groupe à la Chambre,
Yves Leterme.
Le Vlaams Blok (extrême droite), quant à lui, a en
registré une nouvelle progression,
captant près de 18 % des voix dans l'espace politique flamand.
Au terme de six semaines de pourparlers entre partis libéraux et soci
alistes, un nouveau gouvernement a
été mis sur pied le 12 juillet.
Il est composé des formations l
ibérales et socialistes et de Spirit (une des
formations issues de l'implosion du parti régionaliste flamand, Volks
unie).
G.
Verhofstadt a été reconduit à la tête du gouvernement, fl
anqué de quatre vice-premiers ministres : la
socialiste francophone Laurette Onkelinx (aussi ministre de la Justice)
, le libéral francophone Louis Michel
(qui a conservé le ministère des Affaires étrangères), le
socialiste flamand Johan Vande Lanotte
(également ministre du Budget et des Entreprises publiques) et le l
ibéral flamand Patrick Dewael (qui a
hérité du poste de l'Intérieur).
Trois axes majeurs ont été dégagés : la volonté de cré
er 200 000 emplois durant la législature via
notamment une réduction ciblée de charges patronales, une augmenta
tion substantielle du budget des
soins de santé (4,7 % hors inflation) et la mise en œuvre inté
grale de la réforme fiscale adoptée lors de
la législature précédente..
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