Belgique (2000-2001) Accord sur la réforme de l'État
Publié le 12/09/2020
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Belgique 2000-2001
Accord sur la réforme de l'État
2000 aura été une année exceptionnelle pour la Belgique, en ter
mes de croissance économique.
Son taux
avoisinant 4 % a marqué l'une des plus fortes progressions en Europe.
Cette croissance a permis une
baisse du nombre des demandeurs d'emploi, particulièrement en Flandre
, même si le taux de chômage
national est resté à un niveau relativement élevé (6,8 %).
Le 8 octobre 2000 se sont tenues des élections
locales et provinciales.
Au terme des premières, les partis de la maj
orité - les deux formations socialistes
(wallonne et flamande), les libéraux et les écologistes - n'ont
pas été sanctionnés.
Les libéraux flamands
(Libéraux et démocrates flamands - VLD), les socialistes (Parti
socialiste) et les Verts francophones
(Écolo) sont apparus comme les gagnants de la consultation.
À l'
inverse, les partis d'opposition ont
relativement bien résisté à la dynamique "arc-en-ciel" (du nom
de la coalition à la tête du pays).
En
Flandre, le Vlaams Blok (extrême droite) a encore progressé, not
amment dans la ville d'Anvers où il a
rassemblé un tiers de l'électorat.
Pour leur part, les deux format
ions sociales chrétiennes (Parti social
chrétien - PSC - et Parti social chrétien flamand - CVP) ont, dan
s une large mesure, réussi à conserver
leurs "bastions", à savoir les communes en zones rurales ou périur
baines.
En revanche, le Front national,
parti d'extrême droite francophone, a quasiment disparu du paysage po
litique communal alors qu'il y
avait fait une entrée remarquée en 1994.
L'année a aussi été marquée par l'adoption, en octobre 2000,
du budget 2001.
Celui-ci avait une
importance singulière dans la mesure où il dictait les orientation
s d'ensemble de la législature et même
au-delà.
En outre, il était associé à une nouvelle réform
e de l'État.
Au teme de longues discussions, on
retiendra en particulier la mise en œuvre d'une vaste réforme fisc
ale dans le sens d'une réduction des
impôts sur le revenu, étalée sur environ six ans.
Concernant la réforme de l'État, un accord général est inter
venu.
ll comprend l'acceptation d'un minimum
d'autonomie fiscale des régions (wallonne, bruxelloise, flamande),
qui était une revendication
essentiellement portée par les acteurs politiques et sociaux néerl
andophones.
Il contient aussi le principe
de la régionalisation de la loi communale et provinciale, égalemen
t porté - mais pas uniquement - par les
partis flamands.
Enfin, il comprend un plan de refinancement structurel
des communautés (française,
flamande et germanophone), qui était l'exigence principale des forma
tions francophones.
Ce principe a
été définitivement négocié et acquis en janvier 2001.
Néanmoins, une double menace pesait sur cette réforme.
D'une part,
le nombre de députés et de
sénateurs de la majorité était insuffisant pour atteindre le se
uil spécial des deux tiers.
La majorité, qui
escomptait l'appoint de la Volksunie (parti nationaliste flamand), s'e
st trouvée confrontée aux
déchirements internes de cette formation, dont la moitié des parle
mentaires a annoncé son refus de voter
l'accord.
D'autre part, la régionalisation de la loi communale et pro
vinciale nécessitait, selon le Conseil
d'État disposant d'un pouvoir d'avis, une révision de la Constitut
ion.
Or, l'article concerné - 162 - ne peut
être soumis à révision.
En d'autres termes, la question étai
t de savoir si l'exécutif passerait outre cet avis.
Dans cette hypothèse et pour autant que le projet passe à la major
ité des deux tiers, le futur exécutif
serait suspendu à une éventuelle décision de la Cour d'arbitrag
e, qui peut être saisie a posteriori.
Si celle-
ci rejoignait les conclusions du Conseil d'État, la régionalisatio
n de la loi communale et provinciale serait
cassée.
Enfin, l'année 2000 a vu le lancement d'un débat au Sénat sur l
'opportunité de dépénaliser - partiellement
- l'euthanasie.
Par ailleurs, la Chambre a adopté la suppression de l
'aide financière aux demandeurs
d'asile au profit d'une aide en nature (nourriture, vêtements), le
gouvernement espérant de la sorte tarir
le flux de demandeurs d'asile..
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