Belgique 1999-2000 Morosité dépassée
Publié le 12/09/2020
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Belgique 1999-2000
Morosité dépassée
En mai 1999, la nouvelle stabilité de la société belge a été
ébranlée par l'"affaire de la dioxine"
(contamination de farines animales servant d'alimentation pour les vola
illes).
Les réactions des ministères
de l'Agriculture et de la Santé ont été très tardives.
Elles
ont conduit à la démission des deux ministres, le
démocrate chrétien flamand Karel Pinxten et le socialiste flamand
Marcel Colla.
C'est dans ce contexte
que sont intervenus les scrutins fédéral, régional et europé
en du 13 juin 1999.
Les formations de la coalition ont subi une défaite cuisante.
Sociali
stes (Parti socialiste - PS - et Parti
socialiste flamand - SP) et démocrates chrétiens (Parti social-c
hrétien - PSC - et Parti social-chrétien
flamand - CVP) ne totalisaient plus, à l'issue de ces scrutins, que
40 % des suffrages alors qu'ils
capitalisaient plus du double dans les années cinquante.
Pour la prem
ière fois depuis l'instauration du
suffrage universel en 1919, les démocrates chrétiens n'étaient
plus la première famille politique en
Flandre, car devancés par les libéraux (Libéraux et démocra
tes flamands, VLD).
Les grands gagnants ont
été les deux partis verts (Écolo, côté francophone, et A
galev, côté flamand).
Leur progression a été
spectaculaire, permettant notamment aux Verts francophones, en passant a
u troisième rang, de devancer
le Parti social-chrétien.
Le parti d'extrême droite flamand Vlaams
Blok est également sorti renforcé de ces
élections.
Il est devenu le troisième parti flamand, devant le SP.
La "rupture" marquée par cette élection
résidait dans le fait que quatre partis ont réalisé leur meille
ure performance historique tandis que quatre
autres atteignaient leur plancher.
Enfin, la "famille" libérale (VLD
et PRI - Parti réformateur libéral) est
devenue la première au niveau fédéral, fait inédit depuis l'
avènement de la démocratie représentative.
C'est dans ce contexte que les démocrates chrétiens, qui étaien
t au pouvoir depuis 1958, ont été
renvoyés dans l'opposition au profit d'un gouvernement dit "arc-en-ci
el" (socialiste, vert et libéral) dirigé
par le libéral flamand Guy Verhofstadt.
L'avènement de ce nouvel e
xécutif a coïncidé avec une
conjoncture économique prometteuse.
Le taux de croissance prévu po
ur 2000 était de 3,5 %.
Cette
embellie a contribué à une réduction lente mais continue du chô
mage (8,7 % fin 1999) et devait
permettre une diminution progressive de la très importante dette publ
ique belge, l'espoir du ministre des
Finances Didier Reynders (PRL) étant de ramener sa part dans le PIB
à deux chiffres à la fin de la
législature.
Dans les domaines institutionnel et communautaire, très sensibles en
Belgique, les partis
gouvernementaux ont mis sur pied une commission interparlementaire et in
terministérielle pour discuter
des questions et des problèmes avancés par les partis francophones
et flamands.
Si l'établissement de ce
groupe de travail a permis une décrispation politique et surtout mé
diatique de la "question linguistique",
son fonctionnement s'est révélé difficile et les positions en p
résence très antinomiques.
Un premier
résultat a été atteint au printemps 2000, à la suite d'une i
ntervention du Premier ministre, aboutissant à
la quasi totale régionalisation de l'agriculture et du commerce exté
rieur.
En ce qui concerne les questions de société, les premiers mois du
gouvernement ont surtout été
consacrés à engager un débat parlementaire sur l'euthanasie et
à revoir la politique d'asile du pays.
Pour
satisfaire les différentes positions en présence, deux grands axes
ont été mis en œuvre : la confirmation
d'une attitude de fermeté en assurant le rapatriement des demandeurs
déboutés - au besoin par la force
- et le lancement d'une opération de régularisation de sans-papier
s (30 000 demandes ont été
enregistrées entre janvier et mars 2000)..
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