BAZIN Hervé

« BAZIN Hervé Né le 17 avril 1911 à Angers, H.

Bazin est le petit-neveu de l'académicien René Bazin.

D'abord élevé par sa grand-mère, il est à neuf ans, avec ses frères, pris en charge par sa mère — qui rentrait de Chine, accompagnée de sonmari, le professeur de droit Jacques-Hervé Bazin.

Il passe alors entre les mains de nombreux précepteurs cléricaux,puis « essaie » maints établissements religieux.

Marqué par l'ingrat retour de ses parents, par les rigueursmaternelles surtout, il devient un enfant difficile, lucidement révolté.

Cependant il obtient ses baccalauréats, pourdevoir encore se soumettre à de familiales tentatives : droit, armée, banque, fabrique.

C'est seulement à sa majoritéque père et mère le laissent préparer à Paris la licence ès lettres.

Mais chocs et privations entraînent unedépression mentale qui nécessite, au cours des années 40, plusieurs séjours dans des maisons de santé.

Après1944, divers métiers, fondation d'une revue et publication de « Jour », recueil de poèmes remarqué et couronné.Pour H.

Bazin, l'année décisive est 1948, avec la sortie retentissante de « Vipère au poing », roman «autobiographique et significatif ».

Commence alors la solide carrière littéraire, riche en récompenses et en honneurs(Académicien Goncourt en 1958, Grand Prix Littéraire de Monaco en 1959), que nous connaissons tous...

Romancier des difficultés de famille — de la haine filiale (« Vipère au poing «) à l'inquiétude paternelle (« Au nom duFils »), en passant par l'amère fidélité au monde des femmes (« Qui j'ose aimer ») H.

Bazin, conteur doué et adroit,sait avant tout se faire lire.

Qu'il-crée avec verve, avec orgueil, avec rage, il a l'art de s'y prendre de façonvéhémente et empoisonnée.

Aussi, devant la révolte de ses personnages, qui se débattent entre la folie la pluspitoyable et l'échange le moins intéressé, on éprouve un sentiment de sympathie assez trouble.

C'est qu'avec notreauteur les manières d'aimer se départissent rarement d'un fond « malsain » : ce moraliste ne cesse d'espérer lesvrais contacts à travers des présences bafouées, la tendresse dure exigeant une compréhension irrespectueuse...Romancier de tempérament, H.

Bazin possède une inspiration visionnaire, frôlant le romantisme et le sentimental ;son naturalisme est en fait plus nerveux et imagé que sensible ou sincère.. »