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BAZAINE( 1811-1888) - BIOGRAPHIE

Publié le 17/05/2020

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« 1 / 2 BAZAINE (1811-1888) Comme le maréchal Bazaine, pour expliquer son attitude ambiguë, dans l'affaire de la capitulation de Metz, alléguait qu'il n'existait plus, en octobre 1870, d'autorité légale, le duc d'Aumale, président du Conseil de guerre qui le jugeait, répliqua sévèrement : «La France existait toujours !» Le procès, mené avec compétence et impartialité, aboutit, le 10 décembre 1873, à la condamnation à mort avec dégrada­ tion militaire.

Mais le conseil émit aussitôt le souhait qu'il ne fût pas exécuté.

Mac-Mahon, président de la République, gracia Bazaine et la peine fut commuée en vingt ans de détention.

Le condamné s'évada le 9 août 1874 de l'île Sainte-Marguerite et vécut misérablement à Madrid, où il mourut le 23 septembre 1888.

Bazaine a-t-il réellement trahi ? L'énoncé du jugement ne comporte pas le mot «trahison>> : «A fait déposer les armes à sa troupe et rendu la place de Metz sans avoir fait tout ce que lui prescrivaient le devoir et l'honneur.» De fait, Bazaine, qui s'était retranché dès le 19 août 1870 dans le périmètre fortifié de Metz avec une armée de valeur, rêva sans doute, après le 4 septembre, d'être l'arbitre d'une situation confuse et de jouer un rôle politique.

Il entra en contact avec l'impéra­ trice Eugénie et avec le prince Frédéric-Charles de Prusse.

Celui-ci fit traîner les pourparlers jusqu'à ce que la place connût la disette et en obtint alors, le 27 octobre, la reddition pure et simple.

Il semble que l'on soit en présence non pas d'une trahison mais d'un drame dû à l'indécision et à l'incapacité d'un homme usé, à soixante ans, par une vie militaire active, qu'une tragédie intime - le suicide de sa femme qui le trompait- avait pu diminuer, et, surtout, que ses mérites antérieurs n'avaient pas suffisamment préparé au rôle de commandant en chef héri­ tant d'une situation déjà terriblement compromise.

Né à Versailles le 13 février 1811, engagé en 1831, il avait fait preuve de vaillance et d'allant en Algérie, en Espagne, en Crimée, en Italie, au Mexique.

Là, nommé commandant en chef du corps expédi­ tionnaire en 1863 et fait maréchal en 1864, il avait révélé un penchant pour les intrigues politiques qui lui avaient valu, à la fin de l'aventure mexi­ caine, quelques mois de disgrâce dont il s'était vite relevé.

Placé, en juil­ let 1870, à la tête de l'armée de Lorraine, il était devenu major général le 12 août sous la pression de l'opinion.

Selon le mot de Canrobert, pour triompher il eût fallu Turenne.

Il n'y eut qu'un chef sans foi ni en sa troupe ni en lui-même.

Pour se justifier, Bazaine publia, en 1883, Episodes de la guerre de 1870 et blocus de Metz. 2 / 2. »

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