Baudelaire: « Les fleurs du mal » - poème « Le vin des chiffonniers »
Publié le 24/04/2022
Extrait du document
«
Auteur et poème :
Baudelaire, né le 9 avril 1821 et mort me 31 août 1867 à Paris, est un poète français du 19è siècle réputé
pour transmettre une morale dans ses récits.
Il est connu pour son recueil de poèmes « Les fleurs du mal »
qu’il publie une première fois en 1857.
Immédiatement, le livre est banni lors d’un procès pour atteinte à la
moralité, et Baudelaire devra retirer certains poèmes jugés scandaleux car ils évoquent des sujets immoraux à
cette époque.
En 1861, Baudelaire publie une deuxième version, avec de nouveaux poèmes, le poème « Le
vin des chiffonniers » en fait justement partie .
Il se compose de quatrains d’alexandrins à rimes plates et met
en scène un personnage du petit peuple parisien, chargé de ramasser, dans la nuit, les déchets abandonnés
dans les rues de la capitale.
Le poème décrit les effets que le vin déclenche sur cet homme.
Ainsi, nous nous
demanderons comment Baudelaire transforme-t-il le chiffonnier en héros par le vin.
Strophes 1 et 2 : Une scène de rue.
La première strophe pose le cadre : - Cadre urbain, avec des éléments comme le « vieux faubourg », le «
réverbère » - Atmosphère particulière, nocturne, faiblement éclairée (« clarté rouge », flamme »).
La
personnification du vent qui « bat » et « tourmente » accentue le caractère inquiétant de l’ambiance.
L’endroit est répugnant : il est fangeux et peuplé d’une « humanité [qui] grouille ».
La population est
d’ailleurs déshumanisée par « ferments orageux ».
D’ailleurs, la lueur rouge qui enveloppe la scène est la
couleur du meurtre et du sang.
Le vieux faubourg est un lieu d’insécurité.
- La métaphore du « labyrinthe »
donne du faubourg l’image d’un lieu plein de détours, où on se perd, et dont on cherche la sortie.
Dès le
début, la banlieue prend une dimension symbolique, celle d’un lieu dangereux.
La 2e strophe, une fois le cadre posé, installe le personnage : un chiffonnier.
- Le temps verbal est le présent
d’habitude aidé par l’adverbe « souvent » qui montre une routine.
- La présentation du chiffonnier commence
par une énumération de participes présents, « hochant la tête, / Butant, et se cognant […] ».
Le plus court, «
butant », ce qui insiste sur sa démarche incertaine d’un ivrogne.
Ainsi, le chiffonnier n’est pas directement
qualifié d’ivrogne, mais son allure le sous-entend.
Rappel de l’ivresse avec le verbe « épancher » - De plus,
le chiffonnier est comparé à un poète.
Le point commun est le fait de se cogner aux murs, comme si le poète
et le chiffonnier avaient en commun le fait de se heurter sans cesse à des obstacles qu’ils rencontrent, d’être
enfermés dans un lieu où ils cherchent vainement à s’échapper.
Cette remarque nous ramène ainsi à la
métaphore du labyrinthe.
Le poète et le chiffonnier cherchent à s’évader du cadre sinistre de Paris et d’une
condition sociale déplorable.
Le chiffonnier critique l’ordre publiques en les désignant par « mouchards », le
chiffonnier nie leur existence, ne leur prête pas attention car il est déjà porté par de « glorieux projets ».
La
diérèse sur l’adjectif « glori/eux » met en valeur ce mot qui tranche au milieu d’une ambiance de misère
sociale.
Strophes 3 à 6 : le chiffonnier.
La strophe 2 introduit les strophes 3 à 6 par une rupture avec la description sombre de la
banlieue via l’entrée d’un registre épique.
On retrouve ce registre par l’adjectif « glorieux » vers 8 qui
nous annonce une transition nette.
De plus, ce chiffonnier qui se cognait et butait s’élève et devient un
héros car il «Il prête des serments, dicte des lois sublimes, Terrasse les méchants, relève les
victimes» vers 8-9.
Cette accumulation de termes mélioratifs s’ajoute à ce registre épique et cela
aussi pour le champ lexical royal que l’on retrouve dans «serments» «lois» vers 9et «dais» (ouvrage
précis de bois sculpté) vers 11.
Les verbes enchaînés créent un cadre de combat qui complète le
thème épique de cette partie en ajoutant un dynamisme.
Cependant à la strophe 4, on revient au cadre des premières strophes et le chiffonnier est
l’incarnation des gens du peuple bas qui sont tous miséreux.
Le registre devient pathétique.
L’accumulation de participes passés adjectifs qui complètent «ces gens» nous montre qu’ils subissent
une situation dont ils souffrent et Baudelaire nous énumèrent tous leurs problèmes.
«Oui, ces gens
harcelés de chagrins de ménage,Moulus par le travail et tourmentés par l'âge,Éreintés et pliant
sous un tas de débris».
À la strophe 5, le chiffonnier est confondu encore une fois par les «gens» vers 13 mais cette
fois ci pour montrer une ivresse collective.
On retrouve en effet l’ivresse de par «l’odeur de
futailles» (tonneaux) et par «le vomissement confus de l’énorme Paris» qui nous montre bien un.
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