Baudelaire: le poète à la recherche de l'Infini, de l'Idéal. Commentaire
Publié le 19/12/2021
Extrait du document
Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Baudelaire: le poète à la recherche de l'Infini, de l'Idéal. Commentaire. Ce document contient 1056 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Français / Littérature.
«
L'œuvre entière de Baudelaire présente une unité remarquable en ce sens qu'un seul
drame peut, l'expliquer et l'éclairer : celui du poète à la recherche de l'Infini, de l'Idéal,
non comme une aspiration romantique vers un « au-delà » — « Levez-vous vite, orages
désirés qui devez emporter René dans les espaces d'une autre vie » — mais bien plutôt
comme la quête de l'Essence pure dont le monde n'est qu'une apparence.
C'était déjà là le double thème des Fleurs du Mal, Spleen et Idéal.
Dans les Croquis
parisiens ou Petits poèmes en prose, il s'affirme plus douloureusement encore dans la
condition de l'artiste.
Mais un espoir de délivrance apparaît avec Le Crépuscule du soir,
qui semble ainsi marquer une étape heureuse sur la route du poète, mais bien
éphémère, car «Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ».
En effet, loin de redouter ces « ténèbres », de leur conférer une valeur tragique,
Baudelaire y aspire de toute son âme comme à une délivrance certaine des maux de la
vie, de l'angoisse.
La nuit est ici symbole de liberté.
Puis, après cet appel à la nuit, il se tourne vers le ciel au crépuscule, s'émeut de sa
beauté et établit, entre le spectacle mouvant et coloré qu'il a sous les yeux et l'âme de
l'homme, une étroite correspondance.
Ce thème, semble-t-il, relie étroitement Baudelaire au Romantisme.
Les crépuscules de
Chateaubriand peuvent paraître proches, déjà Musset ou Lamartine lançaient un
semblable appel au crépuscule, heure propice aux amants, à la communion des âmes.
Vigny lui-même, dans La Maison du berger, appelait le « crépuscule ami» pour protéger
et abriter Eva.
Mais Baudelaire lui donne un accent profondément original.
Le soir n'est plus pour lui un
cadre, peut-être un peu conventionnel.
Il devient par la magie des « correspondances »
une source rafraîchissante pour l'âme inquiète et angoissée du poète.
A cette
interprétation originale s'ajoute un accent direct, sincère, que sa discrétion, cependant,
éloigne des romantiques et qui, peut-être, n'en est que plus émouvant.
Puis, lorsque
s'élevant à un lyrisme plus large, Baudelaire interprète le ciel, en fait véritablement la
représentation visuelle de l'âme humaine, ce symbole audacieux séduit, émeut le lecteur
et éveille en lui ces « rêveries ouvertes » que recherchera Mallarmé.
La forme même du poème en prose confère à ces phrases une originalité pressante, car
elle est plus intime, plus souple encore que la poésie, épouse le rythme même de la
pensée, ce qui en fait un véritable « chant de l'âme ».
Enfin, l'art de Baudelaire est ici
profondément original.
Toute l'atmosphère du poème peut être rattachée à ce mot de «
fête » auquel sont reliées toutes les comparaisons, toutes les images.
Une fête qui
deviendrait à la fin du poème on ne sait quelle cérémonie grave et mystérieuse, emplie
de pompe et d'harmonie.
On peut enfin' distinguer dans le ton une gradation qui apparaît nettement dans la
disposition du poème, formé de deux paragraphes.
C'est d'abord l'appel à la nuit qui
s'approche, puis la méditation devant le ciel au crépuscule qui conduit au symbole final.
Une telle composition n'a rien de rigoureux, d'artificiel ; c'est, me semble-t-il, la plus
valable, car elle traduit l'évolution même de toute émotion humaine.
Le poème commence comme commencerait un hymne « O nuit ! », par une série
d'exclamations.
Aussitôt après avoir ainsi annoncé le thème, Baudelaire interprète : « ô
rafraîchissantes ténèbres ! ».
Une telle comparaison fait penser à l'expression de
Mallarmé : « ce c œur qui dans la mer se trempe », il y a là même symbole de l'eau qui
purifie, absout, délivre.
L'image s'explique par une étroite correspondance entre les
sensations.
Puis vient l'explication de cet appel, « vous êtes pour moi le signal d'une fête
intérieure », fête d'autant plus intense qu'elle est « la délivrance d'une angoisse ! ».
Alors que bien souvent la nuit est un symbole de peur, de solitude douloureuse,
Baudelaire, qui est une victime du « jour » symbolisant la vie humaine, en fait l'abri de
sa vie « intérieure » et la venue du soir « déclenche », si l'on peut dire, l'émotion
créatrice.
La phrase suivante développe ce brusque changement provoqué par la nuit.
Il
oppose en une antithèse saisissante le jour dans le monde et la nuit où il est seul à seul
avec lui-même, « la solitude des plaines, les labyrinthes pierreux d'une capitale » au «
scintillement des étoiles, », à « l'explosion des lanternes ».
Le contraste est construit sur
une opposition de lumière : les pierres ternes et le scintillement des étoiles ; de bruit : le
silence de la solitude, du labyrinthe et le pétillement des lanternes, tout ce qui suggère.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Spleen et Idéal, Bénédiction. Commentaire
- Sujet: Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Spleen et Idéal, « Remords posthume ». Commentaire
- Les Fleurs du Mal - Spleen et idéal de Baudelaire: Chant d'automne (I) (commentaire)
- Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Spleen et Idéal, LXX, « Je n'ai pas oublié, voisine de la ville... ». Commentaire
- Charles BAUDELAIRE, Les Fleurs du mal, Spleen et Idéal, LXXXIII, « L'héautontimorouménos ». Commentaire