Baudelaire
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
La bohème
C
harles Baudelaire, né à Paris en
1821, devient orphelin de père
à six ans.
Révolté par le remariage de
sa mère avec le commandant Aupick,
que toujours il méprisera, il est mis
en pension à Lyon puis au lycée
Louis-le-Grand à Paris.
Mais, très
vite,
il est attiré par la vie de bohème
et les milieux littéraires
du Quartier
latin.
Jugeant dangereuses pour lui
ces fréquentations, sa famille l'em
barque sur un paquebot à destination
de l'Inde.
Il s'arrête pourtant à l'île
Maurice, où son séjour fait naître en
lui le goût de l'exotisme qui marque
si fortement sa poésie.
Après avoir
exigé, à sa majorité, sa part de l'héri
tage paternel, il mène une existence
fastueuse, noue des amitiés littéraires
(Gautier), vit son
idéal de dandy, ar
bore une élégance
tapageuse et se lie
avec Jeanne Duval,
une mulâtresse, qui
inspire déjà certains
poèmes des futures
Fleurs du mal.
Cette
liaison toute char
nelle qui, malgré
les brouilles, durera
presque toute sa vie,
et vers qui il se
tourne comme vers
un remède possible
contre le
Spleen,
contre l'Ennui, lui inspirera d'extra
ordinaires images sensuelles fondées
sur l'odorat et le toucher.
Mais
Baudelaire dilapide son patrimoine,
et sa famille obtient de ne lui verser
qu'une pension modeste, ce qui
l'oblige à travailler pour vivre.
Le critique littéraire
1
1 se lance alors dans la critique
d'art avec Le Salon de 1845, Le
Salon de 1846, L' Exposition univer
selle de 1855
etLe Salon de 1859.
Il
CHARLES
BA T DELAI E
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Portrait de Jeanne Duval, amie de Baudelaire,
qui inspira plusieurs poèmes des Fleurs du mal
Sur ce tableau de Fantin-Latour, Hommage à Delacroix (1864), on reconnaît Baudelaire,
assis à l'extrême droite ; debout à sa droite se trouve le peintre Manet
Si Baudelaire a espéré en la révolution de 1848, y a même participé
avec une solidarité étroite vis-à-vis des révoltés, il se détourne
de la politique assez vite pour s'enfermer dans un passéisme
idéologique qui nie
l'idée de progrès.
Sa révolte individualiste
apparaît dans son dandysme.
La femme cristallise, dans l'œuvre de Baudelaire, les émotions, les
répulsions et les angoisses.
Quand elle masque sa nature de chair
« abominable » par des artifices séducteurs (parfum, bijoux,
maquillage}, elle devient alors une image admirable de sensualité
et
de mystère.
XIX< SIECLE
P oète « maudit»,
Charles Baudelaire offre à la poésie
un nouveau chemin qui,
issu du romantisme,
ouvre la voie
aux symbolistes.
s'y révèle brillant analyste, amateur
averti et s'enrichit peu à peu d'une
conscience esthétique ; pour lui, la
critique est en soi une recréation, qui
manifeste la même finalité :
« Le
meilleur compte rendu
d'un tableau
pourra être un sonnet ou une élé
gie
»,écrit-il dans Le Salon de 1846.
La faculté majeure qu'il recon
naît aux artistes est l'imagination.
Grâce à lui, Hugo,
Delacroix, Courbet
sont découverts ou
reconnus.
Tenté par
la politique au mo
ment de la révo
lution de 1848,
Baudelaire fonde un
journal et y publie
des articles pas
sionnés.
Ébranlé par
la découverte de
l 'œuvre d
'Edgar
Poe, dont la vie est étrangement
proche de la sienne,
il s'adonne corps
et âme à la traduction de ses
Contes
extraordinaires
jusqu'en 1855.
Alors
que dix-huit de ses poèmes sont pu
bliés dans diverses revues,
il voue un
amour spiritualisé à Mme Sabatier,
muse et madone, qui lui inspirera
d'autres poèmes..
»
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