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Bantoustans

Publié le 16/05/2020

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« 1 / 2 \ l 27 juillet 1966 Série 8-41 Fiche N• 1262 Bantoustans 1.

Après les troubles raciaux de 1960, le gouvernement sud-africain décida d'ac­ corder des droits politiques aux Noirs sans renoncer pour autant à l'apartheid.

Repoussant l'idée d'une seule nation multiraciale intégrée, il choisit de créer des • patries noires» dotées d'une certaine autonomie et promises è l'Indépendance dans un avenir non déterminé.

Elles sont désignées sous le nom de bantoustans, rappelant que les Noirs sud-africains appartiennent au groupe ethnique bantou.

2.

Selon ce projet, les chefs de tribus doivent se grouper pour former des admi­ nistrations de district, de région et de territoire.

Ces dernières peuvent aspirer au statut de bantoustan.

Des six « autorités territorial·es » existant en 1962, une seule, celle du Transkei, y accéda.

Un gouvernement et une assemblée y furent Installés en 1963.

Théoriquement, les Noirs des bantoustans jouissent sur leur territoire des mêmes droits politiques que les Blancs sur le leur.

Les Blancs ne sont pas autorisés à participer à la vie publique d'un bantoustan, ni à y posséder des propriétés.

De ce fait, l'Etat procède à des remembrements.

3.

L'assemblée du Transkei comprend 65 chefs tribaux, membres de droit, et 45 députés élus par quelque 900 000 électeurs.

Dans ce territoire de 41 400 km 1 situé sur la côte de l'océan Indien, le parti au pouvoir détient la majorité grlce è rappul des chefs tribaux.

L'opposition accepte le système, mais projette de réformer la constitution en vue de créer une société unitaire et multiraciale.

4.

La politique des bantoustans suscite de multiples critiques.

On lui reproche d'accentuer la ségrégation en renforçant les inégalités entre les communautés.

Les plans du gouvernement Verwoerd prévoient que 12 millions de Noirs, soit les deux tiers de la population sud-africaine, occuperont seulement 13 '/• de la superficie du pays.

Constatant les lenteurs d'application de la loi, ses adversaires mettent en doute sa sincérité.

Ils craignent que le gouvernement ne cherche qu'à gagner du temps et à apaiser les protestations mondiales.

5.

Beaucoup d'économistes estiment que le système est inviable.

Privés de capitaux, les bantoustans ne peuvent se développer qu'avec une assistance financière et tech­ nique officielle.

Les facilités accordées aux Industries frontalières (installées à proximité d'un bantoustan afin d'utiliser ses réserves de main-d'œuvre) ne sauraient résoudre le problème.

En outre, aucune solution politique n'est proposée aux Noirs vivant et travaillant en territoire blanc.

Ceux-cl, souligne-t-on, ne pourront se contenter toujours des droits qui leurs sont accordés dans leurs " patries • lointaines.

Dans les zones blanches ol) Ils travaillent, Ils restent des étrangers.

6.

Cependant, l'opposition blanche, représentée par le Parti uni, juge la politique des bantoustans trop avancée et accuse le Dr Verwoerd de • brader le pays ...

Pour les Sud-Africains d'extrême-droite, chaque bantoustan risque de devenir • un petit Cuba en puissance ... 2 / 2. »

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