Bangladesh (2002-2003): Relatif échec de la lutte contre la criminalité
Publié le 12/09/2020
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Bangladesh 2002-2003
Relatif échec de la lutte contre la criminalité
Un an après sa victoire aux élections d'octobre 2001, le Parti nat ionaliste du Bangladesh (BNP) a mis en
œuvre une politique musclée afin d'honorer sa principale promesse électorale : la lutte contre l'insécurité.
D'octobre 2002 à janvier 2003, l'opération Clean Heart a mobilisé l'armée en plus du dispositif policier
déjà en place, mais s'est traduite par un relatif échec, le niv eau de criminalité (325 morts par mois)
demeurant supérieur à celui du gouvernement précédent.
Ces m esures n'ont pas non plus empêché
plusieurs attaques terroristes, comme l'attentat meurtrier du 7 décem bre 2002 à Mymensingh.
À la suite
de cette vague d'attentats, des soupçons pesaient sur certaines organ isations interdites, comme
Shahadat-e al-Hiqma (groupe islamiste radical).
La lutte contre la cri minalité a surtout remis en cause les
progrès de l'État de droit, puisque l'armée a eu recours à l a torture et que, le 23 janvier 2003, a été votée
une loi accordant une totale immunité aux soldats ayant participé à la campagne.
La Ligue Awami,
principal parti d'opposition, a dénoncé cette politique dont l'obj ectif était selon elle de persécuter ses
militants.
Les élections des Union Parishad (conseils locaux), organisées d u 25 janvier au 16 mars 2003, laissaient
espérer une relance du processus démocratique.
Or, si le taux de p articipation a atteint 81,7 %, les cas
de violences ont triplé par rapport aux élections de 1997, du fait de l'implication de nombreux candidats
dans des activités criminelles.
Efforts économiques
Le gouvernement de Khaleda Zia a connu davantage de succès dans ses e fforts pour stabiliser
l'environnement macroéconomique.
La réduction du déficit public (passé de 4,7 % du PIB en 2002 à 4,2
% en 2003) a été principalement due à une réforme des impô ts visant à augmenter l'assiette fiscale.
Le
rythme des privatisations s'est accéléré, la mesure la plus spe ctaculaire étant la fermeture en juillet 2002
d'Adamjee Jute Mills, une entreprise publique de 25 000 salariés qui accusait de lourdes pertes.
Enfin, les
coupes budgétaires voulues par le FMI et la Banque mondiale se sont r épercutées sur les projets de
développement, dont l'enveloppe budgétaire a diminué de 11 % en 2003.
La croissance (4,4 % en 2002),
estimée à 5,2 % pour 2003, devait atteindre 5,8 % en 2004, grâc e à la reprise des exportations vers les
pays occidentaux, et malgré une légère hausse de l'inflation ( 2,4 % en 2003).
Lors de la réunion du Forum de développement du Bangladesh en mai 2003, les donateurs ont
néanmoins conditionné l'octroi de prêts (de l'ordre de 1,9 mil liard de dollars) à des mesures plus
substantielles : réforme du système bancaire, flottement du taux d e change, lutte contre la criminalité,
séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire, création d'une commission des droits de l'homme et d'un
organe de lutte contre la corruption.
Regain de tensions avec l'Inde
Le Bangladesh a vu sa position internationale modifiée à partir de 2002.
Au niveau régional, la visite du
président pakistanais Pervez Musharraf, du 29 au 31 juillet 2002, a c onfirmé l'amitié entre les deux pays.
Le chef d'État pakistanais a notamment formulé des regrets par rap port aux excès de l'armée
pakistanaise pendant la guerre d'indépendance du Bangladesh (1971). Mais la question du rapatriement
des 300 000 réfugiés pakistanais qui s'étaient opposés à l'indépendance n'avait toujours pas été résolue.
L'hiver 2002-2003 a vu s'accentuer les tensions avec l'Inde, New Delhi a ccusant Dacca d'abriter des
rebelles issus de l'État indien de Tripura.
De plus, le gouvernement d'A.
B.
Vajpayee, affirmant que l'Inde
comptait 20 millions d'immigrants bangladais illégaux, a entamé dè s janvier 2003 une campagne de
reconduite aux frontières.
Ces opérations ont provoqué des comb ats de basse intensité entre soldats
indiens et bangladais.
Les pourparlers d'avril 2003 ont permis de calmer les tensions, mais la question de
l'immigration clandestine est restée en suspens.
Enfin, face aux ré ticences de l'Inde à s'inscrire plus avant.
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