Bangladesh (2001-2002): Les vicissitudes du processus démocratique
Publié le 12/09/2020
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Bangladesh 2001-2002
Les vicissitudes du processus démocratique
En dépit des tentatives de l'opposition (Parti national du Banglades
h, BNP) pour faire tomber le
gouvernement dirigé par la Ligue Awami (AL), celle-ci est parvenue
à achever son mandat.
Elle a
transmis le pouvoir à un gouvernement intérimaire, en juillet 2001
, pour qu'il organise des élections
législatives le 1er octobre.
L'AL a enregistré un score historique
ment bas (62 sièges sur 300), mais a
élargi sa base électorale (avec 40,2 % des suffrages exprimés
contre 37,5 % en 1996, l'AL est devenue la
première formation non coalisée du pays).
La coalition victorieus
e, réunissant le Jamaat-i-Islami, l'Islami
Oikya Jote et une faction du Jatiya Party (Naziur), dirigée par le
BNP, a recueilli 214 sièges et obtenu 47
% des voix contre 42,1 % en 1996.
Selon les observateurs, ces élections se sont tenues en toute liberté
et régularité, avec un taux de
participation de 74,9 %.
Des irrégularités ont toutefois été
relevées dans certaines circonscriptions
(intimidations, violences, entraves au vote).
La neutralité du gouvernement intérimaire a été mise en caus
e : un nombre très élevé de fonctionnaires
(1 500) ont été remplacés ; l'armée a expulsé des agent
s électoraux et interdit l'accès des bureaux de
vote à des observateurs accrédités.
Le juge Latifur Rahman, con
seiller en chef du gouvernement
intérimaire, a été soupçonné de partialité du fait de
la présence de personnalités politiques dans son
cabinet pendant la période de sélection.
L'institution du gouverne
ment intérimaire pourrait disparaître si
elle apparaît politisée et transgressant sa mission, ce qu'elle a
fait en mettant les bases militaires du pays
à la disposition des forces américaines après les attentats du
11 septembre.
Le rôle de la Commission électorale a aussi été mis en cause
.
Son responsable s'est arrogé le poste de
chef du Conseil de sécurité mis en place pour veiller au bon respe
ct de l'ordre et de la loi.
Par ailleurs, on
a fermé les yeux sur les dépassements des dépenses de campagne
et les pots-de-vin.
Enfin, les
personnes endettées, qui n'auraient pas dû pouvoir présenter le
ur candidature, ont été autorisées à
rééchelonner leurs traites.
La réputation de la Commission é
lectorale a aussi souffert lors des élections
municipales (25 avril 2002).
Le faible taux de participation (entre 5
% et 15 %) a ainsi été attribué aux
intimidations et à la peur.
Les irrégularités ont été mas
sives et l'AL a boycotté ces scrutins.
Les controverses partisanes, obstacles au développement
La détermination du gouvernement du nouveau Premier ministre, la begu
m Khaleda Zia, à harceler
l'opposition a assuré sa quasi-neutralisation au Parlement.
C'est pou
rquoi l'opposition a eu recours à
l'agitation populaire, ne respectant pas son engagement préélector
al de renoncer à la politique de grève
(hartal) et de non-coopération parlementaire.
Les débats parleme
ntaires sont donc restés ternes et les
commissions parlementaires peu productives.
En juin 2002, l'AL a rejoint la Chambre.
Elle a en effet considéré
que le budget allait «contre le peuple»,
les impôts payés par les pauvres ayant augmenté, tandis que ceu
x concernant les riches diminuaient.
De
plus, l'AL a estimé inconstitutionnelle la démission à laquelle
le président de la République, A.Q.M.
Badruddoza Chowdhury, a été acculé, le 21 juin 2002, par le BNP
qui lui reprochait sa neutralité.
A.Q.M.
Badruddoza Chowdhury avait refusé de se laisser entraîner dans la
controverse partisane sur les mérites
respectifs des anciens présidents Zia ur-Rahman (époux de Khaleda
Zia, assassiné en 1981) et Sheikh
Mujibur Rahman (père du Premier ministre précédent, Sheikh Has
ina Wajed, assassiné en 1975) durant la
guerre de libération.
Le BNP, qui cherche à fonder sa légitimit
é sur le culte de Zia, a «mal pris» la chose,
car continuant de considérer A.Q.M.
Badruddoza Chowdhury comme l'un d
es siens.
L'initiative permettait
aussi de préparer au leadership Tarique Rahman, le fils de Khaleda Zi
a, nommé secrétaire du parti le
lendemain.
Le gouvernement BNP a pris des mesures audacieuses pour combattre la pol
lution.
Dès janvier 2002,
l'utilisation des sacs en plastique a été proscrite.
Ils bouchaien
t les systèmes d'évacuation des villes,
diminuaient la fertilité des sols, libéraient à la combustion d
es gaz toxiques et représentaient des risques.
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