Baldassare Longhena1598-1682Le nom de Longhena est synonyme du baroque de Venise.
Publié le 22/05/2020
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Baldassare Longhena
1598-1682
Le nom de Longhena est synonyme du baroque de Venise.
Son problème critique : c'est-à-dire
l'éclectisme du langage — issu du lien profond qui l'attache à la grande triade du XVIe siècle
(Sansovino, Palladio et Sanmicheli) joint à sa descendance directe du maniérisme de
Scamozzi dont il ne parvient à se dégager que dans un petit nombre d' œ uvres — l'identifie
avec le drame du XVIIe siècle vénitien.
On sait assez les phénomènes dans lesquels le baroque
se manifeste : les révolutions morales et religieuses, sociales et civiles de la Contre-Réforme.
A
Rome, il y a eu un génie créateur et un grand artiste éloquent pour personnifier ce drame et
pour le traduire de la façon la plus bouleversante à travers une révolution du langage
architectural.
Borromini est battu dans l'opinion courante, mais il triomphe sur le plan de
l'art.
Bernin est favorisé par la renommée, mais c'est parce qu'il contamine d'éloquence la
poésie.
Venise, elle, est politiquement et moralement étrangère à cette alternative.
Les moyens
linguistiques et la syntaxe figurative du monde baroque ne trouvent pas chez elle d'aliment
spirituel ; ils sont, au contraire, systématiquement combattus par une tradition
architectonique qui, après s'être opposée pendant plusieurs dizaines d'années à la
Renaissance, l'a absorbée et cristallisée avec Palladio.
Le maniérisme vénitien se ramène à une
série de commentaires critiques sur l'expérience palladienne.
Les commentaires se
poursuivent au cours des XVIIe et XVIIIe siècles avec les rudesses de Gaspari, les
incrustations décoratives de Trémignon, les frêles grâces rococo de Frigimelica.
Puis ils se
calment et se rationalisent avec le mouvement néo-classique qui trouve chez Selva la dignité
d'un maître.
Toute une trame historique dans laquelle le baroque n'entre pas ; tout au plus
attaque-t-il de ses lourdeurs ornementales la surface des constructions de la Lagune.
Une
exception : Baldassare Longhena ou, plus exactement, étant donné l'éclectisme de cet artiste,
trois œ uvres de lui qui sont exceptionnelles : l'église de la Salute, les Palais Pesaro et
Rezzonico.
Avant et après ces trois œ uvres, et même dans des édifices construits en même
temps qu'elles, l'art de Longhena doit être rattaché au maniérisme de Scamozzi.
Il est né en 1598 à Venise où il est mort en 1682.
Son père était tailleur de pierre et connaissait
Scamozzi qui mourut en 1616.
La première œ uvre de Longhena, le monument de
l'archevêque Severo pour l'église San Giorgio dei Greci, porte la date de 1619.
Depuis cette
date jusqu'à 1631, année où il commence la construction de l'église de la Salute, son activité se
déroule si paisiblement qu'elle ne laisse même pas soupçonner une imagination et une
vocation originales.
Une série de modestes palais la représentent.
Même le Dôme de
Chioggia, commencé en 1624, se ramène aux schèmes habituels du pittoresque vénitien.
Comment ces ternes prémisses permettent-elles de comprendre le coup de génie de la Salute ?
On peut faire trois hypothèses.
L'une est d'ordre philologique, elle suggère une inspiration
directe tirée d'un projet idéal de temple à plan central dessiné par Labacco dans son Livre
d'architecture édité à Rome en 1552 : la base, la coupole à lanterne et le raccord des volumes
ressemblent extraordinairement à la Salute.
La seconde, d'ordre psychologique : c'est la
tension d'esprit qui dominait lorsqu'on projeta l'église à la suite d'une période tragique de
guerre suivie d'une peste qui avait amené la disparition de près d'un tiers de la population..
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