Bahamas
Publié le 16/05/2020
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'ZT avril 1966 Série B-28 Fiche N• 1108
Bahamas
' 1.
La colonie britannique des Bahamas, archipel de plus de 3000 îles et îlots, dont 20 seulement sont habités, s'étend au nord de Cuba, sur 800 kilomètres.
Seules la
Grande-Bahama, les Abaco, Andros et New Providence, où se trouve Nassau, la capi tale, ont quelque importance.
Leur proximité de la côte américaine de la Floride (vingt
minutes d'avion) et une politique tendant à faire de l'archipel le paradis des milliar daires y assurent une prospérité croissante.
2.
La population s'élève à 140 000 habitants (dont 60 000 dans la capitale) et com prend 80% de Noirs.
Le niveau de vie reste bas bien que le revenu national ait été
multiplié par douze au cours des quinze dernières années.
Les Bahamas ont obtenu
l'autonomie administrative et un gouvernement en 1964.
La loi électorale a permis au
parti le plus conservateur, le Bahamian United Party, d'enlever 33 sièges à l'Assemblée
avec 26 000 voix, alors que le Progressive Liberal Party, plus populaire, n'en prit que 8
avec 32 000 voix.
3.
La révolution castriste, en arrêtant l'afflux des touristes à Cuba, a directement
favorisé l'essor des Bahamas, où 600 000 personnes se rendent maintenant chaque
année.
A cette fin, tous les aspects jugés pittoresques du caractère britannique des
îles sont précieusement conservés.
Cependant,
fa grande attraction est le jeu, d'autant
plus tentant qu'il est interdit en Floride.
Le gouvernement bahamien dispose de
moyens discrétionnaires pour accorder des concessions.
Il assure qu'il a su résister
aux tentatives du «milieu» américain, très intéressé par des possibilités si larges et si proches.
4.
L'administration américaine soupçonne que les Bahamas constituent l'un des prin cipaux points d'évasion fiscale et un carrefour du trafic des capitaux.
Tout semble
fait pour attirer ces derniers: pas d'impôts, facilités des transactions, enregistrement
rapide de sociétés moyennant des dépôts minimes.
Les banques maintiennent une
discrétion totale, mais il est admis que les Bahamas contribuent chaque année pour
quelque
20 millions de livres aux recettes de la zone sterling.
5.
La concession la plus importante est celle de Free Port, dans la Grande-Bahama,
où sur environ 500 km 2 les entrepreneurs américains ont pu installer non seulement
l'énorme hôtel de luxe de Lucayan Beach (3 millions de dollars) mais diverses usines
occupant 6000 ouvriers.
Soignant leur publicité (dont le budget aux Etats-Unis est
d'un million de livres par an), les Bahamas ont confié leur service officiel d'information
à une firme américaine.
6.
Cette situation n'est pas sans susciter quelques doutes sur la moralité des affaires
qui se traitent aux Bahamas et elle a fait l'objet de dénonciations dans la presse
anglaise.
Le Progressive Liberal Party, quoique modéré et n'entendant nullement sortir du Commonwealth, a été jusqu'à porter plainte devant le Comité de J'ONU sur le colo nialisme, soulignant que les actuels dirigeants sont aussi les plus riches avocats et qu'il est parfois difficile de distinguer la limite entre intérêts privés et publics.
Il estime
que les gangs américains du jeu interviennent activement dans la politique locale.
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