Badinter l'execution

« « Un avocat selon Badinter » L’exécution, Robert Badinter Robert Badinter est un homme politique français et ancien avocat au barreau de paris.

Il est l’avocat de Roger bontems, un condamné à mort pour complicité de meurtre lors d’une prise d’otage en 1972 mais ne parvient pas à lui éviter la peine de mort.

Suite à cela il deviendra un fervent partisan de l’abolition de la peine capitale en france.

Proche de Miterrand il deviendra ministre de la justice en 1981 et prononcera le célèbre projet de loi pour l’abolition de celle ci la même année devant l’assemblée nationale qu’il arrive à convaincre.

Depuis il lutte toujours à l’international pour le droit de vivre et la lutte contre la peine de mort. Il écrit en 1973 à la suite du procès : L'Exécution ,un de ses livres traitant de la peine de mort.

Celui ci relate ses débuts comme avocat avec le célèbre procès de Claude Buffet et Roger Bontems.

Dans cette affaire le premier commet un meurtre à 34 ans lors d’un vol qui tourne mal.

Le deuxième quant à lui commet plusieurs vols après son renvoi de l’armée des suites de son accident de moto et se fait arrêter pour un vol de taxi et un braquage.

Les deux sont donc jetés en prison et Claude Buffet convainc Bontems de tenter de s’en échapper.

Pour cela ils prennent en otage 3 personnes, une prise d’otage qui dégenère, deux otages sur trois sont tués.

L’issue du procès voit les deux accusés condamnés à la guillotine alors que Bontems n’avait jamais tué.

Ce procès a traumatisé l’avocat qui n’a pas réussi à sauver son client.

Il se met réellement à penser sur le métier et le rôle d’un avocat et fait de l’abolition de la peine de mort le combat de sa vie à sa suite.

Ce récit s’apparente donc autant à un manifeste de Robert Badinter sur son combat contre la peine de mort, qu’un ouvrage sur ses réflexions sur le métier et le rôle d'avocat. Mais en parlant du rôle et du métier d’avocat, qu’est ce qu’un avocat selon Robert Badinter ? ( Axe de lecture :) Badinter nous décrit l’avocat utopique durant la première partie de son livre.

Pour lui tout d’abord c’est un homme qui a comme rôle et pour raison d’être la défense d’une personne.

La défense d’un client est un combat contre l’accusateur et l’avocat doit être prêt à tout pour défendre le client semblable à un lièvre blessé persécuté par les chasseurs.

A l’inverse l’avocat, même si prêt à tout, ne doit aucunement corrompre ou se laisser corrompre, il ne doit pas se contenter d’un quelconque palmarès ni d’une quelconque paye, être un avocat corrompu n’est pas être un avocat selon lui.

Il nuance par contre son lien avec l’accusé en faisant allusion au fait qu’un avocat n’est pas le condamné « il est toujours du bon côté de la barrière » et qu’il ne cautionne pas forcément les actes ou pensées de la personne qu’il défend mais qu’ils partagent le même combat et qu’ils sont donc liés par ce lien éphémère.

L’avocat se doit d’être neutre ni aimer ni connaître personnellement son client mais d’aimer la défense et la justice. Pour finir l’avocat doit être capable d’avoir la confiance et de donner sa confiance au client pour faire vivre aux juges l’histoire comme l’accusé l’a fait vivre à l’avocat en amont.

Il pense justement qu’un avocat qui écrit et prépare ses plaidoiries ne peut pas vraiment transmettre d’émotions aux auditeurs assez forte pour faire entendre ses propos car il ne réagit pas en direct aux accusations.

La vision de l’avocat selon Robert Badinter rejoint donc quand même l’idée de son maître d’une personne de courage et prête à tout même s’il disait au début du livre et donc de sa carrière qu’il ne rejoignait absolument pas cette idée… En tout cas Badinter est un grand homme et un grand avocat, sa vie ainsi que ses autres œuvres méritent donc d’être étudiées.. »