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bac de français explication de texte: PROUST LES VERDURIN

Publié le 24/06/2024

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« PROUST LES VERDURIN INTRO L’événement historique inspire souvent la littérature et comme Stendhal dans La Chartreuse de Parme ou Flaubert dans l’Education sentimentale, de nombreux auteurs le mettent en scène.

Marcel Proust, romancier inclassable et auteur d’À la recherche du temps perdu, avait imaginé dès le début de la rédaction la fin de son œuvre.

Celle-ci a pour propos la lente découverte de la vocation d’auteur du Narrateur qui, jusqu’à ce que cela se réalise, consigne sensations, observations et expériences d’après le monde l’entourant.

Cependant, pour Proust qui souhaitait représenter la société de son temps, le déclenchement de la 1ere guerre mondiale l'obligea à revoir ses plans afin d’intégrer l’événement.

C’est ce qu’il fait dans son ultime volume intitulé Le Temps retrouvé dont Proust achève sa rédaction sans relecture peu de temps avant sa mort en 1922 et qui sera publié de manière posthume en 1927.

Réellement malade, Proust ne peut livrer une image des combats ou de la vie dans les tranchées qu’il ne connaît pas.

Il donne un véritable tableau de l’arrière, c'est-à-dire la vue à Paris pendant le conflit.

Occasion pour lui de procéder à la satire du comportement de certains de ses personnages.

Proust reprend à Balzac le principe des personnages récurrents.

C’est ainsi que les lecteurs de la Recherche retrouvent sur d’un volume à l’autre certains caractères familiers, parmi lesquels le baron de Charlus, inverti fantasque et haut en couleur issu de la plus prestigieuse aristocratie, et les Verdurin, couple bourgeois hypocrites, au snobisme effréné.

Dans cet extrait, le Narrateur nous les montre inchangés dans leurs habitudes par le conflit mais, surtout pour les Verdurin, simulant la préoccupation et la compassion pour les combattants pour mieux masquer leur égoïsme. EN QUOI PROUST FAIT-IL ICI UNE SATIRE DE L’ÉGOÏSME PRENANT LE MASQUE SOCIAL DE LA PRÉOCCUPATION ET DE LA COMPASSION? 1. 2. 3. La vie mondaine intacte de Mme Verdurin et M de Charlus, pendant la guerre Un salon politique en guise de bonne conscience Madame Verdurin : une égoïste en chambre Ces 2 paragraphes, comme un exorde, annonce le sujet de tout le passage.

Les 2 paragraphes suivants sont deux illustrations.

L’attaque du 1er paragraphe par le tour adversif « malgré cela » souligne ironiquement l’opposition entre la guerre et la poursuite de la vie mondaine.

Le second paragraphe sert d'illustration générale au 1e : il précise les comportements des personnages nommés dans le paragraphe précédent entraînant une forme d'antithèse très significative : « Verdurin donnaient des dîners », « M.

de Charlus allait à ses plaisirs » opposé au complément d’agent « par une sanglante barrière toujours renouvelée ».

Les compléments circonstanciels de manière « sans guère songer » et de temps ainsi que de lieu « à une heure d’automobile de Paris » soulignent la légèreté, l’inconséquence et l’indifférence face à la menace.

Proust, qui ne cesse d'ailleurs de réfléchir à la question du temps, illustre parfaitement ici que la simultanéité temporelle ne signifie pas que nous vivions de la même manière, au même moment.

Par ces considérations, le narrateur, qui appartient lui aussi à cette haute société, veut se démarquer, veut renvoyer de lui l'image d'un homme qui a conscience de la gravité des choses.

Le narrateur dans les deux paragraphes suivants va concentrer son propos sur les Verdurin et accentuer sa critique en démontrant par-là, la comédie sociale. Le Narrateur après avoir posé le thème de la frivolité de certaines personnes du monde, à Paris feint une démarche dialectique avec sorte d'antithèse.

Les Verdurin ne seraient pas complètement frivoles, ils auraient bien une conscience des événements tragiques ; ce qui semble venir appuyer un champ lexical des corps d'armée avec « des armées » ou « des flottes ».

On observe la subordonnée conjonctive circonstancielle de cause : « puisqu'ils avaient un salon politique ».

L’espace du salon était à cette époque l'espace des échanges intellectuels.

Ici, ceci est attesté par l'adjectif « politique », qui donne tout de suite un verni de sérieux.

Ensuite, l’imparfait itératif d’ « où on discutait » vient du CCT « chaque soir »soulignant la récurrence et l’implication. Cependant toute l'ironie et la lucidité du narrateur s'expriment à travers l'incise dont le sujet est le pronom indéfini « On » dans « dira-t-on ».

Le fait que le Narrateur ne s'implique pas dans l'incise : « dira-t-on » montre qu’il ne souscrit pas à cette idée.

Il n'est pas dupe de la comédie sociale des Verdurin, faux préoccupés et vrais égoïstes indifférents au sort des soldats qui meurent pour la France.

Proust illustre par une comparaison l'égoïsme dans la prise en compte du malheur d'autrui, quand « la mort de millions d'inconnus nous chatouille à peine et presque moins désagréablement qu'un courant d'air ».

Enfin, on voit à quel point Proust procède comme un moraliste. Proust va dénoncer un travers humain : l’égoïsme qui veut se dissimuler sous la conscience sociale, déjà illustré par.... »

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