baby-boom
Publié le 06/12/2021
Extrait du document
baby-boom
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PRÉSENTATION
baby-boom, expression qui définit une période de hausse de la natalité en Europe, plus particulièrement en France, de 1942 à 1973.
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CAUSES ET CONTEXTE
Plusieurs éléments relatifs à la représentation de la société française, à la législation sociale, à l'économie et au quotidien des Français, participent à l'explication de ce
phénomène démographique majeur du XXe siècle.
En 1944-1945, dans la paix retrouvée, face à la gageure de la reconstruction de la nation et en dépit de la pénurie, la notion d'avenir revêt une connotation positive aux
yeux des Français. Une France relevée et conquérante est une France qui fait des enfants. À la Libération, le général de Gaulle réclame d'ailleurs « 12 millions de beaux
bébés «.
Amorcé dès 1942, le retournement démographique s'accentue. L'acquis du Code de la famille (1939) et des allocations familiales -- dès le deuxième enfant -- soutiennent
cet élan, favorisant ainsi la multiplication des familles de 3 enfants. Le taux de fécondité, estimé à 2,5 p. 1000 enfants par femme en 1945, passe à 2,98 dès 1946, année
record depuis 1900 avec 840 000 naissances.
Cette situation est une réponse en profondeur -- pas seulement conjoncturelle -- au déficit de natalité datant du XIXe siècle, qui empêchait jusqu'alors le renouvellement
des générations.
Dans un second temps, entre 1950 et 1955, la France entre dans la période faste des Trente Glorieuses. Le niveau et les conditions de vie s'améliorent. Sur les plans
économique (croissance), médical (progrès sanitaires), du quotidien (logements, équipements, loisirs, etc.) et du long terme (promotion sociale), le mieux-être touche la
plupart des couches sociales, engageant les couples à concevoir des enfants avec un regard optimiste sur leur avenir.
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TRENTE ANNÉES DE FORTE FÉCONDITÉ
Les chiffres illustrent la rupture qui intervient entre l'avant-guerre et l'après-guerre.
Pour 630 000 naissances en 1936, on en compte 800 000 par an entre 1946 et 1973. L'apogée du baby-boom se situe en 1964 (874 000). Malgré le maintien d'un fort
contingent de naissances chaque année (854 000 en 1973), le taux de fécondité décroît à partir de 1965. Puis, dès 1975, il chute.
Ce recul souligne la volonté évidente des Français, libérés des tabous (les lois Neuwirth et Veil légalisent la contraception et l'avortement en 1967 et 1975) et empreints de
malthusianisme face à la crise, d'avoir moins d'enfants.
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LES CONSÉQUENCES DU BABY-BOOM
Avec la baisse de la mortalité, l'allongement de l'espérance de vie et l'apport de l'immigration, le baby-boom est le principal levier de l'importante croissance de la
population française après-guerre : 40,1 millions en 1946, 52,6 en 1975. Le rajeunissement de la population est une autre de ses conséquences : les moins de 20 ans
constituaient 29,5 p. 100 de la population en 1946, ils en constituent 33,8 p. 100 en 1968. Cette massification de la jeunesse soutient et encourage certaines évolutions
sociales majeures, comme la formidable extension du système scolaire entre 1945 et les années quatre-vingt.
Le baby-boom fut célébré en son temps. Aujourd'hui en revanche, son héritage -- ajouté au recul de la natalité -- pose à nouveau l'épineux problème du vieillissement de la
population, mis en exergue à travers la question de l'avenir des régimes de retraite.
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