Baath

« 1 / 2 l 31 juillet 1968 Série 0-40 Fiche N• 2526 Ba ath 1.

Après avoir connu une période ou il était sans conteste, le parti panarabe le plus puissant, le Baath, Parti socialiste de la résurrection arabe, a été secoué ensuite par de violentes divisions internes.

A tel point qu'il est devenu difficile de parler du Baath sans préciser de quelle tendance il s'agit.

Le Baath au pouvoir en Syrie est désigné par l'adjectif « qriti " (régionaliste) tandis que le reste du parti qui se réclame de la légitimité orthodoxe de dit " qwami " (national), car il relève de la direction panarabe.

2.

Créé en 1943 par Michel Aflak et Salah Bitar le Parti "Al Baath al Arabi" («Résurrection arabe»), tient en 1947 son premier congrès national où sont adoptés sa charte et ses statuts.

En 1953, il fusionne avec le Parti socialiste arabe de Akram Hourani et devient le Parti socialiste de la résurrection arabe.

Dès 1954, il a quatorze députés au Parlement syrien et lance le mot d'ordre d'une union avec I'Egypte.

Ce qui se réalise en 1958.

Le Baath se dissout alors en Syrie, mais continue d'exister daris les autres pays.

Le problème de l'unité arabe et de sa stratégie ébranlent le parti.

Akram Hourani et sa fraction sont exclus pour «séparatisme" en 1962.

L'année suivante, coup sur coup, le BS~-ath fomente des coups d'Etat militaires en Irak (mars 1963) et en Syrie et devient maître de ces pays.

En juillet 1968, il reprend (partielle­ ment) le pouvoir qu'il avait perdu en Irak en novembre 1963.

3.

La lutte entre jeune~ officiers radicaux et civils modérés se termine le 23 février 1966, quand Salah Jedid et les militaires éliminent Arnim Hafez et toute la direction nationale: Razzaz, Bitar, Aflak, etc.

Réfugiés à Beyrouth ou emprisonnés, les " natio­ naux" se considèrent comme la direction légitime et traitent les " régionaux» d'usurpateurs.

Ceux-ci, de leur côté, dénoncent le réformisme et la trahison (de la révolution socialiste) de ceux qui, hier encore, étaient leurs maîtres.

Ils ont élu à leur tour une direction nationale arabe parmi les antiaflakistes.

4.

Le Baath a été le premier parti nationaliste arabe à avoir développé une idéologie assez élaborée.

La théorie de son principal doctrinaire Michel Aflak se résume en trois points: unité, liberté, socialisme.

Les peuples arabes forment une seule nation et doivent s'unir dans un seul Etat "socialiste», libéré de toute domination étrangère.

Ce socialisme n'est pas matérialiste et s'inspire plus d'Emmanuel Mounier que de Marx.

La nation arabe a une mission historique à accomplir.

Le programme a, dès les premières années, enthousiasmé les jeunes générations arabes.

Des sections du Baath se sont créées en Irak, en Jordanie, au Liban et se sont étendues à l'Afrique et à l'Arabie, à Aden et au Yémen.

5.

L'évolution de la société arabe a beaucoup influé sur l'évolution interne du parti et les crises successives qu'il a connues semblent le placer, après la défaite de juin 1967, devant des choix très difficiles.

L'équipe au pouvoir parait prisonnière de son caractère militaire et n'arrive pas à gagner la confiance des masses syriennes, lasses des querelles intestines du parti et de l'armée. 2 / 2. »