Azerbaïdjan (2001-2002): Contestation significative du régime Aliev
Publié le 12/09/2020
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Azerbaïdjan 2001-2002
Contestation significative du régime Aliev
Le 27 avril 2002, Bakou et plusieurs villes de province ont été le
théâtre d'importants rassemblements
appelés par le Mouvement uni de l'opposition, fédération de tre
nte partis et groupes politiques.
Dans une
capitale en état de siège, les manifestants, dont l'unité resta
it problématique, exigeaient la démission du
président Heidar Aliev et la tenue de nouvelles élections afin d'e
ffacer le souvenir des précédentes
élections législatives (5 novembre 2000) entachées de nombreu
ses irrégularités.
Alors que la question du
Haut-Karabakh (peuplé majoritairement d'Arméniens et ayant fait l
'objet d'un conflit dans les années
1990) n'était toujours pas réglée et qu'un million de réfug
iés subsistait dans des conditions de vie
précaires, le pouvoir était accusé de «trahir les intérê
ts nationaux» face à la partie arménienne.
On
comptait des dizaines de blessés et de nombreuses interpellations.
La
veille, des dizaines de militants
avaient été préventivement arrêtés et souvent condamné
s à de courtes peines de prison.
La question de
l'âge de H.
Aliev (79 ans), un homme de santé fragile, demeurait
au centre de l'attention, mais sa
succession s'annonçait difficile et opaque ; le caractère népot
ique du régime, au sein duquel le fils et le
frère du président jouent un rôle croissant, inquiétait de n
ombreux Azerbaïdjanais.
Le caractère
autoritaire du régime s'est notamment exercé sur les médias, ma
lgré l'annonce d'un projet de loi plus
libéral.
Riche de ses potentialités pétrolières, l'Azerbaïdjan a pu s
e targuer d'indicateurs économiques flatteurs en
2001 (9,0 % de croissance).
Les investissements étrangers se sont p
oursuivis malgré les déconvenues
rencontrées sur certains forages.
Les «majors» russes se sont f
aites plus présentes, envisageant même
un moment de participer au financement de l'oléoduc Bakou-Ceyhan, don
t l'avenir, en dépit des
incertitudes, semblait plus prometteur.
Malgré la hausse globale du P
IB, les retombées de la croissance
n'ont bénéficié qu'à une petite partie de la population, urb
aine et vivant essentiellement dans la capitale.
Certaines régions ont été le théâtre de véritables ré
voltes de la pauvreté, tel le Nakhitchevan, une
république autonome exclavée entre Arménie et Iran, et fief du
président.
Ailleurs, notamment en milieu
rural, la contestation a parfois pris une connotation islamiste qui a in
quiété les dirigeants, s'affichant
comme farouchement laïques et qui s'étaient placés au premier r
ang de la «coalition antiterroriste»
constituée après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-U
nis.
Après une période de tension, Bakou a tenté de mener une politi
que équilibrée qui ménagerait une Russie
présente sur sa frontière septentrionale et à laquelle l'attach
ent de nombreux liens, et maintiendrait son
orientation pro-occidentale.
Fin janvier 2002, H.
Aliev s'est rendu à
Moscou afin de régler les contentieux
accumulés entre les deux pays.
Tandis que la partie azerbaïdjanais
e s'engageait à observer une neutralité
positive sur le dossier tchétchène, Moscou acceptait de payer (8
millions de dollars annuels) la location de
la station radar de Gabala avec un effet rétroactif à compter de 1
997.
Enfin, les deux parties se sont
entendues sur le principe d'un règlement du contentieux de la mer Cas
pienne.
En février 2002,
Washington a accordé à l'Azerbaïdjan, pour prix de son engageme
nt dans la lutte contre le terrorisme
international, le statut commercial de la «nation la plus favorisé
e».
Alors que les rapports avec Téhéran
restaient tendus, la diplomatie azerbaïdjanaise s'inscrivait résol
ument dans la perspective d'une
coopération régionale, en particulier avec la Turquie et la Géo
rgie, afin de mieux assurer le transit du
pétrole de la Caspienne..
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