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« Axiomes », « postulats », et définitions en mathématiques

Publié le 28/01/2012

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Un théorème peut être considéré comme une loi mathématique. A la différence de la loi physique, cependant, le théorème, malgré une simllltude apparente, exprime une relation exacte (alors que la loi physique exprime. seulement une haute probabilité dans l'état actuel des connaissances) et résulte de la construction des concepts mathématiques (alors que la loi physique a son appui dans les données de l'expérience, qu'elle traduit). Enfin le théorème est le résultat d'un raisonnement mathématique, alors que la loL physique est le résultat d'un raisonnement expérimental et d'une induction vraie. Pour démontrer ou pour construire un théorème, on utilise des propositions qui lui sont logiquement antérieures, comme les faits sont antérieurs logiquement à la découverte de la loi physique. Ces propositions par lesquelles on démontre un théorème sont appelées principes. Parmi ces principes, il y a évidemment les principes de la logique (présents dans tout raisonnement, y compris le raisonnement expérimental), mais il y a, aussi des propositions acceptées explicitement ou implicitement comme points de départ, comme objets ou comme normes du raisonnement en tant que spécifiquement mathématique, et même de telle ou telle mathématique. Tels sont les postulats, les définitions et les axiomes....

« - I - Les définitions permettent d'identifier les objets mathématiques.

On a distingué deux types de définitions : les définitions analytiques et les définitions génétiques.

1 - La définition analytique est l'énoncé de la propriété essentielle d'un objet mathématique.

Exemple : « Un nombre premier est un nombre qui n'est divisible que par lui-même et par l'unité », Une telle définition permettra de dire de tel nombre proposé, s'il est ou non un nombre premier.

La définition analytique est carac­ térisée par le fait que, plus que l'autre, elle permet l'identification de l'objet mathématique.

2 - La définition génétique permet de construire l'objet mathématique.

Ex.

: • Un cercle est le lieu des points équidistants d'un même point appelé centre •· On voit que toute construction du cercle met en acte cette définition : que ce soit avec un compas, ou avec un fil et deux pointes dont l'une est fixe, on trace le cercle par cette définition.

3 - La vraie définition est créatrice.

Il est difficile, dans certains cas, de distinguer définition analytique (ou essentielle) et définition génétique ; de toutes façons, une définition mathéma­ tique, en arithmétique, en algèbre, en géométrie, en trigonométrie, etc., crée un nouvel objet.

Des multiples définitions que l'on peut donner d'un objet mathé­ matique, une seule est bonne ear les autres la supposent.

Exemple : On peut définir le cercle à partir du cylindre (plan perpendiculaire aux génératrices), du cône (plan perpendiculaire à la hauteur), par l'ellipse (conjonction des foyers), par la sphère (plan sécant quelconque), mais toutes ces formes géométriques sont elles-mêmes construites à partir du cercle et supposent donc une définition du cercle logiquement antérieur~ créant directement son objet.

4- En fait, par la définition, le mathématicien nomme et spécifte une réalité mathématique nouvelle qu'il vient d'inventer.

Le mathématicien créateur, lorsqu'il a inventé un nouvel objet idéal, le caractérise par un nom, par sa propriété essen­ tielle ou par sa loi de construction ; l'inventeur du nombre négatif, le créateur du nombre imaginaire ou celui de l'intégrale ont apporté à la fois un nouveau symbole et une définition de leur objet mathé­ matique.

Mais ce qui est important, c'est que la définition ne se borne pas à spécifier un nouvel objet idéal, elle ouvre un nouveau champ mathématique; elle est la clé d'un domaine que l'analyse et le raison­ nement vont explorer et exploiter, elle est la source d'une nouvelle chatne de théorèmes.

Et ceci explique, comme on le verra à propos des axiomes et des postulats, que les logiciens modernes assimilent la définition au postulat (et à l'axiome) qui, lui aussi, est l'ouverture d'un certain champ mathématique.. »

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