Avez-vous vous-même éprouvé l'utilité et le charme de la solitude ?
Publié le 21/12/2021
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«
Bien des écrivains ont goûté et célébré la solitude.
Avez-vous vous-même éprouvé
l'utilité et le charme de la solitude ? Qu'il en soit ainsi ou non, essayez de dégager très
sincèrement ce que vous ressentez dans un moment de solitude.
Vous éclairerez votre
analyse en comparant votre propre expérience avec les réactions que vous inspirent des
écrivains comme Montaigne, Descartes, Pascal, La Fontaine, Rousseau, Chateaubriand,
Lamartine, etc.
Introduction : La solitude a inspiré ses Rêveries d'un promeneur solitaire à Jean-
Jacques Rousseau, ses Méditations et ses Recueillements à Lamartine, la plupart de ses
Contemplations à Victor Hugo.
Personne ne saurait nier son caractère profondément
poétique.
La solitude paraît aussi nécessaire au poète que l'armure au chevalier, que le
clair de lune à l'adolescent romantique, ou que le téléphone à l'homme d'affaires
survolté.
Pourtant, je ne ressens pour ma part aucun goût pour l'isolement : volontiers,
je dirais, après la Célimène de Molière :
La solitude effraie une âme de vingt ans...
Je ne me sens ni comme Montaigne qui ne rêvait que de sa « librairie », ni comme Vigny
qui aspirait à sa «tour d'ivoire» ; je suis de mon époque, et à ce titre j'aspire à vivre
intensément, en dévorant la vie à belles dents, en multipliant les contacts avec tous les
groupes humains, en voyageant en groupe, en visitant des pays étrangers, bref en
communiant avec la foule innombrable sans jamais chercher à m'isoler des hommes...
I.
Eloge de la solitude.
Il n'y a pas que Rousseau pour goûter les Rêveries d'un promeneur solitaire ; moi aussi,
j'aime souvent errer à travers champs, en pleine campagne, humant à pleins poumons la
fraîche odeur du foin coupé, me délectant de cette impression si sereine de n'avoir de
comptes à rendre à personne..., car :
1.
Le charme de la solitude.
Il y a en effet un charme incantatoire, une magie de la
solitude.
Autant être mélangé avec d'autres dans une foule peut paraître pénible et vain,
autant se retrouver seul avec soi-même nous rapproche en quelque façon de Dieu même.
C'est proprement « divin ».
Odi profanum vulgus et arceo, disait Horace.
« Je hais la foule et je m'en écarte.»
2.
L'analyse de la solitude nous révèle que le sentiment de délectation que nous pouvons
en retirer est fait d'une multiplicité d'éléments subtils :
la béatitude tranquille due à l'isolement ;
la contemplation de la nature qui n'est entravée par rien d'extérieur à elle ;
la fuite devant ce que le monde peut avoir d'hostile et de désagréable.
3.
Les réactions que nous inspirent les grands écrivains qui ont parlé de la solitude
relèvent d'une sympathie toute symbolique à l'égard de leurs oeuvres.
C'est ainsi que
nous éprouvons la violence de l'orage breton avec Chateaubriand, la délicatesse de la
petite nature champenoise avec La Fontaine, la chaleur du poêle allemand qui brûle
l'imagination de Descartes, la profondeur des vallons et des lacs bourguignons de
Lamartine.
II.
Les limites de la solitude.
La solitude n'est agréable pour un jeune homme ou une jeune fille de dix-sept ans que
lorsqu'elle dure peu de temps.
D'une manière générale :
La solitude effraie une âme de vingt ans et nous n'éprouvons pas toujours les mêmes
sentiments que ceux qui l'ont chantée.
D'où :
1.
La solitude prolongée provoque l'ennui.
A notre âge, nous aimons le mouvement, le.
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