Autriche (1997-1998)
Publié le 12/09/2020
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Autriche 1997-1998
En 1997-1998, la vie politique et économique autrichienne aura été
placée sous le signe de la stabilité.
Si
un tel contexte a permis de garder le cap, l'insistance à suivre la m
ême voie entraîne cependant un
certain immobilisme.
L'économie s'est très bien portée - même comparée à ce
lle des États membres de l'Union européenne -
avec un PIB par habitant (près de 23 000 dollars) classant le pays
parmi les plus riches du monde.
L'internationalisation de l'économie s'est poursuivie : 210 milliards
de schillings d'investissements directs
en Autriche émanant de capitaux étrangers et 143 milliards de schi
llings d'investissements directs à
l'étranger.
Cette évolution sera encore renforcée à l'avenir
par une orientation plus nette en faveur des
exportations.
Les exportations pour l'année (avec une balance commer
ciale négative en 1997 : 1,8 % du
PIB, et peu de chances d'amélioration en 1998) révélaient surt
out l'augmentation des échanges avec
l'Europe de l'Est (38 % environ de janvier-septembre 1996 à janvier-
septembre 1997).
De même, l'essor
de l'économie européenne semble largement profiter à l'Autriche
, qui, avec un taux de croissance de 2,5
% en 1997, s'est placée juste au-dessous de la moyenne européenne
(2,6 %).
De plus, la politique
économique menée en 1997 et 1998 placée sous le signe de " mesu
res de restriction " (Sparpaket) a
permis au pays de souscrire aux critères du traité de Maastricht p
our l'Union monétaire et ainsi d'adopter
l'euro dès le 1er janvier 1999.
Le nouveau gouvernement de coalition formé en janvier 1997 et dirigé
par le chancelier Viktor Klima
(SPÖ, Parti social-démocrate d'Autriche) et le vice-chancelier W
olfgang Schüssel (Parti populaire
d'Autriche, ÖVP, conservateur), entraînant dans certains Lände
r importants la formation de ministères de
coalition, a adopté des mesures budgétaires conduisant à un for
t ralentissement de la croissance de la
consommation privée en 1997 et 1998 (elle a plafonné à 0,7 % e
n 1996-1997 et ne devait pas excéder
1,5 % en 1997-1998 selon les estimations).
La politique d'austérité
de la " grande coalition " a réduit les
recrutements dans la fonction publique et elle a entraîné des priv
atisations d'entreprises publiques (dans
l'industrie, le secteur bancaire, certaines branches des télécommu
nications), une réforme du régime des
retraites et de la Sécurité sociale et des coupes budgétaires p
our la recherche scientifique et la culture.
Les mesures politico-économiques adoptées par le gouvernement pour
réduire les dépenses budgétaires
ont montré que l'État misait de façon accrue sur la libérali
sation et l'encouragement des initiatives
privées, réduisant son contrôle sur la vie économique (dé
réglementations concernant les heures de
fermeture des magasins et la législation du travail, programmes de cr
éations de postes d'apprentis dans
les entreprises, privatisations de services publics comme dans les té
lécommunications).
Dans certains
domaines d'avenir comme la recherche scientifique, le refus du gouvernem
ent d'assumer ses
responsabilités a pu être jugé comme lourd de conséquences f
utures.
Les universités se sont vu accorder
un statut autonome assorti d'un budget très restrictif, sans que des
objectifs nouveaux ou que de
nouvelles propositions de réformes en matière d'éducation et de
formation aient été définis.
Les grands partis de la coalition, SPÖ et ÖVP, ont continué de
dominer la politique fédérale et celles des
Länder, malgré leur érosion constatée à chaque scrutin.
T
outefois, la montée du Parti libéral d'Autriche
(FPÖ, populiste d'extrême droite) de Jörg Haider a été
freinée à partir de 1997.
Le référendum initié par
ce parti en novembre 1997 sur l'adhésion à l'euro (dont il est un
farouche opposant) s'est révélé un
échec, malgré l'engagement personnel de J.
Haider, qui escomptait
bien plus de signatures que les 254
000 obtenues.
La raison de cet échec n'a pas seulement tenu au fait -
largement perçu par l'opinion - qu'il
était de toute manière trop tard soit pour choisir l'euro ou au co
ntraire arrêter l'Union monétaire, mais
surtout au fait que, après le retrait du chancelier Franz Vranitzky r
emplacé par Viktor Klima en janvier
1997, il manquait à J.
Haider un adversaire bien identifiable pour se
faire valoir politiquement.
Ses efforts
pour se muer en homme d'État appelé à jouer un rôle décis
if dans la vie politique du pays ne cadrent plus
avec son ancienne propension pour l'affrontement.
Ce changement d'orient
ation au sein de son parti a
entraîné une importante résistance de la part de certains de se
s élus locaux contre sa direction
autocratique.
L'Église catholique autrichienne s'est également trouvée en sit
uation de crise à partir du printemps 1998.
Son soutien maladroit au cardinal Hans Hermann Groer, accusé d'abus s
exuels, a entraîné un sentiment
de désaffection lié à une forte perte de crédibilité..
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