Autonomie palestinienne 2001-2002): Une guerre de délégitimation
Publié le 12/09/2020
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Autonomie palestinienne 2001-2002
Une guerre de délégitimation
Par une habile exploitation des attentats du 11 septembre, le Premier mi
nistre israélien Ariel Sharon a
convaincu Washington de ranger la guerre menée dans les territoires p
alestiniens dans la catégorie de la
«lutte contre le terrorisme international».
Nées à l'occasion de la répression sanglante de manifestations
condamnant la visite d'A.
Sharon (alors
chef de l'opposition de droite) sur l'esplanade de la mosquée Al-Aqs
a de Jérusalem fin septembre 2000,
les violences de la «seconde intifada» constituaient la répliqu
e inéluctable des Palestiniens à la fermeture
de toute perspective politique.
Une habile opération israélienne d
e communication sur la scène
internationale était pourtant parvenue à faire passer les «prop
ositions» faites par le Premier ministre
israélien d'alors, Ehud Barak, aux «sommets» de Camp David (ju
illet 2000) et de Taba (janvier 2001)
pour des ouvertures jusque-là jamais pratiquées mais méprisé
es par un président palestinien, Yasser
Arafat, qui stratégiquement n'aurait pas voulu de la paix.
Des tém
oignages d'acteurs ou de témoins
américains ou européens l'ont ensuite démontée : à l'inve
rse des Palestiniens, Israël n'avait jamais eu
l'intention de se soumettre au droit international.
Mais l'intifada s'est aussi révélée être un piège permett
ant d'attribuer aux Palestiniens la responsabilité de
la sortie du champ politique et du recours à la violence.
Ainsi E.
Ba
rak n'a-t-il eu de cesse de délégitimer
son interlocuteur dans les négociations, accusant Y.
Arafat de double
langage et, tour à tour, de
manipuler sa population et de ne pas parvenir à la dompter.
Il rendai
t en même temps, par un usage de
plus en plus intensif de la force, la «désescalade» toujours pl
us difficile.
Ariel Sharon, devenu Premier
ministre au printemps 2001, n'a fait que poursuivre et intensifier cette
politique.
Parmi les dizaines de «liquidations extra-judiciaires» menées p
ar l'armée israélienne à l'encontre de
dirigeants palestiniens, plusieurs ont ainsi tout particulièrement co
ntribué à la radicalisation de l'intifada.
L'assassinat, en août 2001, d'Abu Ali Mustafa, secrétaire géné
ral du Front populaire de libération de la
Palestine (FPLP), a remobilisé les forces d'opposition nationaliste
s et a été suivi par l'assassinat,
revendiqué par le Front populaire, du ministre israélien du Touris
me Réhavam Zeevi, ouvrant ensuite un
nouveau cycle de représailles.
Après l'assassinat, en novembre 200
1, à la veille d'une «médiation»
américaine, de Mahmud Abu Hunud, l'un des responsables de Hamas, le p
rincipal mouvement islamiste
palestinien a multiplié ses attentats-suicides.
Au sein du Fatah, l'o
rganisation fondée par Y.
Arafat, sont
apparus certains groupes décidés à intensifier la lutte armé
e contre Israël.
À la suite de l'assassinat, en
janvier 2002, de l'un de leurs initiateurs, Raed Karmi, ces groupes se s
ont développés et ont désormais
eu recours aux attentats-suicides (avec des volontaires masculins et fé
minins), jusque-là pratiqués par les
seuls groupes islamistes.
Israël a travaillé à faire de Y.
Arafat une cible légitime e
n le rendant systématiquement responsable des
violences anti-israéliennes, nationalistes comme islamistes.
Il a é
té isolé dans son quartier général de
Ramallah, assiégé puis bombardé, et son élimination physique
a même été envisagée.
Avec l'utilisation
massive des forces aériennes, navales et terrestres, les incursions i
sraéliennes répétées dans la bande de
Gaza et en Cisjordanie et la réoccupation temporaire de la quasi-tota
lité des zones autonomes de
Cisjordanie (avril puis juin 2002) se sont traduites par la destructio
n quasi totale des infrastructures de
l'Autorité palestinienne (ministères, casernements des forces de
sécurité, etc.) et des pertes humaines
considérables : quelque 1 500 morts palestiniens en dix-huit mois (5
00 morts israéliens).
En dépit de l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU de p
lusieurs résolutions perçues comme
favorables aux Palestiniens, dont l'une mentionnant pour la première
fois «deux États, Israël et la
Palestine, [vivant] côte à côte», la communauté internati
onale a globalement confirmé sa politique de
non-intervention tandis qu'Israël maintenait son refus de respecter l
e droit international, exploitant le
nouveau discours antiterroriste américain.
Une initiative saoudienne,
ensuite adoptée par le «sommet» de
la Ligue des États arabes réunie à Beyrouth en mars 2002, a ell
e-même été immédiatement écartée
comme simple manœuvre : elle proposait une normalisation totale des r
elations avec Israël en échange
du retrait de tous les territoires arabes et palestiniens occupés.
Pa
r ailleurs, en juin, Israël réoccupait la
quasi-totalité de la Cisjordanie sans se fixer de date de retrait, ta
ndis que la construction d'un mur sur.
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