Autonomie palestinienne (2000-2001): Nouvelle "intifada"
Publié le 12/09/2020
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Autonomie palestinienne 2000-2001
Nouvelle "intifada"
Sept ans après la signature des accords d'Oslo, les vices de fond de
leur logique ont été mis au jour avec
leur découplage dans le calendrier comme dans la négociation entre
l'intérimaire (transfert par étapes de
pouvoirs civils à une Autorité palestinienne) et le statut perman
ent (Jérusalem, réfugiés, implantations,
arrangements en matière de sécurité et frontières).
Placé
es par principe en dehors des Nations unies, les
négociations n'auront été qu'un marchandage fondé sur un rap
port de force où Israël et les États-Unis
dominaient.
En l'absence voulue de tout mécanisme de contrainte, Isra
ël a obtenu de ne pas honorer sa
signature des accords intérimaires, exigeant à plusieurs reprises
leur renégociation, repoussant
unilatéralement des dates butoirs, se refusant à se conformer aux
redéploiements prévus, et a pu
retarder l'entrée dans la négociation du statut permanent, tout en
poursuivant sa colonisation
(doublement du nombre de colons entre 1993 et 2000).
Plus d'un an après la date à laquelle un accord permanent aurait d
û être atteint (4 mai 1999), la
communauté internationale affichait son attente sans néanmoins rem
ettre en cause sa confiance dans le
mécanisme d'Oslo.
Lors d'un sommet convoqué en juillet 2000 par le
président américain Bill Clinton dans
sa résidence de Camp David, les Palestiniens se sont bornés à r
éclamer l'application du droit international
(retrait des territoires occupés en 1967, conformément aux rés
olutions 242 et 338 de 1967 et 1973 ;
création d'un État conformément à la résolution 181 porta
nt sur le partage de 1947 - mais sur la base des
lignes de cessez-le-feu de 1949 - et droit des réfugiés au retour
ou à une compensation conformément à
la résolution 194 de 1948).
Refusant tout droit au retour et tout re
pli sur la ligne de cessez-le-feu de
1949, Israël a proposé, avec le soutien des États-Unis, la cré
ation d'un État démilitarisé sur un territoire
éclaté en plusieurs entités séparées entre elles par des
blocs de colonies annexées à Israël ; dans le
cadre d'un vaste redécoupage des limites de Jérusalem offrant à
Israël la souveraineté sur ses colonies
de la métropole, les Palestiniens auraient pu bénéficier d'une
souveraineté variable sur certains quartiers
de la ville occupée.
Aucun terrain d'entente n'a finalement été
trouvé.
Deux mois plus tard, la répression sanglante de manifestations qui co
ndamnaient la visite d'Ariel Sharon,
alors chef de l'opposition de droite israélienne, sur l'esplanade la
mosquée al-Aqsa a déclenché, le 28
septembre, une vague de violence très vite caractérisée en term
e d'intifada (soulèvement), référence aux
événements qui, de 1987 à 1994, avaient embrasé la Cisjordan
ie et la bande de Gaza.
Pourtant, même si
les deux soulèvements visaient un même ennemi, l'occupation milita
ire sous ses multiples formes, tout ou
presque les distinguait.
En 1987, l'ensemble de la population s'était
trouvé enrôlé dans le mouvement, les
violences trouvant un complément dans des campagnes de désobéis
sance civile et des grèves générales ;
en 2000, la mobilisation n'a été que très partielle, par ses ac
teurs, ses lieux et ses formes.
En 1987,
l'intifada s'était elle-même définie comme la "révolution de
s pierres et des cocktails Molotov", les armes
blanches et fusils n'étant apparus qu'au début des années 1990
; en 2000, les armes à feu ont été
presque immédiatement utilisées allant quelques mois plus tard jus
qu'à des tirs de mortiers, tandis
qu'Israël se mettait d'entrée en situation de guerre avec l'interv
ention de chars, d'hélicoptères et de
tireurs d'élite pour en arriver à l'utilisation de ses bombardiers
.
Enfin, même si leur spontanéité a pu être
mise en doute par les officiels israéliens désireux de mettre en a
ccusation le chef de l'Autorité
palestinienne Yasser Arafat, les violences de 2000 n'ont jamais été
encadrées par un commandement
structuré et unifié comparable à celui de 1987.
Elles demeurent
le fruit d'initiatives en majorité locales et
souvent individuelles, même si des groupes comme les jeunesses de Fat
h ou même certains éléments des
forces de sécurité se sont mobilisés.
Six mois plus tard, rien ne laissait présager un arrêt de l'"intif
ada al-Aqsa".
Les négociations dont elle
dénonçait la forme et le contenu n'avaient pas trouvé de second
souffle et l'Autorité palestinienne
apparaissait comme de moins en moins en prise avec les événements,
face à un gouvernement israélien
résolu à ne laisser aucune place à une intervention internation
ale elle-même bien improbable.
La
première intifada avait permis à une OLP (Organisation de libé
ration de la Palestine) affaiblie de revenir
sur le devant de la scène diplomatique.
Faute d'un engagement interna
tional, la seconde risquait de
n'être que la traduction de l'échec de la centrale palestinienne à
conduire la lutte nationale à son terme,
rouvrant alors la question d'un passage vers d'autres formes et légit
imations du combat..
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