autogestion n.

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autogestion n. f. 1. ÉCON. Gestion d'une entreprise par son personnel, ou par des dirigeants élus par celui-ci. Ce
régime s'oppose au système habituel, où la direction est nommée par les propriétaires de l'entreprise ou leurs
représentants. Se pratiqua principalement dans les pays socialistes, notamment en Yougoslavie. V. Encycl. 2.
PÉDAG. Autogestion pédagogique: prise en charge de la formation par les trois parties concernées: l'institution, les
enseignants et les élèves. Cette démarche considère notamment les matières à traiter, l'évaluation des connaissances,
le milieu et les conditions matérielles dans lesquelles s'effectue la formation. Encycl. - ÉCON. L'autogestion repose
sur l'invalidation de toute autorité et suppose chaque homme capable de juger et de jouer son rôle dans les décisions
collectives: elle est donc étroitement apparentée à l'idée de démocratie directe. Proudhon est généralement
considéré comme le père de la «théorie gestionnaire». D'après lui, les entreprises autogérées constitueraient
spontanément une société économique, qui finirait par absorber le système politique. L'autogestion a trouvé une
première application historique en Russie, dans les conseils ouvriers qui ont spontanément pris la direction des
entreprises, avant la prise de pouvoir par les bolcheviks. Elle a été posée comme base de l'organisation sociale
yougoslave en 1980; elle reste enfin une idée-force du «socialisme autogestionnaire» qui a connu une certaine
popularité en France. En Yougoslavie, seul exemple d'autogestion à avoir connu l'épreuve de l'histoire, le principe
autogestionnaire fut étendu non seulement aux entreprises, mais aussi à toutes les organisations sociales de quelque
importance. Les entreprises yougoslaves étaient des sujets économiques indépendants au sein desquels le pouvoir
était partagé entre le collectif ouvrier, instance supérieure de l'entreprise, le conseil, organe de gestion, et le
directeur, dépositaire du pouvoir exécutif. Outre la difficile coexistence de différents pouvoirs, le problème principal
des entreprises autogérées est celui du partage entre les sommes distribuées (sous forme de salaires ou de primes) et
les sommes nécessaires à l'investissement. On considère habituellement que la situation d'entreprises autogérées
dans un contexte capitaliste est difficile, voire impossible, en raison de la compétition avec des entreprises mues par
la poursuite exclusive du profit. Cependant, si l'autogestion économique est considérée généralement comme une
utopie, les tendances autogestionnaires (au sens de gestion par les usagers et les salariés) ont fait quelques progrès
dans certains secteurs de la vie sociale.