Australie (2005-2006): Le gendarme du Pacifique
Publié le 12/09/2020
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Australie 2005-2006
Le gendarme du Pacifique
En matière de relations internationales, l'Australie oscillait plus q
ue jamais, entre un pro-américanisme
notoire et le développement des relations avec une Asie en pleine exp
ansion.
L'axe Canberra-Washington, qui, après l’alliance américano-brit
annique, constituait l'une des clés de
voûte de l'intervention militaire en Irak (2003), mais aussi de la
« guerre contre le terrorisme », est
demeuré robuste.
L'armée australienne conservait près de 900 so
ldats en Irak.
Au plan régional, de nouveaux renforts militaires et policiers ont é
té envoyés aux îles Salomon, après les
émeutes d'avril 2006.
Ces effectifs ont consolidé la Mission d'ass
istance régionale aux îles Salomon
(RAMSI, de fait une force armée), déployée depuis juillet 200
3.
Par ailleurs, l'armée australienne
participait régulièrement à des exercices régionaux, dont l’
opération Croix du Sud, organisée sur le
territoire français de Nouvelle-Calédonie.
Concernant l'aide au développement de toute la région riveraine ma
is aussi de l’Asie, Canberra prône
désormais un engagement renforcé, insistant sur la lutte contre la
corruption et la bonne gouvernance,
avec, en corollaire, un contrôle plus serré des résultats des p
rogrammes ainsi financés.
Canberra a aussi martelé sa théorie de l'« arc mélanésien
d'instabilité », qui présente sa façade orientale
comme une suite de petits pays insulaires « fragiles » et « en
faillite » pouvant constituer autant de «
cibles faciles » pour des éléments criminels ou terroristes.
Gros contrats avec la Chine
Concernant l'Asie, l’interlocuteur stratégique restait la Chine :
lors de sa visite officielle en Australie de la
fin mars 2006, le Premier ministre chinois Wen Jiabao a signé toute u
ne série de contrats, dont un
énorme portant sur la fourniture par l’Australie de quelque 20 000
tonnes d’uranium aux centrales
nucléaires chinoises, avec engagement de Pékin de n’utiliser ce
t uranium qu’à des fins civiles et «
pacifiques ».
Par ailleurs, Canberra et Pékin mettaient la derniè
re main à un accord de libre-échange qui
pourrait être conclu courant 2007.
Les relations de l’Australie avec son plus grand voisin immédiat,
mais aussi le plus grand pays musulman
au monde, l'Indonésie, restaient tendues en raison de l'arrivée de
réfugiés en provenance de Papouasie
occidentale (île de Nouvelle-Guinée), auxquels Canberra a, dans
un premier temps, octroyé des visas « de
protection ».
Jakarta a interprété ce geste comme une reconnais
sance de la cause indépendantiste de
cette province mélanésienne d’Indonésie et, depuis, les deux
pays tentent de rétablir des relations
diplomatiques normales.
En attendant, l'Australie a voulu donner des sig
nes d'apaisement en introduisant
des mesures plus strictes à l’égard des réfugiés provenan
t de cette région.
Un autre litige opposait les deux États : la pêche illicite de bat
eaux clandestins indonésiens dans les eaux
territoriales du nord-ouest de l'Australie.
Canberra a sérieusement r
enforcé son dispositif de surveillance
maritime, au moyen de patrouilleurs de sa marine nationale.
Sur ce dossier, le ministre des Affaires étrangères australien Ale
xander Downer et le ministre français de
l'Outre-mer, François Baroin, ont signé un accord en mars 2006, vi
sant à mettre en place une police
maritime régionale pour mieux protéger les ressources halieutiques
de toute la zone Pacifique sud et
lutter contre la pêche « non signalée ».
La Nouvelle-Zéla
nde s’y est associée le mois suivant.
En annonçant le budget 2006-2007, début mai 2006, Peter Costello,
trésorier du gouvernement fédéral
(ministre des Finances), a invoqué la bonne santé générale
de l’économie, marquée par une croissance
quasi ininterrompue depuis quinze ans et qui devait, selon les prévis
ions, se prolonger au cours des mois
à venir (2,5 % en 2005).
Selon les prévisions de mai 2006, l’
inflation devait se situer à 2,75 % et le taux.
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