Australie (2002-2003) Solidarité contestée avec les États-Unis
Publié le 12/09/2020
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Peuple d'Australie. Leur nom vient du latin ab originis, et signifie « présents depuis l'origine ». Ils seraient arrivés d'Asie, en différentes vagues, à partir de 50 000 av. J.-C. Divisés en près de 500 clans, dont chacun possédait ses propres coutumes et son dialecte, ils avaient développé un système de croyances animiste particulièrement complexe, dans lequel chaque objet, chaque être, étaient reliés à un esprit. Nomades, ils ne connaissaient pas l'agriculture et vivaient de la chasse, de la pêche et de la cueillette. À l'arrivée des Européens, à partir de la fin du XVIIIe s., leur nombre était estimé à 300 000. Au début du XXe s., ils étaient 70 000. Les Aborigènes furent en effet décimés par les guerres, les maladies et l'alcool, venus avec le colonisateur. À partir de la seconde moitié du XXe s., leurs droits, alors qu'ils étaient refoulés dans des réserves, commencèrent à être reconnus. En 1967, ils obtinrent la citoyenneté australienne. En 1993, le Parlement vota une loi qui leur reconnaissait des droits fonciers sur leurs terres ancestrales, mais elle fut remplacée par un texte plus restrictif en 1998. Près de 80% d'entre eux vivent dans les zones urbaines, où ils sont particulièrement touchés par le chômage, l'analphabétisme et l'alcoolisme. Les Jeux de Sydney, en 2000, leur ont donné l'occasion de faire connaître au monde leur situation.
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Australie 2002-2003
Solidarité contestée avec les États-Unis
En 2002-2003, l'histoire s'est accélérée pour l'Australie, tant
sur le plan intérieur qu'au niveau des
relations internationales.
En octobre 2002, 88 touristes australiens ont
péri dans un attentat sur l'île
indonésienne de Bali.
Pendant l'été austral (décembre 2002-
janvier 2003) le pays a été ravagé par une
sécheresse catastrophique et de gigantesques feux de brousse.
Débu
t 2003, les soldats australiens ont
participé à la guerre en Irak au côté des forces américai
nes et britanniques.
Bali, la sécheresse et l'Irak
Le 12 octobre 2002, deux bombes ont explosé devant des boîtes de n
uit, à Kuta Beach à Bali, faisant 180
morts, dont 88 Australiens, et 300 blessés.
Les victimes ont été
des jeunes touristes occidentaux venus
chercher de l'exotisme bon marché et bien arrosé.
Pour l'Australie
, le «12 octobre» aura été l'équivalent
du «11 septembre» 2001» aux États-Unis, où des avions ava
ient été «crashés» contre New York et
Washington.
Les Australiens se sont rendu compte que leur île n'ét
ait plus un continent isolé.
Les
principaux membres du commando de douze hommes qui a perpétré l'at
tentat ont été arrêtés par la
police indonésienne en novembre 2002 et jugés à Bali en juin 20
03.
Il s'agissait d'Indonésiens liés à des
groupes islamistes radicaux indonésiens, et peut-être au réseau
terroriste Al-Qaeda.
Leur objectif n'est
pas apparu clair : était-ce une attaque contre les Occidentaux en gé
néral, ou s'agissait-il d'une opération
de déstabilisation interne à l'Indonésie ? La cible aurait auss
i pu être Canberra, accusée par certains
islamistes indonésiens d'avoir poussé Timor oriental, l'ancienne c
olonie portugaise catholique, à se
séparer de la république indonésienne en 1999.
L'Australie avai
t en effet conduit l'intervention militaire
(dans le cadre d'une mission humanitaire) sanctionnée par l'ONU.
Le
Premier ministre australien John
Howard avait alors annoncé qu'il était prêt à remplir le rô
le de «shérif adjoint» (deputy sherif) des États-
Unis dans la région.
Après l'attentat de Bali, il a déclaré
qu'il n'hésiterait pas à lancer des opérations
militaires préventives en Asie du Sud-Est contre d'éventuelles men
aces terroristes.
Ces prises de position
ont été vivement critiquées par les gouvernements de la régi
on.
La sécheresse, liée au phénomène climatique El Niño, a é
té la plus grave depuis 1982-1983.
Tout le pays
a été touché, avec des conséquences catastrophiques pour l'é
levage et l'agriculture.
660 000 têtes de
bétail et 2,5 millions de moutons ont dû être abattus en déc
embre 2002.
La production de céréales a
chuté de 60 %.
Les prix des produits agricoles ont augmenté de 1,7
% au quatrième trimestre 2002.
Le
gouvernement fédéral a débloqué plus de 500 millions € po
ur aider les zones rurales les plus affectées.
Les feux ont détruit des centaines de milliers d'hectares de brousse
et ont atteint les faubourgs de
Sydney et la capitale nationale, Canberra.
L'Australie a pris une place déterminée et très visible au cœ
ur de la coalition contre le régime irakien de
Saddam Hussein menée par ses alliés traditionnels, le Royaume-Uni
et les États-Unis.
J.
Howard s'est
invité à la «table des grands», Tony Blair, Premier ministre
britannique et le président américain George
W.
Bush, assurant ainsi à son pays une position privilégiée au
sein de l'«anglosphère».
La participation des forces armées australiennes à la guerre en Ir
ak n'a pas été acceptée facilement par
l'opinion publique.
En février 2003, 150 000 personnes à Melbourne
, 250 000 à Sydney et des dizaines de
milliers dans les autres villes du pays ont manifesté contre la guerr
e.
Ces défilés ont été les plus
importants depuis la guerre du Vietnam (1955-1975).
Avant le lancement
de la guerre le 20 mars 2003,
plus de 80 % des Australiens s'opposaient à l'intervention anglo-amé
ricaine sans une résolution motivée
explicite de l'ONU ; et 30 % s'opposaient à toute action militaire ;
mais plus de 60 % s'y résolvaient si
Washington obtenait le feu vert du Conseil de sécurité.
Les sentim
ents anti-unilatéralisme ont été relayés
par le Parti travailliste australien (ALP, opposition) et les deux pet
its partis indépendants (Parti des
démocrates australiens ; Verts).
J.
Howard a avancé plusieurs arguments pour tenter de convaincre ses
concitoyens : lutter contre la
menace terroriste internationale – il n'a pas hésité à ét
ablir des liens entre l'attentat de Bali et S.
Hussein
; désarmer l'Irak ; renverser le régime afin que les Irakiens puis
sent «bénéficier d'une vie meilleure» ;.
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