Australie (1990-1991): "Plus vert que moi..."
Publié le 12/09/2020
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Australie 1990-1991
"Plus vert que moi..."
Premiers habitants du pays, les Aborigènes nomades, arrivés il y a
plus de 40 000 ans, furent sans doute
les premiers écologistes, vivant en symbiose complète avec la natu
re.
C'est cette nécessité que les
Australiens blancs, citadins pour la plupart, ont commencé, pour leur
part, à ressentir après 200 ans de
vie dans ce rude climat austral.
Aujourd'hui, la nature est devenue une
question d'identité nationale.
Elle
est aussi devenue un élément majeur du débat politique.
Au cours de la dernière décennie, les Verts australiens, les green
ies, dont il existe toute une gamme - des
modérés, les light greens de l'Australian Conservation Foundation,
aux purs et durs, les dark greens de
Greenpeace -, se sont organisés en groupes de pression incontournable
s.
Le Premier ministre travailliste,
Bob Hawke, a su les ménager par un contrôle strict de l'exploitati
on minière, l'arrêt de la construction
d'un barrage en Tasmanie et l'interdiction prononcée, également da
ns cet État, de construire une usine
de papier, et par la mise en oeuvre de son programme concernant la plant
ation d'un "milliard" d'arbres.
Qui plus est, aux élections législatives du 24 mars 1990, les trav
aillistes ont axé leur campagne de façon
à recueillir le vote dit de "deuxième préférence" des éco
logistes.
Avec succès du reste.
Grâce à ces voix,
ils ont pu convertir les 39% des voix de "première préférence"
(contre 43% pour les conservateurs) en
une majorité absolue de voix et de sièges après redistribution
des deuxième et troisième choix des
électeurs.
Mais, une fois le quatrième mandat du gouvernement Hawke entamé, l
es difficultés du maintien d'une
politique favorable aux thèses écologistes sont apparues.
En avril
1990, Peter Walsh, l'ancien ministre du
Budget, a refusé le renouvellement de son portefeuille et s'est posit
ionné en tant qu'opposant interne à
une politique qu'il estime désastreuse pour l'économie.
Un an plus
tard, John Kerin, ministre du Secteur
primaire et de l'Énergie, a exigé l'augmentation du nombre de mine
s d'uranium exploitées (limité à trois)
et des garanties pour l'industrie des exploitants des forêts.
Sur le
second point, avec l'introduction des lois
concernant la sécurité d'accès aux ressources naturelles, le Pa
rti travailliste a subi la colère des
écologistes qui ont temporairement claqué la porte des commissions
mises en place pour définir une
politique de "développement économique écologiquement viable".
A l'intérieur du gouvernement, Bob Hawke s'est vu également menacé
par son vice-Premier ministre, Paul
Keating.
Bien qu'un vote du groupe parlementaire, le 3 juin 1991, ait co
nfirmé B.
Hawke à la direction du
Parti travailliste, P.
Keating, démissionnaire de son poste de minist
re des Finances, semblait disposé, à la
mi-1991, à lancer une nouvelle tentative pour le remplacer.
Récession économique
La situation économique, déjà difficile, s'est détérioré
e depuis les élections de mars 1990: le taux de
chômage, qui était de 6,3% en mars 1990, atteignait 9,9% un an plu
s tard.
La croissance économique
(2,2% en 1990) s'est un peu améliorée dans la première moitié
de 1991.
Malgré un recul du déficit des
comptes courants tombé à 18,5 milliards de dollars australiens, la
dette extérieure nette est restée élevée
(127 milliards de dollars australiens, soit 32% du PNB).
Seule lueur d'espoir: l'inflation est tombée à 4,9% en mars 1991,
un niveau jamais atteint depuis 1984,
permettant ainsi une baisse des taux d'intérêt: de 18% en janvier
1990 ils ont été réduits à 11,5% en
mars 1991.
Mais pour le chef de l'opposition, John Hewson, cette amél
ioration n'a été que la
conséquence de la politique monétariste désastreuse menée pa
r le ministre des Finances, Paul Keating,
qui a provoqué la récession économique la plus sévère qu'
ait connue le pays depuis 1980.
Dans l'incapacité de trouver les capitaux nécessaires au secteur p
ublic, B.
Hawke a fait accepter par un
congrès extraordinaire du Parti travailliste, en septembre 1990, le p
rincipe de privatisation des
compagnies aériennes australiennes, Qantas (à 49%) et Australian
Airlines (à 100%) ainsi que l'entrée
d'un concurrent privé dans le monopole des télécommunications a
ustraliennes.
Néanmoins, dans un
climat économique difficile, ces privatisations ont dû être rep
ortées, faute d'acquéreur.
D'autre part, les.
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