Australie (1982-1983) La victoire du Parti travailliste

« file:///F/Lycée/angui/0/450132.txt[12/09/2020 18:50:49] Australie 1982-1983 La victoire du Parti travailliste Les Australiens ont connu en 1982 une dégradation progressive de leur situation économique.

Fermetures d'usines et licenciements se sont succédés, pendant toute l'anné e, ponctués d'explosions de colères.

La Broken Hill Proprietary Ltd (BHP), qui détient le monopole de l'aci er dans le pays, prévoyait ainsi de licencier 10 000 à 15 000 ouvriers dans le centre sidérurgique de Wollongong, troisième ville des Nouvelles Galles du Sud.

La situation était encore plus grave pour le s industries du sud-est, où se trouvent la plupart des grands centres urbains.

L'industrialisation tard ive de l'Australie, la faible étendue de ses marchés ajoutées à sa dépendance à l'égard des capitaux américains et britanniques n'ont jamais permis le développement d'un secteur industriel véritablement auto nome.

Cette sous-capitalisation était sensible dès les années soixante, et nombreux étaient alors ceu x qui prédisaient une crise.

Le nombre d'emplois dans le secteur manufacturier n'a cessé de baisser au cours de la dernière décennie, et la crise est effectivement arrivée.

Depuis plusieurs années, les hausses de salaire ont été infé rieures au taux d'inflation.

En 1982, le gouvernement conservateur, la presse et les employeurs ont mené campa gne contre les syndicats et leurs revendications salariales, accusés de favoriser le chômage.

Et en octobre 1982, le gouvernement fédéral répondait à une hausse brutale du chômage en prop osant un blocage total des salaires pour un an.

Il imposait finalement un blocage de six mois, d'abord dans le secte ur public, puis dans le secteur privé.

Aucun contrôle des prix n'a accompagné cette mesure, et aucun moye n n'a été pris pour s'assurer que les revenus supplémentaires dont bénéficieraient éventuellement les employeurs soient utilisés pour créer des emplois.

Les investissements tendent au contraire à se concentrer dans l'automatisation, qui supprime des emplois, y compris dans le tertiaire.

Face à cette situation, une certaine radicalisation politique s'est m anifestée, au moins sur le plan électoral.

En avril 1982, le gouvernement central libéral de Victo ria (au pouvoir depuis longtemps mais moribond) perdait les élections, 6% de ses voix étant passées au Parti travailliste.

Plus tard, un autre gouvernement libéral était battu en Australie du Sud.

Avec la crise économique internationale, les profits gigantesques que tiraient les grandes multinationales minières de l'exportation des minerais et métaux - secteur de poin te dans les années soixante et soixante-dix - ont largement fondu.

De ce fait, le grignotage par les fi rmes minières des terres aborigènes du nord de l'Australie s'est atténué.

Au même moment, et pour l a première fois, des dispositions favorables aux revendications aborigènes pour le droit à la terre prenaient effet dans le Territoire du Nord, qui compte la plus forte proportion d'Aborigènes.

Les droits des Aborigènes Avec la mobilisation progressive de ces derniers, le mouvement pour le d roit à la terre est devenu, dans le domaine de la politique raciale, une force avec laquelle il faut comp ter.

Cette bataille a remporté de larges succès dans le Territoire du N ord et des succès significatifs dans les zones désertiques de l'Australie du Sud.

Mais ce n'est pas le cas dan s les États de Queensland et d'Australie occidentale, tous deux contrôlés par des gouvernements conservateurs, liés aux entreprises minières multinationales et traditionnellement hostiles aux Aborigè nes.

La politique appliquée dans l'État de Queensland, où un gouvernement répressif procède à de pse udo-cessions de terre tout en les gardant sous son contrôle, a fait naître un violent ressentiment.

Les mani festations des Aborigènes qui ont eu lieu en octobre 1982 à Brisbane, sa capitale, à l'occasion des jeux int ernationaux du Commonwealth, ont donné un large écho à leur lutte.

Ces manifestations n'ont cepe ndant été suivies d'aucun résultat et les perspectives sont plutôt sombres.. »