Auguste Perret1874-1954D'un matériau nouveau, le béton armé, considéré jusque-là comme sommaire, Auguste Perreta fait un matériau noble.
Publié le 22/05/2020
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Auguste Perret
1874-1954
D'un matériau nouveau, le béton armé, considéré jusque-là comme sommaire, Auguste Perret
a fait un matériau noble.
De la technique et des possibilités de ce matériau, il a tiré une
synthèse.
Mariant l'art à la technique, il a fait une architecture.
Créer l'architecture d'un matériau nouveau est rare et difficile.
Rare, car, en effet, l'histoire de
l'humanité révèle une gamme réduite de matériaux de base jusqu'à la révolution industrielle
du XIXe siècle.
Difficile, on l'a vu avec le fer et l'acier, dont l'architecture s'épanouit
seulement, bien que ces matériaux soient antérieurs au béton armé.
Plus que tous les autres arts, l'architecture est soumise à des contraintes qui sont, soit les
conditions matérielles, naturelles et humaines, soit une discipline morale et spirituelle.
Mais satisfaire à ces contraintes ne suffit pas à l'accomplissement de la mission de l'architecte
et, dans le cadre de la conception, c'est par un complexe d'intuition et de science que le poète
qu'il doit être, tendra vers la beauté.
Les conditions matérielles, c'est d'abord le moyen permettant de bâtir et par conséquent le
matériau, avec ses caractéristiques et la technique de son emploi, en un mot : la construction.
Construction différente suivant la nature du matériau, et l'évolution de sa technique, mais
dont, à part le cas du mur porteur, l'élément essentiel est comme dans le corps humain le
squelette, c'est-à-dire la charpente ou l'ossature, de bois, de pierre, d'acier ou de béton armé.
A elle seule, sans éléments de remplissage, elle donne le rythme et l'équilibre.
Conçue à la fois
en fonction de l'homme et en fonction de ses possibilités, elle donne la proportion.
Les conditions naturelles sont permanentes parce qu'imposées par la nature.
Le climat, le site,
le cadre, les lois de l'optique sont les données dont l'architecte devra tenir compte pour
adapter son œ uvre aux éléments, au sol et aux conditions locales.
Les conditions posées par l'homme sont passagères parce qu'elles évoluent suivant les
époques et les lieux.
Il faut d'abord satisfaire le programme, c'est-à-dire permettre à l'édifice
de répondre au mieux à sa fonction.
Il faut ensuite s'adapter aux habitudes, aux usages dans
la mesure où ils influent sur le comportement des individus à l'intérieur des programmes.
L'architecture n'est pas plus de la mode que du décor, mais l'influence de goûts passagers
réagit inévitablement sur elle à condition toutefois de ne pas dépasser certaines limites que
d'ailleurs l'esprit français s'est toujours imposées.
La discipline morale a toujours existé, elle a été représentée pendant de longues périodes soit
par des traditions, plus souvent orales qu'écrites et dont par conséquent les origines sont
inconnues, soit par des formules mathématiques plus ou moins prouvées, soit par un.
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