August STRINDBERG: Le Plaidoyer d'un fou (Résumé & Analyse)

« Le Suédois Strindberg écrivit directement en français « cette histoire qui ne sera jamais imprimée mais qui sera lueen manuscrit par ceux qui vivront après moi » ; cette volonté de l'auteur, exprimée dans une lettre à son éditeur en1888, est sujette à caution puisque, en 1893 (deux ans après son divorce), le livre parut en édition allemande avecson accord.« Ceci est un livre atroce.

Je l'admets sans objection, car, de l'avoir écrit, j'ai un regret cuisant.

» (Strindberg,avant-propos au Plaidoyer d'un fou, 1887.) L'auteur fait le récit plein de bruit et de fureur de son premier mariage. Autopsie d'un mariage Fonctionnaire à la Bibliothèque royale de Stockholm et auteur de pièces qu'il est seul à lire, Axel devient l'intime dubaron et de la baronne d'Y...

Une curieuse relation à trois s'établit.

Maria, qui rêve d'être comédienne, croit trouverun soutien auprès d'Axel, dont elle s'éprend ; amour payé de réciprocité ; elle divorce.

Dès les premiers jours, lesnouveaux époux commencent à vivre pleinement « cette lutte à deux nommée mariage ».

Pourtant, Axel connaît undébut de succès littéraire, et Maria obtient son premier rôle.

Des enfants naissent, mais le couple se désagrège ;crises, réconciliations et séparations provisoires se succèdent.

Fou de jalousie, Axel soupçonne sa femme de letromper et accuse bientôt la « criminelle » de toutes les perversions : elle est alcoolique, lesbienne, malhonnête etmauvaise mère...

D'un commun accord, ils décident de divorcer ; toutefois, Axel propose à Maria de rester au foyeret de devenir sa maîtresse.

« Cela demande réflexion », dit-elle ! Le « J'accuse » d'un misogyne Plus qu'aucun autre créateur peut-être, Strindberg a puisé dans sa propre vie la matière de ses œuvres.

Ce récitautobiographique de l'échec de son premier mariage avec la baronne Wrangel, née Siri von Essen, peut êtreconsidéré comme une vengeance et une thérapie.

Sujet à des crises nerveuses que les médecins de l'époquequalifiaient de schizophréniques, l'auteur se libère au moyen de l'écriture des douze années « d'abrutissement auxconfins de l'aliénation mentale » dont il rend sa femme responsable.

Possédé par le délire de la persécution, unejalousie sans frein et un antiféminisme frénétique, Strindberg exhale sa souffrance dans ce document irremplaçablepour connaître son « moi » profond et les rapports névrotiques qu'il entretint avec les femmes.

Écrit à la premièrepersonne, l'ouvrage ne reflète qu'un point de vue, celui de la « victime », c'est-à-dire Strindberg lui-même.. »