Audier, Serge. "Néo-libéralisme(s)", introduction. Fiche de lecture
Publié le 05/07/2022
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Melissa Sturny, 21.09.2020
Néolibéralisme et consumérisme : Religion, politique, culture, SA20
Audier, Serge : Introduction de “Néo-libéralisme(s)”
L’introduction de l’ouvrage écrit par Serge Audier “Néo-libéralisme(s), Une archéologie
intellectuelle” a pour objectif, dans une perspective d’histoire des idées, de démontrer la
pluralité du concept de néolibéralisme.
La perspective utilisée par Audier est d’ailleurs donnée
dans le titre de sa publication lorsqu’il parle d’”archéologie intellectuelle” : l’idée de l’archéologie
- science des origines, science de l’ancien - a indubitablement un lien avec l’histoire.
De plus,
pour rester dans la thématique de l’archéologie, la fouille - recherche méthodique de cette
discipline - est astucieusement mise en lien avec le projet de l’auteur : celui-ci va effectivement
dépoussiérer une multitude de définitions et théories associées au néolibéralisme, en exposer
les oppositions, les convergences ainsi que les limites, dans le but de dégager une approche
nouvelle, afin d’éviter la simplification consistant à considérer ce sujet d’études comme une
unité essentielle.
Pour ce faire, Audier retient quatre approches et en extrait les éléments-clefs et les limites : le
néolibéralisme
comme
ultra-libéralisme
guerrier,
la
grille
néo-foucaldienne,
la
grille
bourdieusienne ainsi que la grille individualiste et anti-68.
La première voit le néolibéralisme
comme une restauration violente du pouvoir de classe, favorisée par un État impliqué dans
l’ouverture des possibilités marchandes pour une élite.
Cette approche, focalisée sur un
néolibéralisme américain, peine à faire entrer toute une partie du monde dans ses
caractérisations.
La grille néo-foucaldienne s’attarde quant à elle à redéfinir le concept d’homo
oeconomicus e
n tant qu’homme-entreprise.
En d’autres termes, l’individu est vu comme un
capital humain sujet aux mécanismes de concurrence, et cela dans tous les domaines de
l’existence.
Cet angle d’analyse peine cependant à relater du consumérisme ainsi que des
inégalités sociales.
La troisième approche basée sur les écrits de Bourdieu définit le
néolibéralisme comme une destruction politique des collectifs - obstacles à une pure logique du
marché - motivée par l’idéologie d’une élite dominante appuyée sur les théories économiques
pseudo-scientifiques.
Cette théorie perd cependant de sa pertinence de par sa proximité avec
les théories complotistes ainsi que son mépris sans retenue ni distinction envers le champ
économique.
Enfin, la grille individualiste et anti-68 associe contestation libertaire et
néolibéralisme en omettant de préciser que la révolte des années 60 a été source de tensions
pour les élites politiques et économiques qui ne voyaient pas forcément d’un bon oeil les
événements en cours.
La présentation de ces quatre approches constitue la plus grande partie du texte et celles-ci
sont utilisées en tant que telles comme argument prouvant la diversité du néolibéralisme.
D’où,
selon l’auteur, l’importance d’étudier un tel concept dans son ensemble : sous une forme
plurielle, dans ce cas précis..
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