Au siècle dernier, Chateaubriand envisageait avec réticence certains aspects du progrès : il s'interrogeait : « Est-il bon que les communications entre hommes soient devenues aussi faciles? Les nations ne conserveraient-elles pas mieux leur caractère en s'ignorant les unes les autres, en gardant une fidélité religieuse aux habitudes et aux traditions de leurs pères ? »Les craintes de l'auteur étaient-elles justifiées? Les régions ou les pays ont-ils perdu aujourd'hui tout caractère pro
Publié le 15/05/2020
Extrait du document
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Au siècle dernier, Chateaubriand envisageait avec réticence certains aspects du progrès : il s'interrogeait : « Est-ilbon que les communications entre hommes soient devenues aussi faciles? Les nations ne conserveraient-elles pasmieux leur caractère en s'ignorant les unes les autres, en gardant une fidélité religieuse aux habitudes et auxtraditions de leurs pères ? »
Les craintes de l'auteur étaient-elles justifiées? Les régions ou les pays ont-ils perdu aujourd'hui tout caractèrepropre et la facilité des communications en est-elle seule cause? Exposez votre point de vue sur la question.
ANALYSE DU SUJET
Il convient, avant de commencer l'essai, de bien étudier le libellé du sujet.
Ici, il est assez complexe : une premièrephrase tout d'abord situe le propos.
«Au siècle dernier, Chateaubriand...».
Certes, on peut faire allusion aux prisesde position de l'écrivain et homme politique, mais dans la perspective du baccalauréat de technicien, il importesurtout de relever l'idée générale, c'est à dire l'évolution qui se dessine au XIXe siècle.
La première interrogation dela citation porte sur la communication entre les hommes.
A priori, elle apparaît comme un bien puisqu'elle présupposel'entente entre les peuples.
Mais l'intérêt de cette phrase est surtout de développer un aspect négatif, selonl'auteur, «la perte des habitudes et des traditions», à partir d'une notion ordinairement valorisée.
Pour éviter unedéperdition du patrimoine, l'écrivain suggère les bienfaits du repliement sur soi.
Les nations maintiendraient leursrichesses «en s'ignorant les unes les autres».
A noter, donc, le lien très fort établi entre l'originalité d'un pays et sestraditions.
L'essentiel de cette première partie se présente, alors, de la façon suivante :
Progrès : communiquer et perdre toute originalité.
Tradition : s'ignorer les uns les autres et conserver son caractèrepropre.
Par la suite, le libellé du sujet spécifie : «Les craintes de l'auteur étaient-elles justifiées ? » L'interrogation portealors sur la déperdition des traditions et la nocivité des communications trop faciles.
A cela, les réponses possibles sont :
— Oui, les nations ont perdu leurs caractères spécifiques, et c'est regrettable (ce dernier jugement de valeur allantdans le sens de la citation).
— Ou bien non, elles n'ont rien perdu.
Mais d'autres schémas sont encore possibles :
— Oui, elles ont perdu leurs habitudes, leurs traditions...
et c'est un bien.
— Ou bien non, les communications ne sont pas devenues aussi faciles que le laisse entendre la citation.
La phrase suivante précise l'objet de la discussion : les régions sont ajoutées aux pays, introduisant un domaine plusrestreint, mais d'actualité.
La première partie de la phrase limite les réponses «oui-non», et la valeur de l'éventuelledéperdition n'est plus directement demandée, comme c'était le cas dans l'interrogation précédente.
Le deuxième membre de la phrase « la facilité des communications est-elle seule en cause?» limite davantageencore la réponse : il pose en effet qu9il y a communication plus facile (ce que pouvait remettre en cause lapremière interrogation, «les craintes de l'auteur...»).
Il sous-entend d'autre part, qu'i/ y a bien perte des valeurstraditionnelles, puisque l'élève est invité à en rechercher d'autres causes.
Le libellé incite donc à justifier la citation,en l'actualisant.
Toutefois, comme le sujet se termine par la formule très large « Exposez votre point de vue sur lesujet», il est possible de mettre en cause cette orientation préalable.
Ainsi, contrairement à ce qui apparaît aupremier abord, toute une part du développement consiste à expliquer la citation et la deuxième question : une autrepart, à discuter le problème à partir de la première et de la troisième phrase du libellé..
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