Au Bonheur des Dames: Comment évoluent les rapports entre Denise et Mouret ?
Publié le 17/05/2020
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«
Comment évoluent les rapports entre Denise et Mouret ?Une histoire contée par les Baudu :La première fois que Denise entend parler de Mouret c'est lorsque son oncle lui parle de la façon dont il a obtenu le Bonheur des Dames : « Il conta l'histoire de cetOctave Mouret.»Mme Baudu poursuit en affirmant qu'il a tué Mme Hédouin ce qui a provoqué un sentiment de peur et de malaise chez Denise.
« Denise, qui écoutaitcomme on écoute un conte de fées, eut un léger frisson.
» (p 29 – L 740 à 741) Durant ce temps, Mouret n'entend guère parler de Denise c'est un rapport à sensunique, Denise connait donc d'abord Mouret d'une histoire qu'on lui a conté, elle en retire un sentiment de malaise en pensant à Mme Hédouin morte tuée par Mouret.Une rencontre devant le Bonheur :Denise se trouve devant le Bonheur des Dames très embarrassée et intimidées ne sachant pas comment s'y prendre pour se faire embaucher.
C'est à ce moment qu'ellecroise Octave Mouret pour la première fois.
Le fait qu'elle ne le reconnaisse pas lui permit d'avoir un jugement totalement neuf sur lui sans influence de l'histoire desBaudu de la veille.
La première impression qu'il lui fait est mitigé entre le malaise et le charme « toute retournée par ce regard, emplie d'une émotion singulière, où ily'avait plus de malaise que de charme.
» un charme provoqué par la beauté et l'élégance de l'homme et un malaise par un sentiment encore inconnu pour elle.Premiers échanges dans le « grand magasin » :Denise s'est finalement décidée à entrer dans le Bonheur des Dames.
Elle est toujours très intimidée et se sent complètement perdue.
Mouret qui faisait mine dediscuter avec Bourdoncle et Robineau avait reconnu la jeune fille qu'il avait vu plutôt dans la rue et fut pris d'une certaine affection pour elle bien qu'il ne laconnaisse pas « Mouret […] était flatté au fond du saisissement de cette fille pauvre ».
Denise en apercevant Mouret se senti encore plus mal à l'aise pensant quecelui-ci le regardait avec sévérité (« Mais Denise avait levé les yeux, e elle se troubla davantage, quand elle reconnut le jeune homme qu'elle prenait pour un chef derayon.
Elle s'imagina qu'il la regardait avec sévérité.
»(p62 – L 756 à 759) ).Mouret et Denise se rencontrent à nouveau dans le rayon des confections alors que la jeune fille cherchait Mme Aurélie afin de se faire embaucher.
Mouret encoreinfluencé par son statut de patron n'ose pas défendre la jeune fille devant son personnel : « Le fait est qu'elle n'a rien de beau, dit Mouret, n'osant la défendre, bienque touché par son extase en bas, devant l'étalage.
» (p 68 – L 935 à 937 ).Elle se sent encore très mal à l'aise devant Mouret (qu'elle prend toujours pour un chef de rayon)durant l'interrogatoire.
« Se hasardant à lever les yeux sur Mouret[…] dont la présence la troublait » .
Mouret semble déjà déceler quelquechose de spécial et d'unique chez Denise : « Mais avec son sens délicat de la femme, ilsentait chez cette jeune fille un charme caché, une force de grâce et de tendresse ignorée d'elle-même.
»Ce qui nous laisse déjà entrevoir ce qui pourrait se passer parla suite.Plus tard lorsque Denise lui confirma qu'elle n'était pas envoyée par Baudu, celle-ci rit de l'absurdité d'une telle pensée.
La description de Denise se fait alors avec lepoint de vue de Mouret « Ses yeux gris prirent une flamme tendre, ses joues se creusèrent d'adorable faussettes, ses pâles cheveux eux-mêmes semblèrent voler, dansla gaieté bonne et courageuse de tout son être .
–Mais elle est jolie ! dit tout bas Mouret »Une description très méliorative appuyée par la pensée de Mouret.Enfin Denise reconnait Mouret et comprend pourquoi ce jeune homme lui avait causé une telle émotion dans la rue, puis elle se souvient de l'histoire contée par lesBaudu, de Mme Hédouin morte sous les constructions et « elle crut qu'elle avait simplement peur de lui » Ici est employé le verbe « croire » qui peut laisser penserque ce n'est peut être pas le cas.
Elle s'apprête ensuite a sortir mais déjà Mouret ne s'occupait plus d'elle et discutait avec Bourdoncle.Dans cette partie Zola laisse penser à une intrigue amoureuse entre les deux personnages, on peut voir certains signes précurseurs : « Mais elle est jolie », « un charmecaché » Tout en laissant planer un certain doute dans quelques passages tels que « N'osant pas la défendre » , « Ceux-ci ne s'occupaient déjà plus d'elle »…Rappelantqu'il y'aura quand même des difficultés quand a leurs statuts et que tout ne se fera pas facilement.Au Bonheur des Dames : (chap V)Denise est convoquée au bureau de Mr.
Mouret.
Celui-ci se montre bienveillant à son égard bien que Denise crut qu'elle allait être renvoyée.
Elle se laisse arrangéepar celui-ci qui corrigeait sa coiffure.
Mouret tient cependant à lui rappeler son rôle dans le magasin.
« Il la traitait en enfant, avec plus de pitié que de bonté »Cependant Zola nous laisse encore des signes avec « sa curiosité du féminin simplement mise en éveil par la femme troublante qu'il sentait naître chez cette enfantpauvre et maladroite ».Puis elle vécut dans des conditions horribles.
Pendant longtemps « Mouret ne lui adressait plus la parole ».Denise finit par se faire virer dumagasin par Bourdoncle et Mme Aurélie.Au jardin des tuileries :Denise rencontre Mouret pour la première fois depuis son licenciement.
Elle est toujours très intimidée, ne laisse paraitre aucun lien affectif et cherche à s'enfuir(« Oui Monsieur », « elle cherchait à saluer, pour continuer sa promenade ») tandis que Mouret essaye de se montrer très aimable (« Mais il revint lui-même, il lasuivit sous les ombres noires des grands marronniers », « cachait sa gène sous un air aimable de protection »).Il cherche à réparer l'injustice commis par sonpersonnel en lui offrant une nouvelle place Au bonheur des Dames (« J'ai regretté l'erreur qui a été commise », « Je n'ai qu'une réhabilitation à vous offrir,mademoiselle ») On remarque aussi que Denise est, aux yeux de Mouret, une vendeuse qui se démarque du lot «d'une politesse respectueuse, à laquelle les vendeusesdu Bonheur des Dames n'étaient guère habituées de sa part.
» Le texte nous en apprend plus encore lorsque le narrateur nous dit «mais une joie inondait son cœur.
Ilsavait donc qu'elle ne s'était donnée à personne ! » et « Pourquoi donc lui chauffait elle ainsi le cœur ? »Le lecteur est donc déjà quasiment sur des sentiments deMouret envers Denise.
Les deux personnages finissent par se quitter n'ayant plus rien à se dire.A la grande exposition des nouveautés d'été :Le texte ne fait que confirmait ce que l'on supposait déjà depuis le début du livre : Mourret tremble lorsque Denise passe derrière lui avec Mme Desforges qui s'étaitaperçu du regard dont il avait enveloppé Denise « Cette fille, décidemment, devait être la rivale ».
A la fin de l'exposition, Mouret convoque Denise dans son bureau,c'est le début des faveurs que Mouret va accorder à Denise en la nommant seconde à la succession de Mme Frédéric .
Mouret se conduit ici comme s'il voulaitsimplement féliciter une bonne vendeuse et ne laisse pas réellement transparaitre de sentiment amoureux, Denise quand à elle semble très touchée par le geste.Une lettre de Mouret :Le premier dimanche d'aout, Denise reçoit une lettre de Mouret « où il se disait heureux de son rétablissement et la priait de descendre le soir dîner avec lui ».
Lemagasin connaissait la véritable signification de ces invitations, plusieurs vendeuses en avaient déjà reçu de pareille « toutes celles que le patron remarquait » Lelecteur lui aussi comprend la signification lorsque l'on cite « Clara avait diné » et « il y'avait le dessert » On est donc certain en ce qui concerne le fait que Mouret esttrès attiré par Denise.
Celle-ci ne reste pourtant pas non plus indifférente à la lettre, son émotion se traduit d'abord par des caractères physiques : « peu à peu envahies par un flot de sang », « le cœur battant à coups profonds », « elle tremblait ».
Puis les sentiments de Denise confirment bien l'amour qu'elle a pour Mouret, elle sesouvient de la première impression que lui a fait celui-ci devant le grand magasin et se rend compte qu'elle l'aime peut être depuis cet instant , qu'elle l'avait mêmetoujours aimé, ce malaise qui la tenait lorsqu'elle le voyait n'était rien d'autre que de l'Amour.
Elle reste cependant freinée car elle sait que Mouret à l'habitude de cegenre de batifolage et a déjà entendue plusieurs histoires sur ses diverses maîtresses, de plus elle est tout à fait consciente qu'il ne l'épousera pas or pour elle « Quandun homme vous aime, il vous épouse… »C'est pourquoi elle décide tout de même de refuser lorsque Mouret lui demande confirmation de sa présence à sa table, celui reste perpexle et très troublé devant cerefus car aucune femme ne lui avait jamais tenu tête(« C'était la première qui ne cédait pas.
»).
Il essaye alors de la prendre au cœur en lui avouant finalement« Ecoutez, je vous aime… » ou « Vous ne voyez donc pas que je souffre ! ».
Il essaye d'exprimer que pour une fois il l'elle vraiment, il l'amadoue avec des cadeaux,des faveurs, des offres croyant que ce soit le seul moyen pour qu'elle se donne à lui.
Mais Denise refuse toujours.
Mais Denise dit toujours non.
Mouret devient alorsbrutal.
Mais Denise exigea qu'on la laisse partir et Mouret impuissant s'exécuta.
Dans cette partie Mouret se sens réellement impuissant face au « non » de Denise, Il est complètement bouleversé émotionnellement alors que Denise semble lui fairecomprendre qu'ils ne sont liés que par leurs emplois.
Bien que le lecteur sache pertinemment que les deux personnages sont éperdument amoureux l'un de l'autre.
Chez Mme Desforges :Afin de vérifier les sentiments de Mouret envers Denise, Mme Desforges décide d'inviter la jeune fille chez elle sous un faux prétexte, on peut déjà noter l'anxiété deMouret qui ne sait pas encore mais se doute bien de la situation, cette anxiété démontre bien encore une fois l'amour que Mouret porte à Denise, Il découvrira enfin lestratagème de Mme Desforges Et au grand malheur de celle-ci finira par prendre parti pour Denise.
Prouvant encore une fois ses sentiments pour sa vendeuse.Une machine parfaite mais toujours « non » :Dans cette partie du livre on observe vraiment un Mouret complètement désespéré, complètement dépassé, obsédé par le « non » de Denise « L'image de Denise selevait avec lui.
Il avait rêvé d'elle la nuit.
» elle devient son seul centre d'intérêt et tout se rapporte à elle « Avoir bâti cette machine géante, régner sur un pareil monde,et agoniser de douleur parce qu'une petite fille ne veut pas de vous ! »Il se rend réellement compte de sa misère de sa pauvreté, toute sa réussite devient futile a cotéde la splendeur de Denise « Il songeait qu'il était maître de la fortune publique[…]et qu'il ne pouvait même pas acheter le baiser d'une de ses vendeuses.
» à tel point.
»
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