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Asie - Juin 2000

Publié le 18/06/2020

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« 3. Le narrateur a) Quels renseignements avons-nous sur lui ? (0,5 point) b) Comment comprenez-vous les deux dernières phrases du texte? (1 point) 4. Une petite négligence de l'auteur Relevez une répétition dans les lignes 15 à 21. (0,5 point) II. Un étrange voisin 1. La rencontre. « L'appartement... palier... » (1. 1) a) Quelle est la valeur circonstancielle de cette proposition ? (0,5 point) b) Mettez cette relation en évidence par un autre procédé de votre choix. (0,5 point) 2. Une visite nocturne. « quoique je souffre diablement... » (1. 25) a) Quelle est la valeur circonstancielle de cette proposition ? (0,5 points) b) Trouvez, dans la fin du texte, une autre subordonnée ayant la même valeur. (0,5 point) c) Remplacez la subordonnée citée par un groupe nominal prépositionnel (0,5 point) 3. Récrivez au féminin le groupe « sain et sauf», ligne 33. (0,5 point) 4. L'art du détail. « endimanchée » (1. 6) a) Expliquez le sens de ce mot. (0,5 point) b) Trouvez, en dehors du texte, un autre mot formé de la même façon. (0,5 point) 5. Le narrateur s'étonne a) Citez les trois étapes qui amènent le narrateur à être intrigué par son voisin. (1,5 point) b) Dans les quatorze premières lignes du texte, comment cet étonnement est-il mis en valeur? (1 point) 6. La clef de l'énigme ? En vous basant sur les observations du narrateur, trouvez deux des hypothèses que l'on peut formuler sur les activités de monsieur Méchinet. Développez vos réponses et justifiez-les en vous appuyant sur différents éléments du texte. (2 points) ...»

L'Asie est une des cinq parties du monde, la plus étendue et la plus massive, mais ne constitue une unité ni au point de vue géographique ni au point de vue historique. Elle n'est séparée de l'Europe que par la chaîne de l'Oural aisément franchissable dans ses parties centrale et méridionale, par les détroits du Bosphore et des Dardanelles et par la mer Égée - de l'Afrique, par la presqu'île du Sinaï et la mer Rouge. Dès la plus haute Antiquité, ce ne furent jamais là des obstacles aux mouvements des peuples, des marchandises, des idées ou des religions. L'Asie est caractérisée géographiquement par le contraste entre les hauts plateaux désertiques de l'Asie centrale, parcourus par des peuples nomades, et les grandes plaines alluviales : Mésopotamie, plaine indo-gangétique, plaine indochinoise du bas Mékong, grande plaine chinoise du fleuve Jaune. Sur cette Asie agricole et sédentaire, où se sont épanouies les grandes civilisations, a pesé en permanence la menace des nomades. Les trois grands foyers de civilisation en Asie : Mésopotamie et Croissant fertile, Inde et Chine sont restés séparés par des obstacles naturels (plateau iranien, Himalaya) qui, tout en permettant des échanges, ont, jusqu'au XXe s., suffisamment séparé les peuples pour empêcher la naissance et le développement d'une civilisation asiatique commune, unificatrice, comme a pu l'être la civilisation européenne ; les contacts suprarégionaux n'ont été établis, de temps à autre, et de façon toujours précaire, que par les empires de la steppe, tel celui des Mongols, aux XIIIe/XIVe s. • La préhistoire asiatique • Les empires du Proche-Orient avant l'islam • L'Inde jusqu'à l'an mille • La Chine et l'Extrême-Orient avant les Mongols • Les Han et les Trois Royaumes • L'islam en Asie • Les invasions mongoles • Ottomans et Séfévides • Les Européens et l'Asie méridionale et orientale aux XVIe/XVIIe s. • Le déclin de l'Asie (XVIIIe/XIXe s.) • Le réveil de l'Asie • Inde, Chine, Japon • Le tournant des années 1980 La préhistoire asiatique L'homme a fait son apparition en Asie plus tardivement qu'en Afrique. En Chine, le sinanthrope de Chou-k'ou-tien, un peu plus récent, connaissait l'usage du feu et pratiquait une industrie de quartz taillé. La plus grande partie de l'Asie paléolithique centrale et orientale est restée fidèle à la tradition des galets taillés ou choppers et a ignoré les industries à bifaces. Au Proche-Orient, le paléolithique inférieur est représenté sur de nombreux sites et notamment au mont Carmel. C'est au Proche-Orient que s'est affirmé le passage d'une économie de chasse et de cueillette à la production d'aliments végétaux, qui annonce le néolithique. Les groupes humains du N. de l'Irak et du Natoufien de Palestine vivaient encore essentiellement de la chasse et de la pêche vers les XIe/Xe millénaires av. J.-C., mais la présence de meules, de broyeurs et peut-être même de faucilles atteste l'importance croissante prise par la nourriture végétale. Au VIIe millénaire, cette évolution s'accélère. La culture du blé et de l'orge, l'élevage de la chèvre sont, en certains points du moins, un fait acquis. La conséquence la plus clairement sensible du progrès économique est la fixation de l'habitat. La poterie est encore absente (néolithique précéramique) mais l'outillage se diversifie et le polissage de la pierre s'étend ; apparaissent bols, pilons et mortiers, haches et herminettes, bracelets. L'habitat groupé (Jéricho précéramique) et l'apparition de travaux collectifs tels que des fortifications attestent un changement radical de la vie sociale. Aux alentours de - 6 000, la céramique est attestée. Le VIe millénaire est, au Proche-Orient, l'âge d'or des civilisations néolithiques. Après quelques objets en cuivre natif martelé au VIe et au Ve millénaire, les objets en métal fondu sont apparus au IVe millénaire, au moment même où commençait le temps de l'Histoire. Avant 3000, en effet, les plaines de la Mésopotamie ont été progressivement colonisées, à mesure que les cours de l'Euphrate et du Tigre étaient maîtrisés. Une première écriture pictographique a été pratiquée, et le tour de potier (mû à la main) inventé en Iran. Aux nombreux sites archéologiques du Proche-Orient témoignant de l'arrivée d'une nouvelle phase de l'histoire de l'humanité, on peut joindre ceux de la vallée de l'Indus, dont les cultures se sont épanouies au IIIe millénaire, en relation avec celles du Proche-Orient. 000200000CB300001152 CAD,Des transformations analogues sont attestées en Chine du Nord, avec un décalage d'un ou deux millénaires sur le Proche-Orient, dans le bassin du Hoang-ho puis dans Shandong (ou Chantoung). Vers le milieu du IIe millénaire a commencé l'âge du bronze chinois, alors qu'en Chine méridionale le néolithique, propagé par des populations venues du N., n'a pas été antérieur au Ier millénaire av. J.-C. Au Japon, l'agriculture et l'élevage ne sont apparus qu'au début de notre ère. Les empires du Proche-Orient avant l'islam C'est dans la basse Mésopotamie, dans la plaine alluviale du Tigre et de l'Euphrate, qu'on rencontre, vers 3300 av. J.-C., la première civilisation historique, celle des Sumériens (v.). Au site encore néolithique d'El-Obeïd a succédé, presque sans rupture, celui d'Ourouk, historique par son économie et ses produits (la métallurgie) et le premier emploi d'une écriture cursive, l'écriture cunéiforme. Pendant 1 000 ans, le monde sumérien a été fondé sur la coexistence, et la rivalité par moments, de dizaines de cités-États qui vivaient d'une agriculture irriguée et d'un élevage semi-extensif. Ce monde sédentaire a connu les crises ou les bouleversements provoqués par de nouvelles populations, sorties de la steppe ou descendues de leurs montagnes. Aux XXIVe et XXIIIe s., ce sont ces envahisseurs sémites, les Akkadiens, qui ont détruit le premier royaume sumérien unifié (2350). À leur tour, ils se sont sédentarisés et, assimilant la culture sumérienne, ils ont fondé un empire qui a succombé un siècle plus tard, sous l'invasion des Goutis. Vers 2100 av. J.-C., selon un processus qui allait se renouveler dans l'histoire du Proche-Orient, le monde sumérien a connu une renaissance : la IIIe dynastie d'Our a régné sur des populations variées dont les cultures avaient fusionné. De cette société composite est né l'empire édifié par la première dynastie de Babylone, elle-même issue de nouvelles populations sémites, les Amorrites, à partir de 1900 av. J.-C. Son apogée se situe au XVIIIe s. av. J.-C., sous le règne de Hammourabi. Au début du IIe millénaire, avaient commencé les invasions des Indo-Européens (v.) qui arrivaient du N. et de l'E. vers l'Asie mineure, la Syrie et la Mésopotamie, tels les Hittites qui se sont installés en Anatolie. D'autres se sont imposés comme des aristocraties guerrières dominant les populations qui les avaient précédés : les Hourrites, par exemple, qui ont fondé le royaume du Mitanni dans la boucle de l'Euphrate, aux XVIIe-XVIe s. av. J.-C. Nouvelles invasions, nouvelles dévastations et, en quelques générations, apparition de nouveaux équilibres politiques et sociaux : à partir de 1200, ce fut l'irruption des Peuples de la Mer, de l'Asie Mineure au delta du Nil. En même temps, de nouveaux peuples sémitiques, les Araméens, harcelaient les sédentaires du Croissant fertile, ébranlant les empires et provoquant l'effacement temporaire de l'Assyrie. Des peuples d'importance politique médiocre ont joué alors un rôle nouveau : les cités phéniciennes, au territoire minuscule, qui ont maîtrisé les routes de la Méditerranée jusqu'à l'Atlantique, et un petit peuple, mélange d'Araméens nomades et de Cananéens sédentaires, a créé la Ligue d'Israël sur le sol de la Palestine.  Au dernier millénaire av. J.-C., une « nation de proie », l'Assyrie, a rassemblé par la violence les peuples du Proche-Orient en un seul empire. Quand il s'est effondré, sous les coups des peuples qu'il avait dominés, Babylone a régné un moment sur tout le Proche-Orient (612/538). De la chute de Babylone à la conquête arabe, du VIe s. av. J.-C. au VIIe s. av. J.-C., l'histoire du Proche-Orient a été celle des grands empires et de leurs affrontements. Les peuples nomades ont toujours posé des problèmes aux sédentaires : infiltrations des Arabes sortis des steppes de l'Arabie à l'O., attaques des Huns en Asie centrale à l'E. Mais nulle invasion n'a pris les allures d'un séisme, comme cela avait été le cas dans l'Orient du IIe millénaire av. J.-C. Au VIe s. av. J.-C., l'empire iranien des Achéménides a relayé ceux de l'Assyrie et de Babylone ; Darius Ier le Grand (522/486) l'a porté de l'Égypte au Pendjab, du golfe Persique à l'Asie centrale. Entre 334 et 326, Alexandre le Grand a conquis cet empire tout entier. Après lui, d'autres Grecs ont régné sur les royaumes issus de cet empire morcelé, eux-mêmes menacés, à partir du IIe s. av. J.-C., par la progression de deux nouveaux ennemis : à l'E., les Iraniens dirigés par les dynastie des Parthes Arsacides, à l'O., les Romains qui conquirent les derniers royaumes grecs en 64 et en 30 av. J.-C. Pendant 600 ans, l'Occident et l'Orient asiatique allaient se combattre dans une guerre frontale interminable, sur l'Euphrate et dans les monts d'Arménie : d'un côté, le monde romain devenu, à partir du Ve s. av. J.-C., le monde byzantin, de l'autre, le monde iranien sous le règne de deux dynasties, celle des Arsacides puis celle des Sassanides à partir de 224 av. J.-C. Ce conflit séculaire a pris fin quand les conquérants de l'islam eurent chassé les Byzantins du Proche-Orient, entre 632 et 646, et détruit l'empire des Sassanides entre 642 et 651. Toute l'Asie Mineure s'est profondément hellénisée, par un processus commencé bien avant les conquêtes d'Alexandre et poursuivi jusque dans le cours de l'Empire byzantin. Coupés de la Méditerranée à partir du IIe s. av. J.-C., les royaumes hellénisés d'Asie centrale ont pourtant créé un art gréco-bouddhique qui a rayonné pendant plusieurs siècles et même atteint les oasis de la route de la Soie. En sens inverse, le Proche-Orient ancien a apporté une contribution équitable à la formation de la civilisation méditerranéenne, puis européenne dans les domaines de l'économie (naissance du commerce international en Babylonie et en Phénicie ; apparition de la monnaie en Lydie), de la politique (Rome a hérité de l'idée impériale, lentement élaborée par les Babyloniens, les Hittites, les Assyriens, les Perses), de la culture (invention de l'écriture par les Sumériens, de l'alphabet par les Phéniciens ; astronomie et mathématiques babyloniennes), enfin de la religion (rayonnement du judéo-christianisme et des mystères orientaux dans tout le monde romain ; persistance du manichéisme perse dans des hérésies médiévales telles que le catharisme). L'Inde jusqu'à l'an mille 00020000103B00002A11 1034,Après la civilisation de l'Indus (v.), aux IIIe/IIe millénaires, l'histoire indienne ne commence - entre 1500 et 1200 av. J.-C. - qu'avec l'invasion des Aryens (v.). Disposant du cheval, ainsi que des techniques du bronze et du fer, ces Indo-Européens ont conquis d'abord le bassin de l'Indus, puis (vers 1000/800 av. J.-C.) le bassin du Gange, enfin le N. du Deccan, les Dravidiens maintenant leur indépendance dans le S. de la péninsule. Les Aryens apportaient avec eux un système social strictement hiérarchisé : les brahmanes composaient la première caste, les guerriers (ou kshatrya) la seconde et les producteurs la troisième ; restait, au bas de l'échelle sociale, la masse obscure des parias. Au contact de nouvelles populations, la religion brahmanique, telle qu'elle se trouvait codifiée dans le texte des Veda, a dû intégrer beaucoup d'éléments indigènes ; au relatif effacement des dieux védiques a correspondu l'importance croissante des vieilles divinités telles que Vishnou et Çiva, une synthèse qui préparait le développement historique de l'hindouisme. Parallèlement, à partir du VIe s. av. J.-C., les deux grandes « hérésies » indiennes, le bouddhisme (v.) et le jaïnisme (v.), étaient apparues et commençaient leur expansion. Dans l'Inde aryenne, l'immensité du territoire et l'absence de danger extérieur ont retardé longtemps la naissance de grands États. C'est seulement avec l'Empire maurya, fondé en 321 av. J.-C. par Chandragoupta, que l'Inde du Nord a été unifiée pour la première fois, de Hérat jusqu'au delta du Gange. L'apogée des Maurya se situe sous le règne d'Açoka (vers 274/32), ardent propagateur du bouddhisme. Puis l'empire s'est effondré vers 184 av. J.-C., laissant la place à des dynasties locales. Pour une dizaine de siècles, l'histoire de l'Inde allait se dérouler au rythme des empires et des grands royaumes, immanquablement disloqués par l'invasion des peuples nomades, peu à peu sédentarisés : royaumes grecs de Bactriane et du Pendjab, abattus par les Scythes (v.) et les Yue-tche (v.) ; royaume indo-scythe des Kouchans, de l'Afghanistan jusqu'au Gange, dont le roi Kanishka (120/143 ?) a protégé l'art gréco-bouddhique et soutenu l'expansion du bouddhisme qui allait conquérir l'Asie orientale et la Chine ; empire des Goupta, de l'Indus jusqu'au Bengale (IVe et Ve s.), âge d'or de la civilisation indienne, marqué par la renaissance du brahmanisme et la première statuaire proprement indienne, qui s'est effondré sous les coups des Huns Hephthalites ; bref empire de Harsha (606/47), guerrier et poète, dont la mort a signifié le rapide émiettement politique de l'Inde et le déclin rapide du bouddhisme indien qui n'allait survivre qu'à Ceylan et dans l'Himalaya. La Chine et l'Extrême-Orient avant les Mongols La première dynastie chinoise, celle des Hia est semi-légendaire. La première dynastie chinoise sûrement attestée est celle des Chang (XVIe/XIe s. av. J.-C.) ; ses tombes royales, découvertes à Ngang-yang (Ho-nan), ont livré d'admirables bronzes rituels (le bronze aurait été introduit en Chine vers 1400 avant notre ère). Le morcellement féodal a causé la chute des Chang puis s'est aggravé sous la dynastie des Tcheou (vers 1050/256 av. J.-C.) qui n'ont conservé qu'une autorité nominale. La Chine s'est divisée en une dizaine de principautés féodales qui se sont disputé l'hégémonie pendant plusieurs siècles. C'est pendant cette sombre époque que se définissent les grandes orientations de la pensée chinoise, morales et politiques avec Confucius (v. CONFUCIANISME), mystiques avec Lao-tseu et le taoïsme (v.). La période des « Royaumes combattants » (IVe/IIIe s.) s'est achevée par la victoire du royaume de Ts'in (Chen-si actuel), sorte de Prusse de la Chine antique, sur les autres États féodaux. En 221 av. J.-C., Ts'in Che Houang-ti a fondé l'Empire chinois, qui allait durer pendant plus de deux millénaires. Pour préserver la Chine des nomades de la steppe, les Hiong-nou (v.), il a entrepris la construction de la Grande Muraille. Après les Ts'in, renversés dès 207 av. J.-C., l'unité chinoise a été sauvée par une nouvelle dynastie, celle des Han (202 av./20 apr. J.-C.).  Les Han et les Trois Royaumes Les Han ont donné au gouvernement impérial ses structures durables. S'appuyant sur une caste de fonctionnaires formée des « lettrés » confucéens, issus pour la plupart de l'aristocratie foncière, ils ont exercé une sorte de despotisme éclairé, l'État dirigeant ou contrôlant les grandes activités économiques du pays, notamment les travaux d'irrigation. À l'extérieur, les Han ont poursuivi tenacement le grand dessein d'établir la « paix chinoise » en Asie centrale, par l'élimination des Hiong-nou. Au Ier s. de notre ère, des relations régulières ont été établies entre la Chine et l'Inde du Nord, les Parthes, et même l'Empire romain. Par les oasis de la route de la Soie (v.), le bouddhisme a pénétré en Chine. Les flottes chinoises qui commerçaient avec les ports indiens sont apparues dans le golfe Persique au IIe s. La déposition des Han (220) fut suivie par la partition de la Chine en trois royaumes (220/64). L'unité fut restaurée par la dynastie des Tsin (264/420), mais, dès le début du IVe s., la Chine, comme l'Europe, est devenue la proie de grandes invasions. Le pouvoir impérial, réfugié à Nankin (318), ne régnait plus que sur la Chine méridionale, tandis que le Nord était disputé par des dynasties turco-mongoles. De 386 à 556, l'hégémonie y appartint à un peuple turc, celui des Tabghatch (ou T'opa), qui se convertirent au bouddhisme et favorisèrent l'épanouissement du plus grand art religieux que la Chine ait connu, l'art Wei. Après eux, la dynastie des Soueï (581/618) a reconstitué l'unité chinoise. L'époque des T'ang (618/907) a vu l'apogée de l'ancienne Chine : restauration du gouvernement central et de l'administration ; établissement du protectorat chinois sur l'Asie centrale (jusqu'à Tachkent) et en Corée ; rayonnement de la culture chinoise sur le Japon ; floraison littéraire et artistique (sculptures bouddhiques de Long-men ; nouveaux progrès du bouddhisme, qui a retrouvé ses sources (pèlerinage du Chinois Hiuan-tsang) et s'est combiné avec le taoïsme indigène. La chute des T'ang (907), préparée par le harcèlement des peuples de la steppe et la rébellion des nations vassales, replongea la Chine dans l'anarchie jusqu'à l'avènement des Song (960/1276). Mais la région de Pékin et le Chan-si étaient tombés entre les mains des Khitan (v.) mongols. Au reste de la Chine les Song ont assuré une paix féconde pour la recherche philosophique (néoconfucianisme) et pour les arts (paysagistes Song). Au XIIe s., les Kin, princes toungouses de race mongole, ont détruit le royaume khitan de Pékin ; rapidement sinisés, ils régnèrent sur la Chine du Nord et la Mandchourie, les Song ne conservant que la Chine du Sud. C'est sur une Chine divisée qu'allait fondre la grande invasion mongole. Vers le début de notre ère s'est constitué l'État japonais, qui, à partir du VIe s., s'est ouvert largement à l'influence du bouddhisme et de la civilisation chinoise. Mais l'effort de centralisation impériale, inspiré de la Chine, s'est heurté, au Japon, à une puissante féodalité guerrière ; en 1192, s'établit le régime du shôgunat (v.), qui s'est maintenu jusqu'au XIXe s., en ne laissant aux empereurs qu'une souveraineté nominale. En Asie du Sud-Est, l'Empire khmer, qui avait établi sa capitale à Angkor, a connu son apogée du IXe au XIIe s. Les Annamites du Viêt-nam du Nord se sont affranchis de la séculaire domination chinoise au Xe s., puis ils ont commencé à refouler les Chams, un peuple malais, fortement indianisé, qui occupaient le Viêt-nam du Sud.  L'islam en Asie Comme les grandes religions - hindouisme, bouddhisme, judéo-christianisme -, l'islam est né en Asie. Au VIIe s., Mahomet, en prêchant la guerre sainte (djihad), a déclenché la dernière grande vague d'invasions sémites en provenance de l'Arabie. L'Empire sassanide s'effondra ; l'Empire byzantin, qui avait prolongé jusqu'à cette époque la présence de l'hellénisme au Proche-Orient, fut désormais confiné à la péninsule d'Anatolie. Les Arabes, encore prédominants dans le monde islamique à l'époque des califes omeyyades (660/750), se partagèrent en deux tendances religieuses opposées, sunnites (orthodoxes) et chiites (v. ISLAM) ; des peuples conquis et convertis de force à l'islam, tels les Persans, se sont ralliés au chiisme, afin d'exprimer leur particularité. Au début du Xe s., la Perse était pratiquement indépendante, tandis que d'autres Iraniens, les émirs Bouyides, devenaient, au nom des califes, les vrais maîtres de l'Irak. Au XIe s., l'hégémonie passa des Iraniens aux Turcs, venus du Turkestan occidental et convertis à l'islam. Avec Mahmoud de Ghazni, les Ghaznévides annexèrent le Pendjab (vers 1001/26) ; brisant une résistance vieille de trois siècles, l'islam entreprenait la conquête de l'Inde. En 751, au Turkestan, les Arabes, par leur victoire du Talas, avaient chassé de Tachkent l'armée chinoise des T'ang. Maîtres de Bagdad depuis 1055, d'autres Turcs, les Seldjoukides, chassèrent les Byzantins de l'Arménie et de la majeure partie de l'Asie Mineure et constituèrent un empire qui s'étendait du Turkestan à l'Égypte. Contre les Turcs, les chrétiens d'Occident déclenchèrent les croisades (v.). La prise de Jérusalem (1099) fut suivie par la création des États francs de Syrie. Dans la seconde moitié du XIIe s., Saladin, fondateur de la dynastie ayyoubide, déjà maître de l'Égypte et de la Syrie musulmane, refoula les chrétiens (ou Francs) vers les villes du littoral. Au XIIIe s., les Ayyoubides furent renversés par les soldats turcs de leur garde, les mamelouks, qui chassèrent définitivement les Francs (prise de Saint-Jean-d'Acre, 1291) et restèrent maîtres de la Syrie, de la Palestine et de l'Égypte jusqu'à la conquête ottomane (1517). À l'E., Mohammed de Ghor, un prince iranien, envahit l'Inde et fonda le sultanat de Delhi, qui dura de la fin du XIIe siècle à 1516 ; il devait s'étendre sur l'Inde presque entière, de l'Indus au Bengale, du Cachemire au centre du Deccan. L'Indonésie fut elle-même islamisée entre le XIIIe et le XVIe s. Les invasions mongoles Aucune des invasions passées n'égala en violence et en ampleur celle des Mongols, qui bouleversa toute l'Asie et une partie de l'Europe au cours du XIIIe s. Peuple de cavaliers et d'archers redoutables, les Mongols, unifiés vers 1206 par Témoudjin, dit Gengis Khan, entreprirent la conquête de la Chine et s'emparèrent de Pékin (1215) ; puis, se retournant vers l'ouest, ils submergèrent, entre 1219 et 1222, les florissantes cités du Turkestan, de l'Iran et de l'Afghanistan et atteignaient la Russie méridionale (1222). Après la mort de Gengis Khan (1227), son successeur, Ögödèi, acheva la conquête de la Chine du Nord (1234) tandis que les Mongols soumettaient la Russie (1237/40) et parvenaient aux abords de Vienne. La mort d'Ögödèi (1241) sauva l'Europe centrale et occidentale de la domination mongole. Elle s'étendit encore par la prise de Bagdad (1258), et Koubilaï Khan acheva la conquête de toute la Chine en mettant fin à l'empire des Song (1276/80).  Cette invasion laissa des dommages irréparables dans l'Asie centrale et le Proche-Orient musulmans. Cependant, les Mongols assimilèrent rapidement les civilisations qu'ils avaient conquises et se montrèrent tolérants pour toutes les religions. Ils se donnèrent une organisation politique et une administration, mais sans parvenir à l'idée de l'État unitaire. C'est en Chine que l'évolution des Mongols fut le plus caractéristique. Koubilaï y fonda la dynastie Yuan (1280/1368) et se comporta comme un véritable Fils du Ciel. Il adopta les usages chinois, réorganisa l'État et manifesta une faveur particulière pour le bouddhisme, mais une égale tolérance fut accordée aux religions nationales chinoises, au christianisme nestorien, à l'islam. Sous son règne les relations reprirent entre la Chine et l'Occident : des marchands (Marco Polo séjourna en Chine de 1275 à 1291), mais aussi des missionnaires européens purent visiter librement le pays et même s'y installer. La religion musulmane profita particulièrement des contacts ouverts par la conquête mongole entre des régions jusqu'alors séparées de l'Asie. Cependant, les Mongols demeuraient une minorité étrangère. En 1368, ils furent chassés par une réaction nationale chinoise, qui porta au pouvoir la dynastie des Ming (1368/1644). Quant au Japon, il échappa à l'emprise mongole, et une tentative de débarquement ordonnée par Koubilaï se solda par un désastre, en 1281. Après un essai de restauration du pouvoir impérial, le shôgunat fut rétabli au profit d'une nouvelle maison féodale, celle des Ashikaga, qui gouverna de 1338 à 1573. Ottomans et Séfévides Au début du XIVe s., les Turcs passèrent sous l'autorité de la dynastie des Ottomans. Solidement installés en Europe dès 1362 (prise d'Andrinople), bientôt maîtres de la plus grande partie de la péninsule Balkanique, les Ottomans, vers 1400, semblaient sur le point de s'emparer de Constantinople, lorsque survint une nouvelle ruée turco-mongole, conduite par Tamerlan. Chef turc d'Asie centrale, Tamerlan envahit la Perse et l'Afghanistan, saccagea Delhi (1398), ruina définitivement Bagdad (1401), avant d'infliger un désastre au sultan ottoman Bayézid Ier à Ankara (1402). Mais l'aventure de Tamerlan ne fut qu'une flambée dévastatrice. Les Timourides, descendants de Tamerlan, ne réussirent à se maintenir qu'en Iran oriental et en Afghanistan, jusqu'au début du XVIe s. La marche en avant des Ottomans reprit sous Mahomet II, qui s'empara de Constantinople en 1453. La disparition de l'Empire byzantin ouvrit toute l'Europe du Sud-Est aux Turcs. Ils achevèrent la conquête des Balkans au cours du XVIe s., et la mer Noire devint un lac turc. L'Europe chrétienne, victorieuse à la bataille navale de Lépante (1571), fut définitivement sauvée de la menace ottomane au cours du XVIIe s. grâce à la résistance des Habsbourg : la paix de Karlowitz (v.) (1699) annonça le déclin de l'Empire turc. Un peuple dominant de race altaïque, une religion arabe, une culture arabo-persane : « La conquête ottomane, a écrit René Grousset, représente la plus grande poussée de l'Asie vers l'Europe. Avec Alexandre, l'Europe avait pénétré jusqu'au pied du Pamir et au seuil du monde gangétique. Avec Soliman le Magnifique, l'Asie s'avance jusqu'aux portes de Vienne. »  En Irak, les Ottomans se heurtèrent à la Perse, régénérée au début du XVIe s. par la dynastie des Séfévides (1501/1736). Enlevée par les Turcs en 1534, Bagdad fut reconquise en 1623 par le plus grand des Séfévides, Abbas Ier, mais revint aux Turcs en 1638. La Perse séfévide, en laquelle l'Occident voyait une alliée contre les Turcs, exerça au XVIIe s. une grande influence sur l'Inde musulmane. Les Européens et l'Asie méridionale et orientale aux XVIe/XVIIe s. Jusqu'en 1500, le commerce Asie-Europe fut monopolisé par les musulmans, qui contrôlaient l'océan Indien, le golfe Persique, la mer Rouge, et par les cités maritimes de la Méditerranée (Venise, Gênes, Barcelone). Autant que la découverte de l'Amérique, l'arrivée des vaisseaux portugais en Asie, par le cap de Bonne-Espérance bouleversa les données commerciales ; elle réduisit le rôle des pays du Proche-Orient et des nations méditerranéennes. Après que Vasco de Gama eut abordé pour la première fois dans l'Inde, à Calicut, en 1498, les Portugais installèrent sur les côtes asiatiques une série de comptoirs nécessaires au commerce des épices : en Arabie (Mascate, 1508), sur la côte occidentale de l'Inde (Goa, 1510), sur la côte chinoise (Macao, 1557), et leurs missionnaires (st François Xavier) abordèrent au Japon dès 1549. Cependant, les Espagnols entreprenaient en 1565 la colonisation des Philippines, et, au début du XVIIe s., les Hollandais s'installèrent à Java (1619). Les Anglais (Madras, 1639 ; Bombay, 1661 ; Calcutta, 1690) et les Français (Pondichéry et Chandernagor, 1674) n'entamèrent la conquête de l'intérieur qu'au XVIIIe s. L'arrivée des Européens ne fut pas ressentie par les peuples d'Asie comme un événement d'importance capitale. Dans un climat général inclinant à la tolérance et au syncrétisme, les missionnaires chrétiens furent d'abord bien accueillis. Leur prédication ne rencontra que peu de succès dans les pays de vieille civilisation ; elle fut plus heureuse aux Philippines, où l'on comptait, au XVIIe s., deux millions de fidèles. Les maladresses de certains missionnaires, les rivalités des ordres religieux, les incertitudes du Saint-Siège quant aux meilleures méthodes d'apostolat, les abus commis par les marchands européens, tous ces facteurs contribuèrent peu à peu à un changement d'attitude des Asiatiques. Après la grande persécution de 1637, le Japon se ferma aux missionnaires. L'empereur chinois K'ang-hi promulgua des édits de tolérance en 1692, mais ses successeurs interdirent la prédication du christianisme (1717), puis expulsèrent tous les missionnaires, à l'exception des jésuites servant de conseillers scientifiques auprès du gouvernement (1724). Jusque vers 1750, l'Asie, indifférente aux Européens, poursuivit en fait sa vie propre. En Inde, le sultanat de Delhi, fut renversé en 1526 (bataille de Panipat) par un descendant de Tamerlan, Baber, dont le petit-fils, Akbar, fonda, en 1556, l'Empire timouride de l'Inde, dit empire des Grands Mogols. Pratiquant, à la suite d'Akbar, une politique de tolérance et de libéralisme qui assura la coexistence des musulmans et des hindous, les Mogols du XVIIe s. régnèrent sur l'Inde septentrionale et centrale. À leur cour fastueuse, prédominait l'influence persane ; fondue avec les traditions indiennes, elle donna naissance à un classicisme architectural, celui du Tadj Mahal d'Agra, du palais impérial de Delhi, des grandes mosquées d'Agra et de Delhi. La tyrannie guerrière et le fanatisme musulman d'Aurengzeb (1658/1707) ruinèrent l'empire. Sa mort fut suivie d'un rapide déclin des Mogols, et l'Inde retourna au morcellement. En Chine, la dynastie des Ming, occupée, au XVIe s., à repousser des tentatives d'invasion japonaise et les assauts des peuples de la steppe, fut renversée en 1644 par des guerriers toungouses, descendus de l'actuelle Mandchourie. La nouvelle dynastie, celle des Mandchous, se sinisa rapidement et régna jusqu'à la fin de l'Empire chinois (1912). Sous les premiers Mandchous, notamment K'ang-hi (1669/1722) et son petit-fils K'ien-long (1736/96), la Chine réalisa son programme millénaire d'expansion en Asie centrale en imposant son protectorat à la Mongolie orientale et occidentale, au Tibet et à la Kachgarie. Le traité de Nertchinsk (1689) écarta la menace russe sur la Mandchourie.  Le déclin de l'Asie (XVIIIe/XIXe s.) Après 1750, les Européens allaient étendre leur hégémonie sur tout le continent en un siècle et demi. Leur réussite s'explique par des raisons diverses : maîtrise de la mer, supériorité de l'armement (surtout dans le domaine de l'artillerie), dissolution interne de l'Empire mogol, sclérose de la Chine des Mandchous, mais le facteur essentiel fut l'avance technique prise par l'Europe entrée dans l'ère industrielle. De la Méditerranée au Pacifique, ce fut un déclin général des empires asiatiques. La Turquie ottomane, « l'homme malade » de l'Europe, était aux prises avec la révolte de l'Égypte de Méhémet-Ali, qui lui enleva momentanément le Hedjaz, la Palestine et la Syrie (1832/40) ; menacée sur les Détroits par la Russie, la Turquie avait besoin de la tutelle anglo-française pour prolonger son agonie. Depuis la fin des Séfévides (1736) et l'éphémère redressement accompli par Nadir Chah (v.) (1736/47), la Perse n'était plus qu'un enjeu de la rivalité russo-britannique qui aboutit au partage de la Perse en zones d'influence (traité de 1907). Après la fin des guerres franco-anglaises du XVIIIe s. (traité de Paris, 1763), l'Angleterre, servie par de grands coloniaux tels que Warren Hastings et Wellesley, entreprit la conquête de l'Inde, achevée vers 1860. Dès 1795, les Anglais avaient en outre enlevé Ceylan aux Hollandais. La révolte des Cipayes (1857/58) fut réduite et, en 1877, Disraeli put faire proclamer la reine Victoria impératrice des Indes. L'annexion de la Birmanie (1886) permit aux Britanniques de couvrir l'Inde orientale et de contrôler la route vers le Yun-nan et la Chine. Tandis que les Hollandais exploitaient économiquement l'Indonésie (v.) par le « système de culture » de Van den Bosch, les Français, dès la fin du XVIIIe s., étaient intervenus dans les affaires vietnamiennes ; entre 1863 et 1895, toute l'Indochine passa sous l'autorité de la France. La Chine elle-même fut mise sous tutelle. Pratiquement fermée au commerce étranger depuis la fin du XVIIIe s., elle se vit déclarer la guerre (1841/42) par l'Angleterre, qui s'empara de Hongkong, força les Chinois à accepter l'importation de l'opium et obtint l'ouverture de cinq ports, dont Canton, Amoy et Shanghai. Une nouvelle expédition, franco-anglaise (1860), aboutit à l'occupation de Pékin (incendie du palais d'Été), à l'ouverture de nouveaux ports, à la mise en tutelle des douanes chinoises, et à l'octroi de la liberté totale pour les missionnaires. La révolte des T'ai-p'ing (1850/64) accrut encore la dépendance des Mandchous, qui eurent besoin d'une armée anglo-américaine pour rétablir l'ordre dans leur empire. La Chine devenait l'« homme malade » de l'Asie orientale. La Russie, qui avait entrepris dès le XVIe s. son expansion en Sibérie, annexa les provinces de l'Amour (1858) et de l'Oussouri (1860), fonda Vladivostok sur le Pacifique (1860) et occupa la Mandchourie avec Port-Arthur (1897/98). Enfin, à la suite de la révolte xénophobe des Boxers, soutenus tacitement par l'impératrice Ts'eu-hi, une expédition internationale, commandée par le général allemand von Waldersee, débarqua en Chine et occupa Pékin (août 1900).  Le réveil de l'Asie L'Asie semblait destinée, comme l'Afrique, à un partage entre les puissances occidentales. Mais l'entrée brutale du Japon sur la scène internationale, à l'aube du XXe s., arrêta cette évolution en surprenant le monde entier. En 1853, les États-Unis, sous la menace de leurs navires de guerre, avaient contraint le Japon à s'ouvrir au commerce américain et européen. Brisant la féodalité shôgunale, qui détenait le pouvoir depuis près de sept siècles, l'empereur Mutsuhito (Meijo Tenno), en 1868, engagea son pays dans une rapide modernisation politique et économique. Le Japon se mit à l'école des techniques occidentales, mais il sut fondre les apports étrangers dans le cadre de ses traditions séculaires. En moins d'un demi-siècle, il devint une grande puissance économique (le volume de son commerce extérieur fut multiplié par 27 entre 1877 et 1913), mais sans rien perdre de ses vertus militaires. Armé à l'européenne, il engagea une première guerre contre la Chine (1894/95) et lui enleva Formose (Taiwan), les îles Pescadores et la presqu'île de Liao-toung en Mandchourie. La Corée devint le théâtre d'une âpre rivalité entre la Russie et le Japon. Alliés à l'Angleterre, qui voulait empêcher la puissance russe de s'affirmer dans le Pacifique (1902), les Japonais attaquèrent par surprise la flotte russe à Port-Arthur (févr. 1904). Contre toutes les prévisions des Européens, la guerre russo-japonaise (1904/05) se termina par la défaite de la Russie, qui dut renoncer à la Mandchourie, céder au Japon la partie méridionale de Sakhaline (Karafuto) et reconnaître le protectorat nippon sur la Corée, que le Japon annexa en 1910. La victoire d'un peuple asiatique sur l'un des plus grands Empires européens atteignit le prestige de l'Occident tout entier. L'Extrême-Orient sortit de sa léthargie : en 1906, le Congrès panindien réclama l'autonomie interne de l'Inde ; en 1911, la révolution éclata en Chine contre la dynastie des Mandchous, trop lente à se réformer. Mais la République chinoise, proclamée en 1912, fut rapidement confisquée par le dictateur Yuan Che-k'aï, puis sombra dans la guerre civile jusqu'en 1927. Le Japon, qui s'était rangé dès 1914 dans le camp des Alliés, leur présenta en 1915, ses « Vingt et Une Demandes », qui n'équivalaient à rien de moins qu'à une colonisation pure et simple de la Chine. Ces exigences provoquèrent dans la Chine divisée un sursaut patriotique. La grande manifestation étudiante du 4 mai 1919, à Pékin, vit s'affirmer une volonté à la fois nationale et modernisatrice. L'Empire ottoman, allié de l'Allemagne, s'effondra à la fin de la Première Guerre mondiale et fut démembré par le traité de Sèvres (1920). Les aspirations des Arabes, qui avaient apporté leur concours aux Alliés, ne furent pas satisfaites, car la France et l'Angleterre se partagèrent les dépouilles ottomanes, la Syrie et le Liban devenant des mandats français, l'Irak et la Palestine des mandats britanniques. Seule l'Arabie acquit son indépendance, sous l'hégémonie séoudite, mais ses richesses pétrolières allaient passer sous le contrôle des Américains. Reconstituée sur le territoire de l'Anatolie par le traité de Lausanne (1923), la Turquie fut régénérée par Moustafa Kémal, dit Atatürk, qui fit d'elle une république occidentalisée et laïque. La Perse entreprit également sa modernisation sous la conduite de Réza Pahlévi, à partir de 1921.  Inde, Chine, Japon Après la Première Guerre mondiale, l'Inde attendait un changement de son statut politique. Gandhi, qui voulait conjuguer la lutte nationale avec une révolution spirituelle, prêcha la résistance non violente des masses, la désobéissance civile, le boycottage des produits britanniques et le témoignage par le jeûne. Embarrassés par ces méthodes, les Anglais accordèrent aux Indiens, en 1935, une Constitution libérale. Deux ans plus tard, la Birmanie fut détachée de l'Inde et obtint une certaine autonomie. Malgré les graves troubles de 1930/31, la France maintint sans réforme son autorité coloniale en Indochine jusqu'à la Seconde Guerre mondiale ; de même les Néerlandais en Indonésie. En Chine, Sun Yat-sen, à la tête du gouvernement républicain de Canton, organisa l'armée du Kouo-min-tang, qui, sous la direction de Tchang Kaï-chek, allait vaincre peu à peu les chefs militaires indépendants (« les Seigneurs de la guerre ») et réunifier la Chine. D'abord allié aux communistes chinois, Tchang Kaï-chek rompit avec ces derniers en 1927. Les communistes, sous la conduite de Mao Tsé-toung, fondèrent alors une République soviétique chinoise dans le Kiang-si (1931), puis, délogés par l'offensive des forces nationalistes, ils entreprirent la Longue Marche (oct. 1934/oct. 1935) qui devait les conduire dans le Chen-si, en Chine du Nord-Ouest. Le Japon, où le parti militaire contrôlait le gouvernement depuis 1927, était entré dans une nouvelle phase d'impérialisme. Le commerce japonais souffrait de la crise économique mondiale de 1929 et des mesures protectionnistes prises par les États-Unis. Tôkyô se tourna vers l'Asie pour conquérir de nouveaux marchés. La Mandchourie fut érigée en un État vassal du Japon, le Mandchoukouo (1932). En 1937, les Japonais attaquèrent la Chine et s'emparèrent des régions les plus riches du pays, avec Pékin, Shanghai et Nankin. Enfin, Roosevelt ayant pris des décisions qui équivalaient à un véritable étranglement économique du Japon, l'aviation et les sous-marins de l'empire du Soleil Levant détruisirent la flotte américaine du Pacifique à Pearl Harbor, sans déclaration de guerre préalable (7 déc. 1941). Puis les armées japonaises parvinrent en quelques mois aux portes de l'Inde et de l'Australie, portant un coup irrémédiable à la domination coloniale de l'Occident en Asie orientale. Après la reconquête du Pacifique par les Américains (1943/45), les bombes atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki (6 et 9 août 1945) achevèrent la défaite du Japon qui dut subir l'occupation américaine. MacArthur, sans renverser le pouvoir impérial, imposa une démocratisation des institutions japonaises. Mais l'Asie se refusait désormais au rétablissement de l'hégémonie occidentale. Dès 1946, les États-Unis accordèrent l'indépendance aux Philippines, qu'ils avaient enlevées à l'Espagne en 1898. En 1947, l'Angleterre abandonna les Indes, qui formèrent trois États : l'Union indienne (à prédominance hindoue), le Pakistan (musulman) et Ceylan (aujourd'hui Sri Lanka). Les Néerlandais furent contraints de reconnaître l'indépendance de l'Indonésie (1949). Après une longue guerre conclue par la défaite de Diên Biên Phu, la France se retira d'Indochine (1954). La Malaisie devint à son tour indépendante en 1957.  Les deux événements majeurs de l'histoire asiatique depuis la Seconde Guerre mondiale furent l'instauration du communisme en Chine et le redressement très rapide du Japon. Après 1945, nationalistes et communistes chinois rouvrirent la guerre civile. L'offensive finale des communistes, déclenchée en 1948, contraignit Tchang Kaï-chek à se réfugier à Formose tandis qu'était proclamée, sous la conduite de Mao Tsé-toung, la république populaire de Chine (oct. 1949). La Chine procéda à une réforme agraire radicale et s'orienta dans la voie du collectivisme (création des communes populaires, 1958) ; tout cela ne se fit pas sans bouleversement, dont le plus grave fut la « révolution culturelle » (1966/69). À l'extérieur, la Chine, d'abord alliée de l'URSS, annexa le Tibet (1950) et intervint dans la guerre de Corée (1950/53). La crise ouverte entre Moscou et Pékin à partir de 1962 a conduit les deux pays à rivaliser dans le monde entier au sein du mouvement communiste. Le Japon, redevenu une puissance indépendante par le traité de paix de 1951, a mené, sur une base capitaliste et libérale, un prodigieux redressement économique. En 1968, il a pris le rang de troisième puissance économique du monde capitaliste. À partir des années 1950, les États-Unis ont assumés seuls la présence de l'Occident en Asie. Leur intervention en Corée, en 1950, arrêta l'invasion communiste, et leur protection a permis à Tchang Kaï-chek de se maintenir à Formose (Taiwan). La partition du Viêt-nam, consécutive aux accords de Genève (1954), amena les Américains, en 1961, à intervenir progressivement au Viêt-nam du Sud, que menaçaient des guérillas communistes appuyées par l'armée nord-vietnamienne. À partir de 1971, les rapports entre Washington et la Chine communiste commencèrent à se normaliser. À la suite des accords de Paris (janv. 1973), les troupes américaines furent retirées du Viêt-nam. En 1975, l'effondrement des gouvernements du Viêt-nam du Sud, du Cambodge et du Laos fit passer la totalité de la péninsule indochinoise sous des régimes communistes. L'Indochine fut rapidement dominée par les Vietnamiens qui intervinrent au Cambodge pour mettre fin aux massacres commis par les Khmers rouges. Le tournant des années 1980 L'intervention soviétique en Afghanistan (v.) en 1979 fut la dernière avancée du camp socialiste et l'enlisement de l'armée soviétique contribua à la chute de l'URSS. La guerre d'Afghanistan fut aussi à l'origine du réveil d'un islamisme armé dont le militantisme s'étendit au cours des années 1980. La révolution islamique en Iran (v.) donna au phénomène une portée politique majeure. Le cas de l'Irak en guerre avec l'Iran de 1980 à 1988, écrasé lors de la première guerre du Golfe (1991) a témoigné du bouleversement du Proche-Orient contemporain, région dangereuse par la permanence du conflit israélo-palestinien et le jeu ambigu des monarchies pétrolières arabes. L'Asie orientale s'est imposée au cours des années quatre-vingt, comme la zone la plus dynamique du monde. Le Japon, devenu deuxième puissance économique de la planète en 1985, a été un modèle pour de nouveaux pays industrialisés : d'abord, la Corée du Sud, Taiwan, Hongkong et Singapour puis, dans les années 1990, les « tigres » : Thaïlande, Malaisie et Indonésie. La Chine a réussi à combiner une formidable croissance économique et le maintien de son régime communiste. L'« économie socialiste de marché » qui y fut mise en place à partir de 1992 a été imitée par le Viêt-nam.  Le sous-continent indien a connu un décollage économique, qui l'apparente à l'Asie orientale, et un réveil du fait religieux comparable à celui de l'Asie occidentale. Les aléas de la démocratie au Pakistan (v.) et les soubresauts de l'Union indienne, travaillée par le nationalisme hindou, ont été contemporains de progrès technologiques majeurs dans les deux pays mais surtout en Inde. Le tournant du XXe au XXIe siècle a été marqué par une série d'événements lourds de problèmes, voire dramatiques, dans l'espace qui va de la Méditerranée aux frontières de l'Inde : la dislocation de l'Union soviétique, qui a entraîné la naissance de cinq républiques musulmanes, de langue turque ou iranienne, en Asie centrale, partagées entre leurs liens avec la Russie et l'intérêt que leur porte les États-Unis en raison de leur position géostratégique dans le développement futur de l'industrie pétrolière ; l'intervention militaire américaine en Afghanistan, depuis nov. 2001, qui s'efforce d'anéantir une des bases du terrorisme islamiste, responsable de l'attentat du 11 septembre 2001 à New York ; enfin la destruction de l'Irak de Saddam Hussein par les armées américaine et britannique au printemps de 2003, qui pose de façon encore plus aiguë le problème de la déstabilisation d'une vaste région.
Dynastie musulmane fondée par Saladin, fils d'Ayyoub, qui, en 1171, prit le pouvoir en Égypte en renversant les Fatimides et se proclama sultan sous la suzeraineté nominale des Abbassides de Bagdad. Par ses conquêtes, Saladin se rendit maître de l'Arabie, puis de la Syrie et de l'Irak (1174), menaçant gravement les États francs, auxquels il enleva Alep (1183) et Jérusalem (1187). À sa mort (1193), il laissait un empire qui s'étendait de la Tripolitaine au Tigre, et des côtes de l'Arabie méridionale à l'Arménie. Mais cet empire fut partagé entre ses trois fils et son frère pour former les États ayyoubides d'Égypte, d'Alep (avec la Syrie du Nord), de Damas (avec la Syrie méridionale et la Palestine) et de Mésopotamie. Le frère de Saladin, El-Malik el-Adil (1191/1218), ayant renversé ses neveux, rétablit provisoirement l'unité de l'Empire ayyoubide, mais, à sa mort, celui-ci fut de nouveau partagé entre ses fils. La désunion permantente des princes ayyoubides facilita les expéditions des croisés : El-Malik el-Kamil, qui régna en Égypte de 1218 à 1238, dut faire face à la cinquième croisade, puis s'allia en 1229 avec l'empereur Frédéric II contre ses parents de Syrie, en cédant aux Latins Jérusalem, Bethléem et Nazareth. Une dernière tentative de réunification de l'Empire ayyoubide fut faite par son successeur, El-Sâlih Najm ed-Din (1240/49), dont le fils, Touran Chah (1249/50), parvint à capturer le roi de France Louis IX lors de la septième croisade. Cependant, la puissance des Ayyoubides d'Égypte était fondée essentiellement sur leurs mercenaires, les mamelouks, qui se saisirent du pouvoir (1250). Les Ayyoubides se maintinrent jusqu'en 1260 à Alep et à Damas, mais furent alors renversés par les Mongols. En dépit de leurs querelles incessantes, les Ayyoubides se révélèrent des administrateurs remarquables ; ils encouragèrent l'agriculture, entreprirent de grands travaux pour mettre leurs possessions en valeur, nouèrent d'actives relations commerciales avec les cités marchandes italiennes. Ils furent aussi de grands bâtisseurs. Enfin, dans le domaine religieux, ils affirmèrent la prépondérance du sunnisme sur le chiisme et prirent la succession des Seldjoukides en tant que champions de l'orthodoxie.
K'ANG-HI, Kangxi en pinyin (* Pékin, 4.V.1654, † Pékin, 20.XII.1722): Empereur de Chine (1662/1722). Deuxième souverain de la dynastie mandchoue des T'sing. Il exerça personnellement le pouvoir dès l'âge de treize ans. Il soumit la Chine méridionale à un régime militaire à la suite des révoltes du Fou-kien et de la région cantonaise (1677), annexa le royaume indépendant de Formose, établit son protectorat sur la Mongolie extérieure et, par le traité de Nertchinsk (6 sept. 1689), rejeta les Russes loin des rivages de l'Amour. Il fut conseillé par les jésuites et autorisa le christianisme en Chine par les édits de tolérance de mars 1692, mais la décision de Rome dans l'affaire de la querelle des « rites chinois » (v.), en 1715, réduisit à néant l'expansion missionnaire.

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