ARTICLE DE PRESSE: La Finlande résiste
Publié le 10/12/2021
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30 novembre 1939 - Le 29 mars 1940, Molotov fait les comptes devant le Soviet suprême à Moscou : la guerre avec la Finlande a coûté la vie à 48 745 soldats de l'armée rouge et fait plus de 158 000 blessés. Côté finlandais, le bilan est également très lourd : 24 000 tués et quelque 43 000 blessés. Cette guerre meurtrière, livrée dans un hiver glacial, n'aura pourtant duré que cent cinq jours du 30 novembre 1939 au 13 mars de l'année suivante. Un " épisode " dans l'immense drame de la seconde guerre mondiale. Un petit pays coincé dans le jeu stratégique de l'URSS, du IIIe Reich et des Alliés. Tout commence en fait le 26 novembre de ce turbulent automne 1939. Bulletin de la radio soviétique : " Sept obus finlandais sont tombés aujourd'hui sur les garnisons soviétiques à Mainila ", petit village frontalier situé dans l'isthme de Carélie. Trois soldats et un commandant de l'armée rouge ont été tués. Les troupes soviétiques n'ont pas répliqué. Moscou fait semblant de vouloir arrondir les angles et suggère que les Finlandais déplacent leurs troupes de la zone sensible, d'une vingtaine de kilomètres. Ferme, Helsinki refuse de prendre une mesure unilatérale et propose des concessions similaires de la part des Soviétiques, ainsi que la mise en place d'une commission d'enquête " impartiale ", ce qui est prévu dans le pacte de non-agression signé par les deux pays dès 1932. Trois jours plus tard, Molotov fait un long discours sur les ondes : l'enjeu, dit-il, c'est la sécurité des 3,5 millions d'habitants de la région de Leningrad. Les Finlandais continuent à croire que le pire peut être évité, mais le 30 novembre l'offensive est lancée : les avions soviétiques bombardent Helsinki et vingt autres villes, l'armée rouge attaque l'isthme de Carélie et ouvre d'autres fronts. Elle engage dans la bataille vingt divisions de dix-sept mille hommes chacune. Pour leur défense, les Finlandais ont tant bien que mal mobilisé douze divisions de quinze mille hommes. L'artillerie, les unités blindées et l'aviation disposent souvent d'un matériel vieux de plus de trente ans. Dans ces conditions, une issue rapide ne parait faire aucun doute. Mais Staline se fourvoie en pensant que ses troupes allaient envahir la Finlande sans difficulté majeure. Car à la fin de ce mois de décembre 1939, l'attaque de l'armée rouge est bel et bien enrayée. Plusieurs divisions soviétiques ont été anéanties. Les troupes mal équipées de Mannerheim reprennent Petsamo, au nord. Ces contre-offensives inattendues permettent aussi aux Finlandais de s'équiper aux frais de l'ennemi. Les Finlandais, faute de canons anti-chars, inventent les fameux cocktails Molotov, qui vont faire des merveilles. A Moscou, les dirigeants commencent à s'inquiéter de cette résistance, qu'ils avaient grossièrement sous-estimée. Ils décident d'employer les grands moyens, et c'est le maréchal Vorochilov en personne qui prend le commandement des opérations à partir du mois de janvier 1940. D'autres troupes plus fraîches sont engagées : au total quelque 500 000 hommes et 800 avions. Les villes sont de nouveau bombardées. Militairement, il est clair que l'armée rouge peut l'emporter, mais Staline, sans doute conscient du fait qu'il ne parviendra jamais à imposer sa loi, préfère la négociation. Début février, il fait savoir au gouvernement finlandais, par l'intermédiaire de son ambassadeur à Stockholm, Mme Alexandra Kollontai, qu'il est prêt à renouer le dialogue. Pendant plusieurs semaines, les dirigeants finlandais hésitent entre la poursuite des combats et la paix (au prix des concessions réclamées par le voisin). Le 11 mars, le gouvernement se réunit et choisit le réalisme. Les concessions sont dures - entre autres la cession d'une partie de la Carélie, d'où près de 400 000 personnes (environ 1/10 de la population) vont fuir, - mais l'essentiel, à savoir l'indépendance, est préservée. Le 13 mars, les combats cessent. ALAIN DEBOVE Le Monde du 27 novembre 1989
30 novembre 1939 - Le 29 mars 1940, Molotov fait les comptes devant le Soviet suprême à Moscou : la guerre avec la Finlande a coûté la vie à 48 745 soldats de l'armée rouge et fait plus de 158 000 blessés. Côté finlandais, le bilan est également très lourd : 24 000 tués et quelque 43 000 blessés. Cette guerre meurtrière, livrée dans un hiver glacial, n'aura pourtant duré que cent cinq jours du 30 novembre 1939 au 13 mars de l'année suivante. Un " épisode " dans l'immense drame de la seconde guerre mondiale. Un petit pays coincé dans le jeu stratégique de l'URSS, du IIIe Reich et des Alliés. Tout commence en fait le 26 novembre de ce turbulent automne 1939. Bulletin de la radio soviétique : " Sept obus finlandais sont tombés aujourd'hui sur les garnisons soviétiques à Mainila ", petit village frontalier situé dans l'isthme de Carélie. Trois soldats et un commandant de l'armée rouge ont été tués. Les troupes soviétiques n'ont pas répliqué. Moscou fait semblant de vouloir arrondir les angles et suggère que les Finlandais déplacent leurs troupes de la zone sensible, d'une vingtaine de kilomètres. Ferme, Helsinki refuse de prendre une mesure unilatérale et propose des concessions similaires de la part des Soviétiques, ainsi que la mise en place d'une commission d'enquête " impartiale ", ce qui est prévu dans le pacte de non-agression signé par les deux pays dès 1932. Trois jours plus tard, Molotov fait un long discours sur les ondes : l'enjeu, dit-il, c'est la sécurité des 3,5 millions d'habitants de la région de Leningrad. Les Finlandais continuent à croire que le pire peut être évité, mais le 30 novembre l'offensive est lancée : les avions soviétiques bombardent Helsinki et vingt autres villes, l'armée rouge attaque l'isthme de Carélie et ouvre d'autres fronts. Elle engage dans la bataille vingt divisions de dix-sept mille hommes chacune. Pour leur défense, les Finlandais ont tant bien que mal mobilisé douze divisions de quinze mille hommes. L'artillerie, les unités blindées et l'aviation disposent souvent d'un matériel vieux de plus de trente ans. Dans ces conditions, une issue rapide ne parait faire aucun doute. Mais Staline se fourvoie en pensant que ses troupes allaient envahir la Finlande sans difficulté majeure. Car à la fin de ce mois de décembre 1939, l'attaque de l'armée rouge est bel et bien enrayée. Plusieurs divisions soviétiques ont été anéanties. Les troupes mal équipées de Mannerheim reprennent Petsamo, au nord. Ces contre-offensives inattendues permettent aussi aux Finlandais de s'équiper aux frais de l'ennemi. Les Finlandais, faute de canons anti-chars, inventent les fameux cocktails Molotov, qui vont faire des merveilles. A Moscou, les dirigeants commencent à s'inquiéter de cette résistance, qu'ils avaient grossièrement sous-estimée. Ils décident d'employer les grands moyens, et c'est le maréchal Vorochilov en personne qui prend le commandement des opérations à partir du mois de janvier 1940. D'autres troupes plus fraîches sont engagées : au total quelque 500 000 hommes et 800 avions. Les villes sont de nouveau bombardées. Militairement, il est clair que l'armée rouge peut l'emporter, mais Staline, sans doute conscient du fait qu'il ne parviendra jamais à imposer sa loi, préfère la négociation. Début février, il fait savoir au gouvernement finlandais, par l'intermédiaire de son ambassadeur à Stockholm, Mme Alexandra Kollontai, qu'il est prêt à renouer le dialogue. Pendant plusieurs semaines, les dirigeants finlandais hésitent entre la poursuite des combats et la paix (au prix des concessions réclamées par le voisin). Le 11 mars, le gouvernement se réunit et choisit le réalisme. Les concessions sont dures - entre autres la cession d'une partie de la Carélie, d'où près de 400 000 personnes (environ 1/10 de la population) vont fuir, - mais l'essentiel, à savoir l'indépendance, est préservée. Le 13 mars, les combats cessent. ALAIN DEBOVE Le Monde du 27 novembre 1989
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