ARRIÉRATION

Mentale : Insuffisance du développement intellectuel qui met le sujet en état d'infériorité par rapport à son entourage, sous l'angle de l'adaptation scolaire et sociale. Synonyme d' « insuffisance mentale « et d' « oligophrénie «.

Les causes sont en général organiques : hérédités, troubles endocriniens (myxoedème), altérations cérébrales (hydrocéphales), traumatismes crâniens, infections (rubéole de la mère durant la gestation), antécédents alcooliques. On ne peut alors guère y remédier. Parfois elle est due à des problèmes affectifs graves, qui retentissent sur le développement mental. La liquidation de ces problèmes élimine le trouble intellectuel.

Les symptômes de l'arriération mentale sont complexes, car cette insuffisance s'associe fréquemment à d'autres troubles, tels que l'épilepsie, les déficits sensoriels, les troubles du langage, etc. Une investigation psychologique permet d'opérer une discrimination entre ces facteurs ; d'abord en estimant le retard intellectuel proprement dit par des tests mentaux, ensuite en procédant à une enquête clinique minutieuse.

L'évolution intellectuelle est fonction du degré d'arriération. Il est souvent difficile de se prononcer avant la scolarité mais, quand l'âge de quinze ans est atteint, on peut considérer le retard comme définitif. Le problème important est de savoir si l'arriéré est socialement utilisable. On estime que l'idiot (âge mental de 2 à 3 ans) est inéducable : l'imbécile ou « débile profond « (âge mental de 3 à 6 ans) aura toujours besoin d'une tutelle. Le « débile moyen « (âge mental de 7 à 10 ans) peut recevoir une éducation spéciale, adaptée à ses possibilités. Souvent, il ne souffre que d'un retard simple qui peut être comblé en grande partie.

Affective : Retard du développement affectif, qui peut frapper des individus même très intelligents. Il entraîne un comportement égocentrique, naïf, possessif. On trouve chez ces individus la persistance d'attitudes infantiles à l'égard des parents et à l'égard des problèmes sexuels. L'arriéré affectif devient souvent un « caractériel « ou un pervers. Ce trouble est dû généralement à une carence affective durant l'enfance — dans le cas des enfants non désirés, « oubliés « par leurs parents, par exemple. Si l'on s'en préoccupe à temps et que l'on comble la lacune affective, le retard du développement disparaît.