Arnaud de Brescia 1090-1154
Publié le 23/05/2020
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ARNAUD DE BRESCIA (Brescia, fin XIe siècle-Rome, 1155). Réformateur religieux et politique italien. Disciple d’Abélard, prêchant la pauvreté évangélique, il prit la tête de l’insurrection des Romains contre le pape Eugène III (1145). Excommunié, il garda le pouvoir pendant dix ans, instaurant à Rome une République inspirée de la cité antique. Arrêté par Frédéric Ier Barberousse, il fut livré au pape et exécuté comme hérétique.
Réformateur politique et religieux italien. Il prit la tête d'un soulèvement romain en 1144, qui chassa le pape Eugène III et instaura une brève « dictature populaire ». L'intervention de l'empereur Frédéric Ier Barberousse mit fin à cet épisode et Arnaud fut exécuté en 1155. Voir PONTIFICAUX (États).«
Arnaud de Brescia
1090-1154
“ Il ne mange que le pain du démon et ne boit que le sang des âmes ”, disait de lui Bernard
de Clairvaux, qui n'aimait guère ce réformateur, disciple d'Abélard.
Arnaldo avait fait ses
études à Paris : vers 1119, il est chanoine, puis abbé à Brescia, ville où l'hérésie à toujours
trouvé un terrain favorable.
Prêcheur éloquent, Arnaldo préconise la vie austère et fulmine
contre les habitudes luxueuses de l'Église ; bien mieux, il propose de supprimer la
propriété ecclésiastique et affirme que les biens de la terre appartiennent au prince soit, à
Rome, à l'Empereur, qui conservait dans la ville l'appui de la bourgeoisie laïque.
Dès 1130,
Arnaldo prend parti pour l'antipape Anaclet II contre Innocent II.
Cinq ans plus tard, il se
révolte contre l'évêque de Brescia et, pendant quatre ans, lui tient la dragée haute : on le
condamne comme hérétique et il est obligé de s'enfuir à Zurich, puis à Paris.
Il en revient
en 1145, et, choisissant cette fois un plus grand théâtre d'opérations, il se rend à Rome, où
Giordano Pierleoni, frère d'Anaclet II, est à la tête de la république : et c'est son apothéose,
Arnaldo, exalté par de nouveaux projets, prétendant s'inspirer des consuls et sénateurs de
l'antiquité, demandant la résurrection de la “ virtus romaine ”, tombe peu à peu dans une
espèce de folie archaïsante dont le souvenir persistera jusqu'à Mussolini.
Le pape, qui était
pourtant le faible et simple Eugène III, l'excommunie et Arnaldo, brusquement repentant,
demande à se soumettre.
Mais le pape avait, en ce temps-là, de bons rapports avec
l'Empereur, qui était Frédéric Barberousse : et celui-ci n'y allait pas de main morte — il fera
emprisonner, puis étrangler et brûler Arnaldo, jeter enfin ses cendres dans le Tibre.
Or,
même après sa mort, l'influence de ce fou de “ virtus ” ne diminue guère : une secte des
Arnaudistes sévit en Lombardie, et va contribuer peu à peu à chasser Barberousse..
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