Arménie (2002-2003): Scrutin entaché d'irrégularités
Publié le 12/09/2020
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Arménie 2002-2003
Scrutin entaché d'irrégularités
Le 19 février 2003, neuf candidats, dont huit émanant de l'opposit
ion, briguaient la magistrature
suprême, dans un pays qui semblait retrouver le goût de la politiq
ue.
Au premier tour, le président
sortant, Robert Kotcharian, a frôlé la majorité absolue, tandis
que Stepan Demirtchian obtenait 28 % des
voix et Artashes Gegamian, 17 %.
Les résultats ont immédiatement é
té contestés par une opposition qui
ne s'est pas contentée de déposer des recours.
Le 23 février, d
es dizaines de milliers de manifestants
exprimaient leur indignation dans la rue, à l'occasion de démonstr
ations de force telles que l'Arménie n'en
avait pas connu depuis 1996.
Interdite par les autorités, fustigée
par le président, la première
manifestation s'est soldée par l'interpellation de plusieurs centaine
s d'opposants prestement condamnés à
quinze jours de prison.
Alors que les observateurs internationaux (OSCE
– Organisation pour la sécurité et
la coopération en Europe –, Conseil de l'Europe) qualifiaient le
scrutin d'«imparfait», l'opposition exigeait
l'annulation des élections.
Le second tour, prévu pour le 5 mars, s'annonçait chaotique : d'he
ure en heure, le discours et les
revendications de l'opposition se radicalisaient, tandis que le pouvoir
ne cédait pas.
La victoire
apparemment imposante de R.
Kotcharian (67,5 % des suffrages exprimé
s contre 32,5 % à S.
Demirtchian) a été entachée de nombreuses irrégularités.
L'opposition, malgré ses manifestations
réclamant la démission d'un président «illégitime», n'
est pas parvenue à obtenir sa revanche lors des
élections législatives.
Ainsi, le 25 mai 2003, les alliés de R.
Kotcharian emportaient 70 des 131 sièges du
Parlement.
Au plan économique, les indicateurs flatteurs (croissance de 12,9 %
en 2002) masquaient des conditions
de vie de la population toujours difficiles.
L'intégration de l'éc
onomie arménienne dans l'espace
économique russe s'est accélérée : le conglomérat éner
gétique russe Gazprom occupait désormais une
place essentielle dans le système énergétique, tandis que le ra
chat de la dette arménienne s'est poursuivi
sous la forme de cession d'entreprises à des firmes russes.
Erevan a
tenté de rompre l'isolement en
obtenant de la Géorgie la réouverture de la voie ferrée Sotchi-
Erevan, bloquée depuis la guerre
d'Abkhazie (1993).
Alliée de la Russie, active dans un Moyen-Orient où la diaspora ar
ménienne reste très présente, l'Arménie
s'est tenue à l'écart de la «coalition»anglo-américaine l
ors de l'offensive lancée contre l'Irak en mars
2003.
La tension avec l'Azerbaïdjan persistait, alors que la question
du Haut-Karabakh, territoire
sécessionniste, n'a pas trouvé de solution..
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