ARLETTY.
Publié le 07/12/2021
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ARLETTY.
"Atmosphère...
atmosphère...
est -ce que j'ai une gueule
d'atmosphère ?.." La réplique est pratiquement passé e dans
le langage populaire.
Cette réplique d'HÔTEL DU NORD
qu'Arletty "balance" avec toute sa gouaille, près du Canal St -
Martin, à un Louis Jouvet cynique qui l'exploite et la "pro-
tège" sur le bitume.
La scène est inoubliable, et le film de
Marcel Carné propulse définitivement Arletty au firma ment
des stars françaises de l'entre -deux -guerres.
Mais elle a déjà
tourné une vingtaine de films (et pas des moindres : FAI -
SONS UN RÊVE, LES PERLES DE LA COURONNE,
DÉSIRÉ, tous trois de Sacha Guitry, ou encore PEN SION
MIMOSAS de Jacques Feyder), après avoir débuté dans
l'opérette et au Théâtre des Capucines.
Avec HÔTEL DU
NORD, puis LE JOUR SE LEVE et LES ENFANTS DU
PARADIS (où elle joue l'immortelle Garance), Arletty
devient à jamais "l'impératrice des faubourgs" (selon une
belle formule de Jean -Claude Brialy), même si, dans LES
VISITEURS DU SOIR — autre chef -d'oeuvre — elle est
une troublante dame à l'époque de l'amour courtois.
L'actrice et la femme fascinent jusqu'à l'intelligentsia (Jean
Cocteau la dit "éclairé e de l'intérieur, de cet éclairage des
âmes hautai nes", François Mauriac la compare à "une
Joconde, un lac vivant où affleure le drame d'une vie"...).
Pour beaucoup, elle est l'égale de Garbo et de Dietrich.
En
tout cas, elle marque même les plus petites o euvrettes ou ce
qu'elle appelle joli ment "les films à impôts" du sceau de sa
beauté unique : à la fois altière et "populo".
GEORGES COHEN.
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