Arias analyse linéaire Les Caractères
Publié le 23/05/2022
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Analyse linéaire : “Arias”
Intro:
Les Caractères est une œuvre publiée en 1688.
L'auteur est Jean de la Bruyère (né en 1645, mort en1696), dont c'est l'unique
œuvre, à laquelle il a consacré toute sa vie.
Le passage se situe dans le livre 5, dont le titre est "De la société et de la
conversation".
Il traite donc des relations humaines.
Le XVIIe siècle est celui du classicisme : de la mesure, de l'ordre, de l'idéal de l'honnête homme (mesuré, poli, savant et non
pédant, social et indépendant, qui s'adapte).
Louis XIV est le roi du divertissement et du luxe, du faste et de l'étiquette.
Les
courtisans cherchent à être vus par le roi.
Jean de la Bruyère s'installe à l'Hôtel de Condé en 1685, et est ainsi proche de Versailles qu'il décrit.
C'est un moraliste,
c'est-à-dire qu'il donne des leçons : construit figure idéale de l'honnête homme en critiquant sociétés et hommes caricaturaux de
sociétés (surtout la cour), en traçant portraits satiriques vifs et critiques et scrutant ses contemporains.
Problématique:
Comment derrière le portrait d'Arrias, anti-modèle de l'honnête homme, La Bruyère semble-t-il dissimuler une critique de sa
société ?
Annonce du plan:
Premier mouvement, Arrias, anti portrait de l'honnête homme (de l.1 « Arrias » à l.7 « éclater »)
Deuxième mouvement, Intervention d'une opposition : la morale (de l.7 « Quelqu'un » à l.15 « ambassade »)
Analyse:
I.
Premier Mouvement: Arrias anti portrait de l'honnête homme
a) Description d'Arrias (lignes 1 à 3)
L1 « Arrias » est le premier mot prononcé, ce qui montre l'égocentrisme du personnage
« a »: est au présent de vérité générale, marque du stéréotype
« tout lu, tout vu »: répétition hyperbolique de « tout », le personnage est excessif et démesuré
« Homme universel »: hyperbole confondu avec Dieu, démesuré
L1-2 « homme universel », « se donne pour tel », « aime mieux mentir »: oxymore qui est la marque de l'homme caméléon qui
change en fonction de son entourage.
L'honnête homme lui au contraire s'adapte mais ne change pas.
Ses paroles sont fausses.
Il cherche l'attention, et se contredit lui-même.
L1-3 Dès la première phrase « persuader », « se donne pour tel », « mentir », « paraître »: on a le champ lexical du mensonge,
qui démontre la fausseté du personnage, ainsi que le caractère théâtral de la société qui privilégie le paraître.
L2 « il aime mieux mentir que de se taire » : comparatif de supériorité, où il valorise le vice (« mentir ») au détriment de la
vertu (« se taire »).
b) Portrait mis en action (lignes 3 à 7)
L3 « L'on », « un », « une »: les pronoms sont indéfinis, signifiant la non-importance des autres (égocentrisme d’Arrias)
L3 « L’on »: pronom de vérité générale, qui est la marque d'une situation générale typique
L3 « table d'un Grand »: reprise des satires d'Horace et Boileau, tradition satirique de repas ridicules connue au XVIIe siècle
L3 « cour du Nord »: éloigné des préoccupations françaises de l'époque sur un sujet de discussion pas important.
L3-6 « il prend la parole, et l'ôte », « il en rit le premier »: la grossièreté et manque de respect sont contraires aux règles de
bienséance du XVIIe siècle.
Le manque de politesse et de savoir vivre d'Arrias sont ainsi dénoncés.
L3-4 « il prend la parole, et l'ôte à ceux qui allaient dire ce qu'ils en savent »: allitération « l » + « p » qui appuie le flot de
parole, ainsi que le ton péremptoire d'Arrias qui monopolise autoritairement la parole, et qui transforme la conversation en
monologue.
L4 « qui allaient dire »: les autres voulaient parler mais ne peuvent point.
Il n'y a pas de discussions mais un monologue, un
comportement impoli et mal vu au XVIIe siècle.
L4-7 « il s'oriente », « il en était », « il discourt », « il récite », « il les trouve », « il en rit »: répétition du « il » qui désigne
Arrias, qui se met en avant avant les autres, et marque là encore son égocentrisme.
L5-6 « discourt », « récite », « historiettes » : champ lexical du théâtre; il se met en scène avec son récit.
L5-6 « cette », « ses » deux fois : par les déterminants démonstratifs et possessifs, il s'approprie le récit comme s'il racontait
voyage personnel et précis, montrant l'étendue de son mensonge et de sa recherche d'attention.
L6 « historiettes »: diminutif familier qui désigne l'idée de récits de voyage et d'anecdotes donc de mensonges et de manque
d'étiquette.
L6-7 « Il les trouves plaisantes », « il en rit le premier », « éclater »: en plus du vœux d'être l'acteur principal, il est son propre
public.
Il développe un amour pour lui-même et une attention qu'il se donne lui-même.
Résumé: Présentation d'Arrias comme un metteur en scène (centralisation sur lui-même), acteur principal (monopolisation de
parole), ou encore spectateur (amour pour lui-même, rire) d'une pièce de théâtre (ses mensonges).
Mais le vrai metteur en.
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