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Archipels [André Boucourechliev] - analyse de l'oeuvre musicale.

Publié le 18/05/2020

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« 1 / 2 Archipels [André Boucourechliev] - analyse de l'oeuvre musicale. Archipels [André Boucourechliev] , série de cinq pièces d’André Boucourechliev, composées entre 1967 et 1971, comprenant Archipel I (1967), pour deux pianos et deux percussions, Archipel II (1968), pour quatuor à cordes, Archipel III (1969), pour piano et six percussions, Archipel IV (1969), pour piano, et Archipel V (Anarchipel) (1971), pour harpe et clavecin amplifiés, orgue, piano et deux percussions. Les Archipels d’André Boucourechliev sont des œuvres ouvertes, mobiles, changeantes dans leur forme, leur durée et leurs articulations.

Les interprètes décident de leur chemin dans le labyrinthe de partitions échappant au volontarisme du geste et aux pièges de la rhétorique : « Le choix fait par chaque interprète à chaque instant détermine le cours de l’œuvre, imprévisible, c’est-à-dire qu’il est fonction d’une infinité de situations collectives, sans cesse renouvelées, que l’ écoute réciproque apprécie, provoque, conduit.

» Cette écoute réciproque, où la moindre décision de l’un engage à chaque instant celle de l’autre, est génératrice de logique et de cohérence et exclut donc toute idée de hasard.

Les recherches de Boucourechliev, cotraducteur français de l’Œuvre ouverte d’Umberto Eco, s’inscrivent dans une organisation totale et rationnelle, issue du sérialisme européen. Le texte musical est écrit sur une ou plusieurs pages permettant à l’interprète de saisir l’œuvre dans sa totalité, la préface de chaque partition donnant la signification des codes utilisés.

Disséminées, les structures labiles dissocient les hauteurs (les notes) des autres éléments (durées, intensités, registres), donnés séparément, et qui sont combinés de manière toujours différente à l’instant de la mise en jeu.

Boucourechliev a écrit à propos de l’ Archipel I : « Les partitions de la pièce sont comme de grandes cartes marines sur lesquelles les quatre interprètes sont amenés à choisir, à orienter, à concerter, à modifier sans cesse le cours de leur navigation, jamais deux fois la même entre les îles d’un archipel toujours nouveau à leurs égards. Dans ces eaux incertaines, ils ne vont cependant pas à la dérive : s’ils ne se voient ni ne s’échangent des signes de ralliement, ils s’écoutent, parfois s’appellent.

» L’œuvre est donc un archipel, un réseau de possibles, de rivages sans cesse nouveaux, aux trajectoires imprévisibles, et dont la fin est toujours inconnue. Archipel I peut être donné sans les percussions.

Deux mondes sonores s’opposent dans Archipel II : l’un statique, mais flexible, centré sur quelques notes, l’autre dynamique, identifié par des lettres grecques.

Un soliste (le piano) et un groupe (les six percussions) s’affrontent à parts égales dans Archipel III. Le soliste d’ Archipel IV joue avec lui-même, à travers quatorze matériaux bruts de hauteurs.

Archipel V (Anarchipel) tente l’anarchie, mettant en péril le lien entre les musiciens, et annonce le Concerto pour piano et orchestre (1975) « qui constitue à plus d’un titre un sixième Archipel ». Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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