Archiduc François-Ferdinand1863-1914Au début du XXe siècle, l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche attirait l'attention enEurope pour être l'héritier d'un souverain très âgé et pour occuper les plus hautes fonctionsmilitaires de la Double Monarchie.
Publié le 23/05/2020
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Archiduc François-Ferdinand
1863-1914
Au début du XXe siècle, l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche attirait l'attention en
Europe pour être l'héritier d'un souverain très âgé et pour occuper les plus hautes fonctions
militaires de la Double Monarchie.
Né à Graz en 1863, fils du second frère de l'empereur,
l'archiduc Charles-Louis, et d'une princesse napolitaine, l'archiduc ne paraissait pas destiné
au trône et c'est pourquoi le dernier duc de Modène, François d'Este, lui avait transmis son
nom patronymique et ses biens personnels.
Mais la mort de l'archiduc Rodolphe en 1889, celle
de l'archiduc Charles-Louis en 1896 modifièrent les conditions de son avenir.
Il devenait
l'héritier (Thronfolger).
En 1900, il obtint difficilement de l'empereur l'autorisation de
contracter avec une jeune fille de l'aristocratie tchèque, la comtesse Chotek (depuis duchesse
de Hohenberg), un mariage morganatique qui excluait de la succession au trône et de la
famille impériale ses enfants à naître.
Très heureux dans son cercle familial, l'archiduc,
d'allure réservée et un peu hautaine, ne sollicitait pas la popularité, mais il suivait les
événements et préparait son règne futur.
Parce qu'il était à la fois conservateur résolu et
partisan des réformes profondes et hardies, il paraissait énigmatique à d'aucuns.
En fait,
pénétré d'idéal monarchique et d'un patriotisme étendu à l'ensemble de l'Empire, il attachait
le plus grand prix à la puissance militaire, il s'efforçait de garantir la sécurité de l'armée et de
réorganiser la flotte.
Il pensait à surmonter les luttes des nationalités en desserrant le
centralisme viennois et en empêchant la prépondérance magyare.
Ses préférences allaient
donc à une fédération, soit dans le sens du droit d'État historique (un royaume de Bohême,
un royaume slave du Sud autour des Croates) soit sous la forme d'États-Unis de la Grande
Autriche (programme du Roumain Aurel Popovici).
Mais il était plus soucieux de s'informer
que d'arrêter un système définitif et rigide.
Grand propriétaire terrien passionné de chasse, se
déplaçant d'un château à l'autre (Konopischt en Bohême, Artstetten en Autriche) quand il ne
résidait pas à Vienne au Belvédère, il n'était pas ébloui par les progrès et le prestige de la
civilisation industrielle.
Aussi, préoccupé du sort de la classe ouvrière, éprouvait-il des
sympathies pour le christianisme social, tout en demeurant très attaché aux formes
traditionnelles de la religion.
Fidèle à l'alliance germanique, en relations de confiance avec
Guillaume II, mais très réservé à l'égard de l'Italie, il voulait avant tout éviter un conflit avec
la Russie.
Pour cela, à la différence des partisans d'une guerre préventive, nombreux dans
l'état-major, il recommanda une solution pacifique aux crises de 1909, 1912, 1933.
Mais, en
politique étrangère comme en politique intérieure, il ne pouvait que faire sentir ses
préférences.
Bien qu'on parlât de deux empereurs et qu'on opposât la Hofburg et le
Belvédère, l'archiduc respectait loyalement l'autorité suprême de son oncle.
L'attentat de
Sarajevo (28 juin 1914), où il périt avec son épouse, fut le signal d'une guerre avec la Serbie,
qu'on espérait limitée, mais qui, par le jeu des alliances, entraîna en quelques jours le premier
conflit mondial..
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