Aragon Louis
Publié le 29/08/2020
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Région du N.-E. de l'Espagne formant aujourd'hui les provinces de Saragosse, de Huesca et de Teruel. L'Aragon fit partie, à l'époque romaine, de la province de Tarraconaise (Tarraconensis), passa ensuite sous la domination des Wisigoths (470) et des Maures (714). Politiquement, l'Aragon a pour origine un petit comté chrétien fondé au début du Xe s. autour de la ville de Jaca. Passé par mariage à la Navarre vers 925, il devint un royaume en 1035, à la mort de Sanche III le Grand. À la fin du XIe s., l'Aragon commença son ascension, marquée par des luttes acharnées contre les Maures. Sous Alphonse Ier le Batailleur (1104/34), il annexa Saragosse (1118), puis les États catalans en pleine expansion. Sous la dynastie catalane (1137/1410), l'Aragon, qui continua en Espagne la lutte contre les Maures et participa à la victoire de Las Navas de Tolosa (1212), accéda en même temps au rang de puissance européenne : Alphonse II acquit le Roussillon (1172), Jacques Ier le Conquérant s'empara des Baléares (1229/30) et du royaume de Valence (1238), Pierre III le Grand s'assura la Sicile (1282), Jacques II acquit la Sardaigne (1325). Au cours du XIVe s., l'Aragon s'est affirmé comme une grande puissance méditerranéenne, s'allia à Venise contre Pise et Gênes, fonda des comptoirs au Levant et, grâce à l'action d'aventuriers catalans et aragonais, arracha à l'Empire byzantin le duché d'Athènes (1311/1456). L'extinction de la dynastie catalane, à la mort de Martin Ier le Vieux (1410), fut suivie de l'élection de Ferdinand Ier, prince de Castille après un interrègne de deux ans. Cette dynastie castillane porta à son apogée la puissance aragonaise sous le règne d'Alphonse V le Magnifique (1416/58), qui enleva après de longues luttes le royaume de Naples aux Angevins (1442). En 1469, le mariage de Ferdinand II le Catholique avec Isabelle de Castille prépara l'union avec la Castille pour former la première monarchie espagnole. Cette union, remise en question par la mort d'Isabelle (1504), fut consommée en 1516 par l'avènement de Charles Quint, petit-fils et héritier de Ferdinand et d'Isabelle. Mais le début du XVIe s. vit la prépondérance passer décidément à la Castille, qui se lança dans l'aventure coloniale, tandis que s'accentua le déclin commercial de la Méditerranée, principale source de richesse de l'Aragon. Les institutions médiévales de l'Aragon ont été particulièrement remarquables : dès la fin du XIIIe s., elles organisaient un système représentatif aux mécanismes très précis fondés sur des droits coutumiers dont les plus célèbres sont les Fueros de la union (1287) et les Fueros de la justicia (1348). L'Aragon est devenu région autonome le 16 nov. 1982.
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Aragon Louis
Ecrivain français
* 3.10.1897, Paris
+ 24.12.1982, Paris
Enfant naturel (son père, Louis Andrieux, est marié à une autre femme que sa
mère), il grandit dans un univers marqué par les femmes.
Elève brillant, il
écrit très jeune, fréquente la librairie d'Adrienne Monnier et rencontre André
Breton.
Après la Première Guerre mondiale, pendant laquelle son héroïsme lui
vaut d'être décoré, il fonde avec André Breton et Philippe Soupault la revue
Littérature.
Ses premières oeuvres s'inscrivent dans son engagement dans le
mouvement surréaliste : poèmes ("Feu de joie", 1920 ; "Le Mouvement perpétuel",
1926), romans ("Anicet ou le Panorama", 1921 ; "Les Aventures de Télémaque",
1922 ; "Le Paysan de Paris", 1926), nouvelles ("Libertinages", 1924), essais
("Traité du style", 1928) et "Une vague de rêve" (1924), où il fait sa propre
expérience de l'écriture automatique.
Après une tentative de suicide, Aragon rencontre en 1928 Elsa Triolet, qui lui
fait découvrir la langue et la culture russes.
Il romp avec les surréalistes et,
après plusieurs voyages en URSS, s'engage plus entièrement auprès des
communistes et célébre la révolution bolchevique dans un recueil de poèmes :
"Hourra l'Oural" (1934).
Engagé activement contre le fascisme, il devient
codirecteur du journal le Soir, où il défend le pacte germano-soviétique.
L'épisode de la Résistance dont il est, avec Elsa Triolet, un des organisateurs,
est à mettre en relation avec une expérience poétique où l'amour de la patrie se
mêle à l'amour de la femme.
Plusieurs recueils de poèmes sont distribués dans
des revues ou sous forme de tracts ("Le Crève-coeur", 1941 ; "Les Yeux d'Elsa",
1942 ; "Le Musée Grévin", 1943 ; "La Diane française", 1944).
Ce n'est qu'après
un voyage en URSS en 1952 et avec la déstalinisation qu'Aragon prend ses
distances avec le communisme.
"Le Roman inachevé" (1956), "Elsa" (1959), "Les
Poètes" (1960), "Le Fou d'Elsa" (1963) témoignent de sa pleine maîtrise des
ressources les plus variées pour dire sa déception du socialisme et sa foi en
l'amour.
L'écriture romanesque d'Aragon semble suivre les mouvements de sa création
poétique : cycle du "monde réel" ("Les Cloches de Bâle", 1933 ; "Les Beaux
quartiers", 1936) ; puis inspiration plus lyrique, où l'amour le dispute à
l'analyse et à la critique sociale ("Les Voyageurs de l'impériale", 1942 ;
"Aurélien", 1945).
Directeur des Lettres françaises de 1953 à 1972, il publie
"La Mise à mort" (1965) et "Blanche ou l'Oubli" (1967), qui marquent une
dernière période durant laquelle l'écrivain, par un retour sur son passé et une
réflexion sur le vieillissement, n'a cessé de questionner l'Histoire..
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